Cinq règles pour interpréter la Bible

Comment dispenser droitement (interpréter) la Parole de vérité ?

L’apôtre Paul adresse l’exhortation suivante au jeune évangéliste Timothée :

« Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, un ouvrier qui n’a pas à rougir et qui dispense avec droiture la parole de la vérité. » (2 Timothée 2.15)

De ce texte, il ressort plusieurs grands principes que nous ferions bien d’apprendre et d’appliquer sérieusement dans notre étude des Saintes Écritures :

1) Premièrement, nous comprenons de ce texte que nous devons nous présenter devant Dieu comme des hommes (et des femmes) qui ont fait leurs preuves, c’est-à-dire comme ceux qui sont mis à l’épreuve et qui sont trouvés sans défaillance et ainsi approuvés par leur Maître.

2) Deuxièmement, nous voyons que ce n’est pas devant les hommes qu’il faut trouver l’approbation, mais devant Dieu. Paul écrit aux Galates :

« Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. » (Galates 1.10)

Il écrit encore aux Corinthiens :

« Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous, ou par une juridiction humaine. Je ne me juge pas non plus moi-même, car je n’ai rien sur la conscience ; mais ce n’est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c’est le Seigneur. » (1 Corinthiens 4.3,4)

« C’est pour cela aussi que nous mettons notre point d’honneur à lui être agréables, soit que nous demeurions (dans ce corps), soit que nous le quittions. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ, afin qu’il soit rendu à chacun d’après ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal. » (2 Corinthiens 5.9,10)

3) Troisièmement, nous apprenons de notre texte qu’il faut nous efforcer d’être approuvés devant Dieu. Une vie agréable devant Celui à qui nous devons rendre compte ne se réalise pas sans peine ni sans effort de notre part. C’est pourquoi l’apôtre Pierre exhorte les chrétiens à faire tous leurs efforts pour joindre à leur foi les grandes qualités qui sont essentielles à la vie chrétienne, et il leur dit :

« C’est pourquoi frères, efforcez-vous d’autant plus d’affermir votre vocation et votre élection ; en le faisant, vous ne broncherez jamais. » (2 Pierre 1.5,10)

4) Nous voyons en quatrième lieu qu’il faut nous efforcer de nous présenter devant Dieu comme des ouvriers qui n’ont point à rougir. Le chrétien, en effet, est appelé pour travailler dans la vigne du Seigneur (Matthieu 20.1). Paul écrit aux Corinthiens :

« Car nous sommes ouvriers avec Dieu… Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur. » (1 Corinthiens 3.9; 15.58)

5) Et en dernier lieu, nous apprenons du texte que nous avons cité qu’il faut dispenser droitement la parole de la vérité. Il y a donc une manière droite d’étudier et de comprendre la Parole de Dieu, ainsi qu’une façon droite de l’enseigner aux autres.

Faute de dispenser droitement la Parole de Dieu, les hommes tombent souvent dans des erreurs et dans des interprétations fausses des Écritures Saintes, et celles-ci sont en grande partie responsables de l’état de division dans le monde religieux. Nous ne pouvons donc pas mieux faire que de chercher le moyen pour bien comprendre les enseignements bibliques et pour les appliquer à nos besoins personnels.

Questions à poser

Pour étudier droitement la Parole de Dieu, il est toujours nécessaire de nous poser certaines questions qui nous aideront à tirer de chaque texte, de chaque verset même de la Bible, des conclusions exactes et précises.

Par exemple, il faut toujours se demander à l’égard de chaque passage : « Qui est-ce qui parle ? » La Bible est un témoin fidèle de tout ce qu’elle relate, la Bible rapporte non seulement les paroles de Dieu, mais aussi les paroles des hommes, voire des hommes injustes et méchants. Elle donne le récit parfois des propos de Satan. L’étudiant sérieux des saintes Écritures voudra toujours savoir qui a prononcé les paroles d’un texte avant d’en faire usage.

Il faut aussi se poser la question, à savoir : « À qui parle-t-on ? » Quoique toute la Bible soit inspirée par Dieu, tout ce qui est écrit dans la Bible n’a pas été adressé directement à tous les hommes. Dieu a commandé à Noé, par exemple, de construire une arche pour sauver sa famille du déluge, mais il va de soi que cet ordre n’est pas pour les hommes d’aujourd’hui. Dieu appela Abraham hors de son pays natal pour aller en Canaan, mais cet appel ne s’adresse pas aux hommes à l’heure actuelle. Ainsi, quoiqu’il y ait dans ces histoires anciennes certains principes et leçons qui sont valables pour nos jours, et que ces personnages de l’antiquité peuvent nous servir d’exemples, ce que Dieu leur a demandé de faire ne s’applique pas à nous.

Une troisième question qu’il faut se poser à l’égard de chaque texte de la Bible est celle-ci : « Pendant quelle ère cette parole ou cet ordre furent-ils prononcés ? » Dans l’histoire biblique, il y a trois périodes distinctes qu’il ne faut pas confondre. Il y a l’ère patriarcale, qui dura depuis la création du monde jusqu’au moment où les Israélites sortirent du pays d’Égypte sous l’égide de Moïse. Alors commença l’ère mosaïque, qui dura jusqu’à la mort du Christ et qui embrassait uniquement le peuple d’Israël. Enfin, l’ère chrétienne, inaugurée par la mort et la résurrection du Christ, continuera jusqu’à la fin des temps. Cette dernière période est l’ère de grâce, régie par l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ, sous laquelle nous vivons actuellement.

Puisqu’il en est ainsi, les prescriptions et les ordonnances des ères précédentes n’ont aucune application en ce qui nous concerne. Paul nous assure que la loi mosaïque, avec ses commandements et ses prescriptions, fut clouée à la croix avec le Christ et que nous ne sommes plus tenus de la suivre (Colossiens 2.14-17). Les sacrifices d’animaux, les fêtes et les rites mosaïques, les sabbats, et toute autre partie de cette loi sont abrogés. La nouvelle alliance de Jésus-Christ n’est entrée en vigueur qu’après sa mort (Hébreux 9.16,17), donc le salut nous est accordé uniquement selon les stipulations de l’Évangile et non selon les œuvres et les cérémonies de l’Ancien Testament.

Il faut de plus nous poser une quatrième question concernant chaque texte de la Bible, à savoir : « Quel en est le contexte ? » Faute de tenir compte du contexte, nous encourons le risque de nous induire en erreur dans notre interprétation. On pourrait faire dire n’importe quoi à la Bible en tirant des textes hors de leurs contextes. C’est là une façon de tordre le sens des Écritures ; Pierre dit à ce sujet :

« … les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens pour leur propre perdition. » (2 Pierre 3.16)

Malheureusement, il y en a beaucoup à l’heure actuelle qui ne se gênent pas de se servir des textes bibliques de cette manière dans une tentative d’appuyer leurs thèses ou leurs doctrines particulières et non bibliques. Mais, arracher un texte de son contexte, ce n’est qu’un prétexte. Nous ne pouvons jamais être sûrs du vrai sens d’un passage des Écritures si ce n’est en l’étudiant dans son propre contexte, en tenant compte de ce qui le précède et de ce qui le suit.

Tenir compte de tous les textes

Après avoir répondu à ces questions, il faut chercher à savoir s’il y a d’autres textes dans la Bible qui traitent le même sujet. Nous devons être tout à fait disposés à accepter tout ce que la Bible enseigne, et il faut nous garder de ne croire ou de ne suivre qu’une partie seulement de l’enseignement biblique. Parfois un auteur inspiré, pour accentuer une des conditions du salut, ne cite pas dans un tel verset tout ce qui est nécessaire pour être sauvé, puisque les autres conditions sont sous-entendues. Nous lisons, par exemple, en Actes 16.31 ces paroles adressées au geôlier de Philippes : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. » Il n’est pas mentionné dans ce verset la nécessité du repentir ni du baptême, et pourtant, en continuant la lecture du contexte, nous voyons que Paul lui annonça la parole du Seigneur, que le geôlier fit acte de repentir en lavant les plaies de Paul et de Silas, et qu’il fut baptisé, lui et tous les siens, à cette même heure de la nuit (Actes 16.32,33). Ainsi, le contexte nous montre que toutes ces conditions étaient nécessaires, et d’autres passages du Nouveau Testament nous prouvent qu’il en est ainsi.

Il y a aussi des textes qui parlent de la repentance sans citer la croyance ou le baptême. Par exemple, nous lisons en Actes 11.18 que les disciples à Jérusalem « glorifiaient Dieu, en disant : Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie. » Devons-nous tirer la conclusion, de ce verset, que seule la repentance est requise pour avoir la vie, et que la croyance et le baptême n’y sont pour rien ? Certainement pas, parce que ces conditions sont clairement enseignées dans d’autres passages.

De même, il y a des textes qui parlent du salut par le baptême, sans mentionner ni la croyance ni le repentir. Pierre écrit dans sa première épître :

« C’était une figure du baptême [l’eau du déluge] qui vous sauve, à présent, et par lequel on ne se débarrasse pas de la souillure de la chair, mais qui est la demande adressée à Dieu d’une bonne conscience, par la résurrection de Jésus-Christ. » (1 Pierre 3.21)

Sommes-nous alors justifiés de conclure, en lisant ce verset, que seul le baptême est nécessaire pour le salut ? Évidemment pas, car il y a d’autres passages qui soulignent la nécessité de croire et de se repentir. Ainsi, nous sommes amenés à comprendre, en tenant compte de tous les textes qui traitent le sujet du salut en Jésus-Christ, qu’il faut croire, se repentir et se faire baptiser pour être sauvé.

En terminant notre étude, gardons en esprit les cinq questions que nous devons nous poser à l’égard de chaque passage de l’Écriture Sainte.

  1. Qui est-ce qui parle ?
  2. À qui parle-t-on ?
  3. Pendant quelle ère cette parole fut-elle prononcée ?
  4. Quel en est le contexte ?
  5. Y a-t-il d’autres enseignements dans la Bible traitant le même sujet ?

En suivant ces simples règles d’étude, nous pouvons dispenser droitement la parole de la vérité dans son application à notre vie personnelle et en l’enseignant aux autres.