L’Éternel hait le mensonge

Je vous invite aujourd’hui à examiner avec moi la nature du mensonge. Il n’est pas nécessaire de réfléchir très longtemps pour se rendre compte que le mensonge revêt des aspects différents, presque aussi variés que les visages des hommes. Il va de la simple « cachotterie » de l’enfant jusqu’à l’abominable calomnie, en passant par toute la gamme de l’escroquerie, de la dissimulation et de l’hypocrisie. Notre mentalité semble les accepter comme un mal nécessaire. Ils souillent l’individu qui s’en rend coupable et corrompent peu à peu une société qui s’en accommode.

Le mensonge dans la vie sociale

On pense à plusieurs cas à la fois.

  • C’est le commerçant peu scrupuleux qui dépasse sa marge bénéficiaire.
  • C’est l’étudiant qui triche à l’examen.
  • C’est le contribuable qui falsifie sa déclaration d’impôts.
  • C’est la femme trop coquette qui parle de ses 38 ans au présent alors qu’elle les a eus il y a cinq ans.
  • C’est le garagiste qui « trafique » le compteur kilométrique d’une voiture d’occasion.
  • C’est le voyageur qui se réjouit d’avoir passé telle marchandise prohibée à la douane.
  • C’est le patron qui frustre ses ouvriers de leur juste salaire.
  • C’est aussi l’employé qui, par sa paresse, ne fait pas ce que son patron attend de lui.
  • C’est tout cela, mais c’est aussi feindre de ne pas voir la misère de cette famille dans la rue.
  • C’est sourire à quelqu’un dans la rue et dire du mal de lui à la première occasion…

Vous voyez que l’on pourrait ainsi allonger cette liste démesurément sans verser dans l’exagération.

Cependant, je devine la réaction de certains lecteurs pour qui certains mensonges que je viens de citer ne sont que des dissimulations anodines et inoffensives… Pour qui falsifier sa déclaration d’impôts n’est pas un mensonge, mais une protection contre les abus du gouvernement… Ne pas déclarer sa marchandise au passage de la douane, ce n’est pas mentir, c’est « se débrouiller ».

Ainsi, vous voyez combien nous sommes habiles non seulement à excuser un mensonge, mais encore à le justifier. Et puis, il y a cet argument qui paraît tout-puissant : tout le monde le fait ! Il faut se méfier de cette fausse sécurité que l’on ressent à se trouver noyé dans un groupe impersonnel. Devant Dieu, personne n’est anonyme. Le chrétien moins que tout autre… et ce dernier sait précisément quelles sont ses responsabilités vis-à-vis de son prochain, même lorsque ce prochain se nomme administration, percepteur ou douanier.

Le désir de tromper

Nous connaissons le commandement du Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22.21). Il est suffisamment explicite. L’apôtre Paul fait écho à ces paroles lorsqu’il écrit :

« Rendez à tous ce qui leur est dû, l’impôt à qui vous devez l’impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l’honneur à qui vous devez l’honneur. » (Romains 13.7)

Et n’oublions pas que les autorités de cette époque-là avaient pour noms Tibère, Néron, Hérode et Pilate, pour ne citer que ceux-là.

En fait, le fond du mensonge, c’est le désir de tromper son prochain. Il est vrai que certaines personnes mentent par vice ; c’est devenu un besoin. C’est une maladie. C’est le mensonge gratuit. Mais généralement, le menteur cherche à tromper son prochain pour préserver ses propres intérêts. Pour cela, non seulement il affirmera ce qui est faux, mais il pourra aussi se contenter de déformer la vérité ou simplement de la passer sous silence.

Un évangéliste de mes amis m’a fait part de son expérience qui illustre bien le mensonge et la justification que lui donne notre mentalité moderne. Il se présenta un jour chez un garagiste pour vendre son automobile. Cette dernière accusait environ 75 000 km au compteur. Après les formalités d’achat, le garagiste lui confia qu’il comptait bien rajeunir la voiture d’au moins 20 000 km. Mon ami lui fit aussitôt remarquer qu’il aurait pu lui-même modifier le kilométrage et la lui revendre à meilleur prix… et le garagiste de s’exclamer avec la plus parfaite sincérité : « Ah ! mais ça n’aurait pas été très honnête, n’est-ce pas ? »

Renoncer au mensonge

La Bible exhorte l’homme à « renoncer au mensonge » et à ne dire que la vérité (Éphésiens 4.25). Elle déclare, par Salomon, que « mieux vaut être pauvre que menteur » (Proverbes 19.22). Jésus dit que le diable est le père du mensonge et que ceux qui pratiquent le mensonge accomplissent les désirs de leur père (Jean 8.44).

Voulez-vous que je vous livre le secret d’une vie sociale et religieuse intègre et droite ? Il consiste en ceci :

« Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes. » (Colossiens 3.23)

Par cette déclaration, l’apôtre Paul signifie que servir le prochain, c’est servir Dieu. De même tromper son prochain, c’est aussi tromper Dieu. Dans cette perspective sur la vie, il n’y a plus de distinction entre le divin et le profane. Les relations humaines deviennent sacrées. C’est bien ce que signifie cette recommandation que l’on peut lire dans la lettre aux Colossiens :

« Quoi que vous fassiez en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur. » (Colossiens 3.17)

Par amour de la justice, par souci de pureté et d’intégrité morale, pour l’amour de Dieu, le chrétien s’efforcera ainsi d’être honnête et fidèle jusque dans les petites choses qui forment toute la trame d’une existence humaine.

Jésus ne disait-il pas :

« Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes. » (Luc 16.10)

D’autre part, gardons-nous de juger trop hâtivement de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas. Car qui sommes-nous pour décider qu’un tel « détail » de notre vie quotidienne n’a pas plus d’importance aux yeux de Dieu qu’il n’en a pour nous ?

S’étonner de sa colère

Venons-en à ce mensonge qui consiste à se rebeller, consciemment ou non, contre la vérité telle qu’elle se propose dans la révélation écrite, c’est-à-dire dans la Bible.

Il y a d’abord ceux qui prétendent croire en Dieu et que Dieu éprouve parce qu’ils n’observent pas ses commandements. L’apôtre Jean écrit avec une calme assurance :

« Si nous gardons ses commandements, par là nous savons que nous l’avons connu. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. » (1 Jean 2.3,4)

Jean dit aussi :

« Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, alors que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous n’agissons pas selon la vérité. » (1 Jean 1.6)

Comment pouvez-vous dire que votre vie est en harmonie avec Dieu qui est lumière alors que vous marchez dans les ténèbres ?

– C’est une anomalie !

– C’est une confusion !

– C’est un mensonge !

Menteur aussi celui qui enseigne des traditions humaines et les donne pour des commandements de Dieu. Jésus avait sévèrement repris les pharisiens de son temps, coupables d’avoir échafaudé tout un système de traditions au détriment de la Parole de Dieu. Il serait utile que chacun examine de près sa religion pour vérifier avec la Bible si elle est fondée sur des traditions humaines ou sur la simplicité de l’Évangile (Marc 7.7-9). L’apôtre Paul a plusieurs fois exprimé sa crainte de voir les Églises qu’il avait fondées s’écarter de la simplicité qui est en Christ.

La Bible parle aussi de cette catégorie de menteurs qui se séduisent eux-mêmes en se persuadant qu’ils sont justes.

« Si nous disons que nous n’avons pas de péché », déclare l’apôtre Jean, « nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n’est point en nous. » (1 Jean 1.8)

Ils sont comme ces pharisiens de l’Évangile qui ne se sentent coupables de rien. Dans cet état d’orgueil et de mensonge, ils sont séparés de Dieu.

Jésus fait aussi mention de ces gens qui croient en lui, mais qui n’osent pas s’engager pour lui, qui n’osent pas le dire, par crainte des moqueries ou des représailles… ou simplement par crainte « de se faire remarquer » (Jean 12.42,43). C’est là aussi une forme de mensonge dans la lâcheté.

Les lèvres menteuses

Nous mentionnerons encore une dernière catégorie de menteurs qui résumera toutes les autres en ce sens que notre attitude à l’égard de Dieu s’évalue d’après notre attitude à l’égard de notre prochain.

Voici la déclaration de la parole de Dieu :

« Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; »

et le texte ajoute avec une logique désarmante :

« Car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous avons de Dieu ce commandement : Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. » (1 Jean 4.20,21)

Comment conclure cette étude brièvement ? Nous le ferons en citant le livre des Proverbes qui déclare que…

« Les lèvres menteuses sont en abomination à l’Éternel, mais il aime ceux qui disent la vérité. » (Proverbes 12.22)