Retour à la Bible

La question de l’unité des croyants qui a longtemps été à l’ordre du jour, et qui l’est encore, a eu au moins l’effet de mettre en exergue la désunion, la division qui défigure le christianisme.

On ne peut pas dire que le christianisme aujourd’hui soit un reflet fidèle de la volonté de son fondateur. Il y a diversité de sectes et d’Églises, contradictoires dans leurs doctrines, leurs dogmes et leurs opinions alors que Jésus n’a fondé qu’une seule Église : celle qui porte son nom. Presque toutes prétendent détenir la Vérité. Or, un raisonnement logique nous permet d’établir le fait que deux hommes aux idées contraires ne peuvent pas être tous deux dans la vérité. L’un d’eux est forcément dans l’erreur. Peut-être le sont-ils tous les deux, mais ils ne peuvent pas être tous les deux dans la vérité, tout en professant des doctrines contradictoires.

Ainsi en est-il de notre christianisme émietté et lamentablement éparpillé.

Est-il un Dieu de Division ?

Pourquoi les choses en sont-elles arrivées à ce point-là ? Notre Dieu (puisque nous nous réclamons tous du même Dieu) est-il un Dieu de division ?

Avant de répondre à cette question quelque peu irritée, mais tout de même bien naturelle, il convient de remarquer que les apôtres avaient annoncé cette division religieuse. Ainsi mettaient-ils en garde les chrétiens de leur temps et de tous les temps contre les fausses doctrines habilement déguisées dans un séduisant manteau de vérité et de justice.

L’apôtre Paul signale par l’inspiration de l’Esprit de Dieu que « dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons » (1 Timothée 4.1).

Dans sa seconde lettre au jeune prédicateur Timothée, il l’exhorte ardemment en ces termes :

« Je t’adjure, devant Dieu et devant le Christ-Jésus qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son avènement et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais au gré de leurs propres désirs, avec la démangeaison d’écouter, ils se donneront maîtres sur maîtres ; ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en tout, supporte les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton service. » (2 Timothée 4.1-5)

Doctrines nouvelles

Dans le langage des apôtres, abandonner la foi ne veut pas nécessairement dire se déclarer ouvertement ennemi du Christ et disciple du diable. Abandonner la foi, c’est s’écarter insensiblement des enseignements apostoliques en prêtant une oreille intéressée, et bientôt séduite, aux doctrines nouvelles et apparemment inoffensives. C’est tolérer qu’on modifie certains commandements de Dieu en y greffant certains éléments apparemment utiles. C’est accueillir des innovations au premier ordre des choses tout en se proclamant défenseur de la foi.

La base de la division

Cette déviation, ces modifications, ces écarts, même s’ils sont partis d’un bon sentiment, constituent une apostasie. Ils sont à la base de la division actuelle du christianisme. Il est temps de relire ces exhortations instantes que l’apôtre Paul adressait aux Églises qu’il avait établies dans la foi.

Tout d’abord, à l’Église des Corinthiens :

« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous demeurez fermes, et par lequel aussi vous êtes sauvés, SI vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé ; AUTREMENT, vous auriez cru en VAIN. » (1 Corinthiens 15.1-2)

Puis à l’Église des Galates :

« Je m’étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile. Non pas qu’il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l’Évangile du Christ.

Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème ! »

Et Paul ajoute :

« Je vous déclare, frères, que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car moi-même je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ. » (Galates 1.6-8,11-12)

De même l’apôtre Jean écrit avec la même sévérité :

« Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine du Christ n’a pas Dieu ; celui qui demeure dans la doctrine a le Père et le Fils. » (2 Jean 9)

Quiconque va plus loin

Malheureusement, il faut constater que les hommes ne se sont pas souvenus de ces appels à la loyauté vis-à-vis de l’Évangile. Ils n’ont pas retenu la Parole telle qu’elle fut annoncée aux premiers chrétiens. Ils sont allés plus loin que la doctrine de Christ et se sont égarés loin de la Vérité. Ils ont greffé sur cet Évangile des éléments qui lui sont étrangers, à un tel point que le message originel se trouve étouffé par la masse des traditions humaines, des commandements d’hommes et de leurs opinions érigées en dogmes.

CE QUI DIVISE LES HOMMES, sur le plan de la religion, ce n’est pas tant ce que la Bible dit, mais c’est tout ce qu’on lui fait dire et tout ce qu’on lui a ajouté.

« Je crains que vos pensées ne se corrompent et ne s’écartent de la simplicité et de la pureté à l’égard de Christ », écrivait l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe (2 Corinthiens 11.3).

Examiner les Écritures

Par contre, l’évangéliste Luc admirait les habitants de la ville de Bérée, en Macédoine, parce qu’ils « examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17.11).

Cette pratique est malheureusement quasi disparue de nos jours. Tout ce qui se dit, tout ce qui se prêche, tout ce qui se proclame au nom de Dieu, devrait être mesuré, jaugé et évalué au moyen de la seule règle infaillible : la Parole de Dieu, c’est-à-dire la BIBLE. Hélas, ce Livre des livres est mal connu et l’a été pendant des siècles. Cette ignorance des Saintes Écritures a causé la ruine de la spiritualité. La foi a été remplacée par la superstition. Des hommes ont inventé de nouvelles doctrines et les ont imposées. Elles n’avaient aucun fondement sur les Écritures saintes, mais comment pouvait-on le savoir quand on ignorait même parfois jusqu’à l’existence de ce document qu’on appelle la BIBLE ?

Faut-il s’étonner de sa colère ?

L’attitude des hommes vis-à-vis de la Parole de Dieu est semblable à celle d’un serviteur auquel un maître a confié la garde d’une propriété en lui recommandant bien de la surveiller, de la respecter soigneusement, car il désire la retrouver telle qu’il l’a laissée.

Le serviteur se retrouve donc seul. Bientôt, mû par ce qu’il appelle un souci d’esthétique, il se met en devoir d’embellir la propriété de son maître. Il repeint la maison avec une couleur qu’il affectionne particulièrement. Il change la disposition du mobilier, il plante les fleurs qu’il aime sur la pelouse qui n’en avait pas. Il pousse son zèle rénovateur à un tel point, qu’à son retour, le maître a bien de la peine à reconnaître ce qu’il avait laissé entre les mains de son serviteur. S’étonnera-t-on de sa colère ?

Notre but est de revenir à la Bible et à elle seule comme à la seule règle de foi et de pratique, comme au seul critère valable, comme à notre seul credo.

La pure semence

Nous avons dit tout à l’heure que l’Église est née de la prédication de la Parole de Dieu. Jésus a comparé cette prédication à un ensemencement. Chaque semence produit selon son espèce. Le blé n’a jamais produit que du blé et personne n’a jamais récolté des ronces en semant de l’avoine.

Ainsi, en semant la Parole de Dieu, les apôtres n’ont jamais envisagé qu’une moisson de chrétiens sans autre étiquette que celle-là.

  • Que les hommes abandonnent leurs traditions et leurs coutumes étrangères à la Bible ;
  • Qu’ils renoncent à leurs confessions de foi, à leurs credo, lesquels prennent invariablement, qu’on le veuille ou non, un caractère plus sacré que la Bible elle-même ;
  • Qu’ils renoncent à imposer leurs opinions, lesquelles doivent demeurer propriété privée ;
  • Qu’ils se mettent à parler un langage biblique pour désigner des choses bibliques ;
  • Qu’ils parlent enfin avec la Bible et comme la Bible, sur les points que la Bible révèle ; mais qu’ils se taisent avec la Bible sur les points que la Bible tait.

ALORS et ALORS SEULEMENT, ils retrouveront la semence pure qui fécondait le cœur des premiers chrétiens. Semer cette semence-là, c’est envisager une moisson de chrétiens, rien de plus, rien de moins, et rien d’autre.

Semence différente ; Églises différentes

Il est absurde de vouloir soutenir que des Églises aussi différentes les unes des autres que le jour et la nuit soient issues de la même semence ! L’homme récolte toujours ce qu’il a semé. Et s’il a semé l’erreur, il récoltera les fruits maudits de l’erreur qui ne sont qu’une caricature du christianisme.

L’Église du Christ étant le fruit béni de la prédication de l’Évangile, nous pouvons affirmer qu’elle peut naître aujourd’hui, comme elle naquit au 1er siècle, n’importe où et n’importe quand ; pourvu que la semence utilisée soit intacte, pure et saine, elle produira sa moisson de chrétiens.

La continuité dépend de la semence

De plus, la continuité de cette Église et sa préservation au cours des siècles ne dépendent pas d’une chaîne de successions quelconque, mais uniquement de l’enseignement sans mélange de la doctrine des apôtres, telle que la recevaient les premiers chrétiens. Utiliser leur semence, c’est récolter leurs fruits.

L’évangéliste Luc décrit l’activité des premiers chrétiens au sein de l’Église primitive en ces termes :

« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. » (Actes 2.42)

L’Église que Jésus a bâtie avait effectivement un nom, une organisation bien établie, un culte simple dépourvu de fastes, une doctrine simple elle aussi, accessible aux plus humbles.

C’est à cette Église qu’il faut retourner. C’est elle qu’il faut rétablir dans la simplicité, la pureté et la puissance de l’Évangile.