Dieu acceptera-t-il mon adoration ?

« Rendons à Dieu un culte qui lui soit agréable. » (Héb. 12.28)

« L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et son offrande. » (Gen. 4.4,5)

« Vous avez beau faire prière sur prière, je refuse d’écouter. » (Ésaïe 1.15)

« C’est en vain qu’ils m’honorent. » (Matthieu 15.9)

Table des matières

  1. L’adoration – sa nature, son objet, et ce qui l’inspire
  2. Est-ce que toute adoration est agréable à Dieu ?
  3. En esprit et en vérité
  4. La prière (1re partie)
  5. La prière (2e partie)
  6. La Sainte Cène (1re partie)
  7. La Sainte Cène (2e partie)
  8. La prédication
  9. Le chant (1re partie)
  10. Le chant (2e partie)
  11. Le chant (3e partie)
  12. Les offrandes
  13. Conclusion

Chapitre 1
L’adoration – sa nature, son objet, et ce qui l’inspire

En Ésaïe 43.7 Dieu parle de ses serviteurs, ou ses enfants, et il les appelle « ceux que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai formés et que j’ai faits ». On pourrait conclure de cette expression que nous existons, non pas pour notre propre plaisir ou bonheur, mais pour glorifier notre Créateur. Nous avons été créés pour sa gloire. Nous pouvons et devons le glorifier par notre façon de vivre tous les jours. Nous devons aussi très souvent le glorifier en lui rendant un culte ou en l’adorant.

La nature de l’adoration

Qu’est-ce que nous voulons dire par le mot « adorer » ? Il s’agit à la fois d’une attitude et d’un ensemble d’actions par lesquelles nous rendons honneur à Dieu, nous lui offrons des louanges et nous exprimons notre émerveillement devant sa grandeur. On peut, dans un sens, glorifier ou adorer Dieu par toute sa façon de vivre. C’est ainsi que Romains 12.1 exhorte à « offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable ». Mais la Bible parle aussi de l’adoration comme une chose que l’on peut faire dans un lieu précis et à un moment précis. Abraham dit à ses serviteurs en Genèse 22.5 : « Restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. » Abraham ne parlait pas là de sa vie en générale, mais d’une activité qu’il a appelée « adorer », une activité dans laquelle il n’était pas engagé au moment où il parlait. En Actes 8.27,28, l’auteur nous dit que l’eunuque éthiopien était « venu à Jérusalem pour adorer, et s’en retournait ». C’est principalement dans ce sens, le sens habituel, que nous emploierons le mot adorer dans ces études. Retenons, cependant, que même si « adorer » se réfère à des actes précis et extérieurs que nous accomplissons, pour constituer une adoration valable, ces actes doivent être accomplis avec l’attitude qui convient, sinon il s’agit plus de théâtre que d’adoration.

Celui qui adore s’humilie devant l’objet de son adoration. L’adoration n’est pas un dialogue entre des égaux. Dieu est Dieu, et nous sommes humains. Dieu est esprit pur ; nous sommes chair et os ; Dieu est Créateur, nous sommes créatures ; Dieu sait tout, et nous sommes ignorants de tout sauf de ce que Dieu a révélé dans la nature et dans sa Parole. Dieu est juste, nous sommes pécheurs. Dieu est sans commencement ni fin ; nous sommes limités par le temps. Si nous ne sommes pas conscients de la grandeur et la supériorité de celui que nous adorons par rapport à nous-mêmes, nous n’avons pas l’attitude qu’il faut.

Un seul objet légitime de l’adoration : Dieu

Nous avons donc considéré la nature de l’adoration. Alors, qui est celui qu’on doit adorer ? Bien sûr, comme nous l’avons déjà indiqué, nous adorons Dieu, le Créateur, celui qui est éternel, celui qui est suprême dans l’univers.

Quand Satan tentait Jésus dans le désert et lui offrait tous les royaumes du monde et leur gloire à condition que Jésus se prosterne pour adorer Satan, « Jésus lui dit : Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul » (Matthieu 4.10). En effet, parmi les dix commandements que Dieu a donnés à Moïse et qu’il a écrits sur les tables de pierre, le premier est : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face », et le deuxième est : « Tu ne feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point. » Puis, comme pour expliquer le premier aussi bien que le deuxième commandement, il ajoute : « Car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux » (Exode 20.3-5). Nous comprenons à travers ces passages et de nombreux autres textes bibliques qu’il ne faut jamais adorer une idole, une image, un fétiche, l’esprit d’un arbre ou d’une eau, un ancêtre, ou toute autre chose. On ne peut pas être un vrai chrétien et adorer en même temps des idoles ou des fétiches. On ne doit pas leur adresser des prières, leur faire des sacrifices, manger de leurs sacrifices, ou se confier en eux de quelque manière que ce soit.

Il y a, pourtant, des croyants qui pensent, à tort, qu’il est possible d’adresser une sorte de culte à des êtres spirituels qui ne sont pas démoniaques, mais qui sont en quelque sorte avec Dieu. On appelle ce culte « la vénération » plutôt que « l’adoration », en se disant que l’adoration est réservée à Dieu seul. On dit qu’il est permis de vénérer Marie, la mère de Jésus, les saints ou chrétiens fidèles d’autrefois, et les anges de Dieu, mais qu’on ne les adore pas. Pour le profane, il serait très difficile de distinguer entre ces deux choses, puisque, qu’on l’appelle adoration ou vénération, on fait des prières, on peut chanter des louanges, on confie des problèmes, on fait des vœux ou présente des offrandes, et on se met à genoux devant des images qui représentent les objets de ce culte.

Dans le Nouveau Testament, nous voyons que les hommes adoraient Jésus-Christ. Jésus acceptait cette adoration parce que, comme Dieu le Père et comme le Saint-Esprit, Jésus est aussi Dieu. Mais nous n’y voyons absolument aucune trace d’une adoration ou « vénération » consacrée à Marie, aux anges, ou aux martyrs. Nous trouvons juste le contraire. En Apocalypse 19.10, l’apôtre Jean parle de ce qu’il a failli faire à l’égard de l’ange puissant qui lui montrait et expliquait les visions qu’il raconte dans son livre. Jean dit : « Et je tombai à ses pieds pour l’adorer ; mais il me dit : Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. » L’ange s’est identifié comme un serviteur de Dieu. Hébreux 1.7,14 emploie le même langage : les anges sont « des esprits au service de Dieu » ou « des serviteurs ». Il est intéressant de noter que la vierge Marie a employé une expression pareille pour parler d’elle-même : « Marie dit : Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! » (Luc 1.38). Elle était une servante de Dieu. Nous aussi, nous sommes des serviteurs et des servantes de Dieu. En Actes 10.25,26 nous voyons la réaction de celui qu’on appelle Saint Pierre quand on a voulu se prosterner devant lui : « Lorsque Pierre entra, Corneille, qui était allé au-devant de lui, tomba à ses pieds et se prosterna. Mais Pierre le releva, en disant : Lève-toi ; moi aussi, je suis un homme. »

Répétons-le : C’est Dieu seul que nous pouvons ou devons adorer.

Pourquoi adorer Dieu ?

Et pourquoi voulons-nous adorer Dieu ? Pour quelle raison doit-on lui offrir un culte ?

Premièrement, nous devons adorer Dieu parce qu’il en est digne. Psaume 147.1 dit très simplement : « Car il est beau de célébrer notre Dieu, car il est doux, il est bienséant de le louer. » En Apocalypse 4.11, les habitants du ciel proclament : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance ; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles ont été créées. » Quand nous sommes conscients de la puissance et l’intelligence, de la justice et la sainteté de Dieu, la réaction naturelle est de le louer.

Nous devons adorer Dieu également pour lui montrer notre reconnaissance pour les nombreuses grâces qu’il nous fait. Jacques 1.17 nous dit : « Toute grâce excellente, et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. » Tout ce que nous avons de bien dans la vie vient de Dieu. Que ce soit la nourriture, l’habillement, la beauté des étoiles et des fleurs, la joie d’avoir un petit enfant dans les bras, la santé qui permet de travailler, Dieu est la source de tout ce qui est bien. Il n’est que naturel de lui être reconnaissant. En Luc 17.11-19, cependant, nous voyons un exemple qui montre que les hommes, hélas, n’agissent pas toujours de façon naturelle envers le Seigneur. Jésus a guéri dix hommes lépreux qui lui avaient demandé d’avoir pitié d’eux. Il leur avait dit d’aller se montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu’ils y allaient, il arriva qu’ils furent guéris. Mais parmi les dix, c’est un seul qui, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix. Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus et lui rendit grâces. Les autres n’ont même pas pris la peine de remercier Jésus. Nous pouvons nous étonner du manque de gratitude chez ces neuf hommes lépreux, mais ne recevons-nous pas, nous aussi, de nombreux bienfaits de la part de Dieu ? En plus, Dieu nous a offert une guérison plus merveilleuse que celle des lépreux. Par le sang de Christ, il nous guérit du péché, une maladie pire que la lèpre, car ses effets sont plus horribles et durent pour toujours. N’est-ce pas naturel de lui montrer notre reconnaissance éternelle en l’adorant à chaque occasion ?

Troisièmement, nous adorons Dieu pour jouir d’une communion avec lui, pour nous approcher de notre Créateur, pour apprendre à le connaître davantage et à mieux discerner sa volonté. L’apôtre Paul dit aux hommes d’Athènes que Dieu n’est pas distant et indifférent à l’égard de ses créatures. « Il a voulu qu’ils cherchent le Seigneur et qu’ils s’efforcent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous » (Actes 17.27). Jacques nous invite en ces termes : « Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous » (Jacques 4.8). L’apôtre Jean écrit, à son tour : « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » (1 Jean 1.3). Une expression qui était souvent utilisée dans l’Ancien Testament pour parler de ceux qui rendaient un culte à Dieu était le verbe, « s’approcher de lui ». Nous voulons être en contact avec notre Dieu.

Quatrièmement, nous adorons Dieu parce que nous voulons implorer sa bénédiction, sa faveur, son aide. Ce n’est pas que nous voulons manipuler Dieu, ou l’obliger à faire notre volonté, ou le flatter pour qu’il nous écoute. Mais nous reconnaissons que nous ne sommes que poussière, fragiles et dépendants. Avec Dieu, par contre, tout est possible. Et ce Dieu tout-puissant veut que nous lui confiions nos problèmes. 1 Pierre 5.7 dit : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » Paul dit en Philippiens 4.6 : « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. » Que notre besoin soit d’ordre matériel ou spirituel, le fait de lui confier humblement le problème lui fait honneur, puisque nous montrons par là notre confiance en son pouvoir et sa bienveillance.

Finalement, nous adorons Dieu parce que nous l’aimons et nous voulons lui faire plaisir. Quand j’adore Dieu, mon but n’est pas de me distraire. Mon but est de plaire à Dieu. Hébreux 12.28,29 dit : « C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte. »

Conclusion

Dire que nous devons offrir un culte qui lui soit agréable sous-entend qu’il est possible d’offrir à Dieu un culte qui ne lui plaît pas. Comment savoir donc la sorte d’adoration que Dieu veut ? Le seul moyen de le savoir est d’examiner sa Parole pour apprendre ce que Dieu lui-même dit concernant l’adoration. Si nous sommes créés pour sa gloire, nous avons intérêt à bien nous renseigner sur ce qui peut le glorifier véritablement.

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Chapitre 2
Est-ce que toute adoration est agréable à Dieu ?

Il y a aujourd’hui toute une gamme de choix en ce qui concerne l’adoration de Dieu. Il y a de nombreux styles : des cultes où l’on trouve beaucoup de cérémonies formelles, des récitations à l’unisson et des habits distinctifs pour les officiants ; d’autres cultes où une vive émotion se manifeste et chacun s’exprime comme il veut ; il y a des cultes où tous se mettent à prier à haute voix en même temps ; il y a des cultes où l’on passe beaucoup de temps à chanter, à danser ou à écouter des orchestres ; il y a des cultes qui, selon certains, font dormir ; d’autres qui, selon certains, embrouillent le visiteur par le bruit. Très souvent, chacun cherche à choisir un culte selon son goût, un culte qui lui plaît. Mais il y a un grand danger en ceci. On risque d’oublier que nous ne sommes pas l’auditoire quand il s’agit d’un culte. Tout devrait être fait pour Dieu. Peu importe si le culte est selon mon goût. Le but n’est pas de me distraire. Le but est de plaire à Dieu. C’est son avis seul qui compte. Considérons encore le passage par lequel nous avons terminé notre dernière leçon, Hébreux 12.28,29 : « C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte. » C’est donc Dieu qui doit apprécier le culte, et non pas nous les hommes.

Mais est-ce qu’il y a des cultes qui ne lui sont pas agréables ? Les gens disent très souvent : « De toute manière, nous adorons tous le même Dieu », comme si la seule chose qui compte est l’objet de notre adoration. Bien sûr, comme nous l’avons vu, c’est Dieu seul que nous devons adorer. C’est un Dieu jaloux, et il n’accepte pas qu’on accorde à d’autres l’honneur qui lui est dû. Mais est-ce qu’il accepte toute adoration, pourvu qu’elle soit adressée à lui seul ? Peut-on l’adorer comme bon nous semble ?

L’exemple de Caïn et Abel

En réalité, la Bible nous enseigne dès ses premières pages que Dieu n’accepte pas n’importe quelle adoration. Prenons l’exemple de Caïn et Abel, les deux fils d’Adam et Ève. La Bible nous dit en Genèse 4.3-5 :

« Au bout de quelque temps, Caïn fit à l’Éternel une offrande des fruits de la terre ; et Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité et son visage fut abattu. »

Nous ne savons pas exactement pourquoi Dieu n’a pas accepté le sacrifice de Caïn. Certains pensent qu’il n’avait pas offert le meilleur de sa production. Il est précisé, par contre, qu’Abel offrit les premiers-nés de son troupeau. D’autres pensent que c’est à cause de sa mauvaise vie que Dieu ne voulait pas de son sacrifice. Le texte dit que l’Éternel ne porta pas un regard favorable sur Caïn ET son offrande. 1 Jean 3.12 nous exhorte à « ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes ». Comme Proverbes 21.27 dit : « Le sacrifice des méchants est quelque chose d’abominable. » Peut-être que Dieu n’a pas accepté l’adoration de Caïn à cause de la vie qu’il menait. D’autres suggèrent que le sacrifice de Caïn n’était pas ce que Dieu avait demandé. Ils nous rappellent que l’Épître aux Hébreux 11.4 dit : « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn ; c’est par elle qu’il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes ; et c’est par elle qu’il parle encore, quoique mort. » En parlant de la foi d’Abel, il ne faut pas penser que Caïn ne croyait pas à l’existence du Dieu qu’il adorait. Mais ce qui est fait avec foi est fait en conformité à la Parole de Dieu. Romains 10.17 nous dit : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. » Ce que je fais qui n’est pas selon la Parole ne peut donc pas être par la vraie foi. Quelle que soit la raison précise pour laquelle Dieu a rejeté l’offrande de Caïn, cette histoire nous montre clairement que Dieu n’accepte pas tout ce qu’on lui offre comme adoration. Caïn et Abel adoraient le même Dieu, mais le culte de l’un d’entre eux n’était pas agréable à Dieu.

L’enseignement de Jésus

Les paroles de Jésus quand il parlait avec la femme samaritaine en Jean 4 nous montrent aussi que ce n’est pas n’importe quel culte que Dieu accepte. La femme avait posé une question concernant le lieu où il fallait adorer Dieu. Elle dit : « Seigneur… je vois que tu es prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne. Et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem » (Jean 4.19,20). Depuis des siècles les Samaritains avaient adoré Dieu sur le mont Garizim en Samarie, tout près de l’endroit où elle parlait avec Jésus. Comme les adhérents de certaines religions de nos jours, les Samaritains arrangeaient l’histoire à leur goût. Ils disaient que c’était au mont Garizim qu’Abraham avait offert Isaac en sacrifice, que Melchisédek avait rencontré Abraham, et que Moïse avait ordonné au peuple de faire des sacrifices juste après l’entrée dans la terre promise. Ils altéraient les Écritures pour glorifier cette montagne. La femme Samaritaine avait été menée par son éducation à croire que le mont Garizim était l’endroit le plus sacré au monde et le lieu où il fallait présenter des sacrifices pour son péché. (Même de nos jours un reste du peuple Samaritain continue d’adorer au mont Garizim.)

Voici la réponse de Jésus :

« Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » (Jean 4.21-24)

Jésus lui répond que le temps s’approchait où le lieu d’adoration n’aurait plus d’importance, où il ne serait nécessaire de se rendre ni au mont Garizim ni à Jérusalem. En ce qui concerne le débat entre Samaritains et Juifs, Jésus donne raison aux Juifs. Les Samaritains adoraient Dieu dans l’ignorance de sa volonté : ils n’acceptaient d’ailleurs que les cinq livres de Moïse, rejetant les 34 autres livres de l’Ancien Testament. Les Juifs détenaient la vraie révélation de Dieu (Romains 3.1,2). Le salut est venu des Juifs parce que Dieu avait choisi ce peuple pour un rôle spécial dans son dessein pour sauver l’humanité. Le salut est venu des Juifs parce que Jésus était Juif.

Mais la distinction entre Juif et non-Juif, entre un lieu d’adoration et un autre, était sur le point de disparaître. Jésus inaugurait une nouvelle alliance où l’adoration agréable ne dépendait plus de ces facteurs physiques. Ce qui comptait désormais était d’adorer en esprit et en vérité.

Il y a toujours beaucoup de personnes qui attachent trop d’importance au lieu où un culte se déroule. Ils tiennent compte de la beauté ou la taille impressionnante de l’édifice où l’on prie. Ils estiment que le culte n’est pas digne de Dieu si le lieu ne répond pas à leurs idées préconçues. En réalité, selon le Maître lui-même, un groupe d’adorateurs peut se trouver dans un salon, dans une salle de classe, sous un arbre, ou dans une cathédrale et toujours rendre un culte qui plaît à Dieu. Le lieu n’est pas ce qui compte. Ce qui compte, c’est d’adorer Dieu en esprit et en vérité.

Adorer en esprit veut dire qu’on adore Dieu non seulement par les actions de son corps ou les paroles de sa bouche ; on l’adore dans son homme intérieur, de tout son cœur, dans la sincérité. Dieu est Esprit – il n’est pas physique. L’idolâtrie est une insulte à sa nature. Il n’est pas limité à des lieux. Limiter son adoration à un seul lieu ne reconnaît pas sa grandeur. Puisque Dieu est esprit, l’adoration qu’on lui offre doit être spirituelle, elle doit provenir de l’esprit de l’homme.

Adorer Dieu en vérité veut dire qu’on l’adore selon des critères objectifs, selon la révélation de sa volonté, selon sa parole qui, selon Jean 17.17, est la vérité. Ce n’est pas en suivant des commandements d’hommes qu’on peut plaire à Dieu. C’est ce que nous lisons en Matthieu 15.9 : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui ne sont que des commandements d’hommes. »

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Chapitre 3
En esprit et en vérité

Adoration en esprit

Nous avons vu qu’il ne suffit pas que nous adorions tous le même Dieu. Il faut bien adorer Dieu, mais tous les cultes ne lui sont pas forcément agréables. Jésus dit en Jean 4.24 : « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » Adorer en esprit veut dire qu’on adore Dieu non seulement par les actions de son corps ou les paroles de sa bouche ; on l’adore dans son homme intérieur, de tout son cœur, dans la sincérité.

Les prophètes de l’Ancien Testament ont souvent condamné le peuple parce qu’il n’adorait pas Dieu en esprit. Il rendait un culte, mais il était évident que ce culte ne venait pas du cœur et n’exprimait pas son amour, sa reconnaissance et sa soumission envers Dieu. En Ésaïe 1.11-17 l’Éternel a même dit qu’il était dégoûté par le culte que son peuple lui offrait. Pourquoi était-il si mécontent ? Considérez ce qu’il dit par le prophète :

« Qu’ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l’Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs… Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas : Vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ; cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, protégez l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve. »

Voici des hommes qui adoraient bien le Dieu d’Israël, le vrai Dieu. À la surface il semblait que leur culte se déroulait selon les ordonnances de la loi de Dieu. Mais ces hommes ne cherchaient pas à conformer leur vie à sa loi. Ils étaient injustes, et le culte qu’ils rendaient à Dieu ne pouvait pas être accepté à la place de la piété et la soumission à la volonté de Dieu. Ils n’étaient pas sincères dans ce qu’ils disaient à Dieu.

En Malachie 1.10-13 Dieu demande que l’on ferme les portes de son temple et que les hommes cessent de s’y rendre. Il demande cela à cause de l’attitude que les gens manifestaient dans leur adoration. Ils se rendaient au culte, mais c’était pour eux un fardeau. Ils apportaient des sacrifices, mais de mauvaise qualité et que Dieu ne pouvait que considérer comme une insulte à sa dignité.

« Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l’honneur qui m’est dû ? Si je suis maître, où est la crainte qu’on a de moi ?… Quand vous offrez en sacrifice une bête aveugle, n’est-ce pas mal ? Quand vous en offrez une boiteuse ou infirme, n’est-ce pas mal ? Offre-la donc à ton gouverneur ! Te recevra-t-il bien, te fera-t-il bon accueil ? dit l’Éternel des armées… Lequel de vous fermera les portes, pour que vous n’allumiez pas en vain le feu sur mon autel ? Je ne prends aucun plaisir en vous, dit l’Éternel des armées, et les offrandes de votre main ne me sont point agréables. » (Malachie 1.6,8-10)

Voici des gens qui n’adoraient pas Dieu en esprit. Leur manière d’offrir leur culte montrait qu’ils étaient hypocrites. Comme Dieu l’a dit : « Quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres ; mais son cœur est éloigné de moi » (Ésaïe 29.13).

On ne se moque pas de Dieu. Un culte qui n’est qu’extérieur, quelle que soit sa forme, ne peut pas lui plaire. Il faut l’adorer en esprit.

Adoration en vérité

Il faut adorer en esprit, mais il faut aussi adorer en vérité, ce qui veut dire qu’on adore Dieu selon des critères objectifs, selon la révélation de sa volonté, selon sa parole qui, d’après Jean 17.17, est la vérité. Ce n’est pas en suivant des commandements d’hommes qu’on peut plaire à Dieu. Et comme nous l’avons dit au début de ce livret, le but d’un culte est de plaire à celui qu’on adore. Mais on ne peut savoir ce qui plaît à notre Dieu si lui-même ne nous dit pas ce qu’il lui plaît. Comme le dit Ésaïe 55.8 : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies. » Il ne faut pas se référer à son propre goût pour décider de la manière qu’on adorera Dieu. Il faut se référer aux instructions de Dieu, à sa parole, à la Vérité. Dieu, en effet, a toujours fait savoir aux hommes ce qui peut lui plaire.

Quand Dieu révélait sa loi au peuple d’Israël, il leur a fait savoir clairement que c’est lui qui déterminait la sorte de culte qu’il voulait. Il dit par Moïse en Deutéronome 12.8 : « Vous n’agirez donc pas comme nous le faisons maintenant ici, où chacun fait ce qui lui semble bon. » Il ajoute que son peuple ne devait pas se référer aux pratiques des autres pour savoir comment adorer Dieu :

« Lorsque l’Éternel, ton Dieu, aura exterminé les nations que tu vas chasser devant toi, lorsque tu les auras chassées et que tu te seras établi dans leur pays, garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant, après qu’elles auront été détruites devant toi. Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même. Tu n’agiras pas ainsi à l’égard de l’Éternel, ton Dieu ; car elles servaient leurs dieux en faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l’Éternel… » (Deutéronome 12.29-31)

Au lieu de se référer à leur propre goût en faisant ce qui leur semblait bon, au lieu de se référer à ce que leurs voisins religieux faisaient dans leurs cultes, les Israélites devaient se contenter de suivre scrupuleusement les instructions que Dieu leur donnait dans sa Parole. « Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne ; vous n’y ajouterez rien et vous n’en retrancherez rien » (Deutéronome 12.32).

Quand les Israélites manquaient de respect pour Dieu en ne suivant pas les ordonnances de Dieu pour son culte, il y avait des conséquences graves. Nous voyons un exemple de cela en Lévitique 10.1-3 :

« Les fils d’Aaron, Nabab et Abihu, prirent chacun un brasier, y mirent du feu, et posèrent du parfum dessus ; ils apportèrent devant l’Éternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné. Alors le feu sortit de devant l’Éternel, et les consuma : ils moururent devant l’Éternel. Moïse dit à Aaron : C’est ce que l’Éternel a déclaré, lorsqu’il a dit : Je serai sanctifié par ceux qui s’approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple. Aaron garda le silence. »

Nous reviendrons sûrement à ce passage dans d’autres études, mais, pour l’instant, remarquons ceci : Dieu avait donné des instructions assez complètes concernant les activités du culte, y compris l’action de brûler de l’encens. Les deux sacrificateurs en question, Nadab et Abihu, se sont écartés de ces instructions. Ils ont pris du feu d’une source qui n’avait pas été indiquée ou autorisée dans les instructions de Dieu. L’infraction peut nous sembler petite, mais pour Dieu, ces hommes n’avaient pas eu de respect pour ses choix. Ils ne l’ont pas sanctifié. Ils ont pris à la légère ses commandements. Ceux qui officiaient au culte de Dieu ont donné au peuple un exemple de désobéissance. Pour leur faute Dieu les a punis de mort – il les a brûlés vifs.

Un autre exemple se trouve en 2 Chroniques 26 et concerne le roi Ozias. Ce roi, au lieu de suivre l’exemple de son père idolâtre, a choisi de servir l’Éternel. Dieu l’a béni abondamment et l’a fait prospérer. Malheureusement, il est devenu fier et prit un jour la décision de brûler du parfum à Dieu dans le temple. Or, la loi de Dieu précisait que seuls les sacrificateurs, descendants d’Aaron, étaient autorisés à exercer cette fonction.

« Mais lorsqu’il fut puissant, son cœur s’éleva pour le perdre. Il pécha contre l’Éternel, son Dieu : il entra dans le temple de l’Éternel pour brûler des parfums sur l’autel des parfums. Le sacrificateur Azaria entra après lui, avec quatre-vingts sacrificateurs de l’Éternel, hommes courageux, qui s’opposèrent au roi Ozias et lui dirent : Tu n’as pas le droit, Ozias, d’offrir des parfums à l’Éternel ! Ce droit appartient aux sacrificateurs, fils d’Aaron, qui ont été consacrés pour les offrir. Sors du sanctuaire, car tu commets un péché ! Et cela ne tournera pas à ton honneur devant l’Éternel Dieu. La colère s’empara d’Ozias qui tenait un encensoir à la main. Et comme il s’irritait contre les sacrificateurs, la lèpre s’éclata sur son front… wIls le mirent précipitamment dehors, et lui-même se hâta de sortir, parce que l’Éternel l’avait frappé. Le roi Ozias fut lépreux jusqu’au jour de sa mort, et il demeura dans une maison écartée comme lépreux. » (2 Chroniques 26.16-21)

Encore nous voyons que c’est une faute grave devant Dieu que de lui offrir un culte qui n’est pas conforme à sa Parole. Malgré le fait qu’Ozias s’était détourné des idoles dès le début de son règne, malgré le fait que Dieu avait ordonné que le parfum soit brûlé en son temple, cet acte du roi était contraire à la loi de Dieu concernant son culte. Comme Azaria lui dit : « Cela ne tournera pas à ton honneur devant l’Éternel Dieu. »

Les récits que nous venons de voir ont eu lieu sous l’ancienne alliance, la loi de Moïse, qui n’est plus en vigueur. Le Nouveau Testament ne parle pas d’encens qu’on brûlerait lors d’un culte chrétien. Néanmoins le principe démontré dans ces exemples est toujours vrai : Dieu ne nous a pas laissé la charge de décider ce qui fera partie de son culte. Par les apôtres le Seigneur a donné des instructions qui devaient être suivies dans toutes les assemblées, qui sont conservées pour nous aujourd’hui dans les pages du Nouveau Testament (1 Corinthiens 4.17; 11.23; 14.33,34; 16.1,2). En plus, il nous donne l’avertissement de « ne pas aller au-delà de ce qui est écrit » (1 Corinthiens 4.6).

Dans les leçons à venir, nous verrons les différents éléments du culte mentionnés dans le Nouveau Testament et la manière que la Bible recommande de procéder à chacun d’eux. C’est ainsi que nous saurons adorer Dieu non seulement en esprit, mais aussi en vérité.

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Chapitre 4
La prière (1re partie)

Quand l’Éternel Dieu a fait son alliance avec le peuple d’Israël, quand Israël est devenu son peuple et l’Éternel est devenu son Dieu, l’Éternel a dit à Moïse de monter sur la montagne de Sinaï. Là, Dieu lui a donné les lois que le peuple devait suivre, y compris les lois qui concernaient la manière d’adorer et le lieu du culte, appelé le tabernacle. Selon Hébreux 8.5, « Moïse… fut divinement averti lorsqu’il allait construire le tabernacle : Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne ». Le premier verset du chapitre 9 du même livre nous rappelle que « la première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte ». Nous avons déjà vu des exemples qui montrent que Dieu exigeait que ces ordonnances soient appliquées par ceux qui l’adoraient.

Aujourd’hui, nous qui sommes chrétiens, nous servons Dieu sous une nouvelle alliance. La loi de Moïse n’est plus en vigueur ; nous vivons sous la loi de Christ (1 Corinthiens 9.21). Mais il ne faut pas supposer que Dieu nous a laissés sans guide en ce qui concerne son culte. Nous ne revenons pas en arrière, à une époque où, selon l’expression de Moïse en Deutéronome 12.8, « chacun fait ce qui lui semble bon ». Au contraire, Dieu nous a montré dans le Nouveau Testament un modèle à suivre, et il nous dit, à nous aussi : « Aie soin de faire tout d’après le modèle qui a été montré ». Les premiers chrétiens étaient enseignés par des hommes inspirés de Dieu, les apôtres de Jésus-Christ, qui leur montraient de quelle manière ils devaient servir le Seigneur. Nous voyons à travers l’étude du Nouveau Testament ce que les premiers chrétiens faisaient quand ils se réunissaient en tant qu’Église. Nous voyons de quelle manière on leur disait d’adorer. L’Église du premier siècle nous sert donc de modèle à suivre. Les paroles de Christ et de ses apôtres contiennent les ordonnances que nous devons garder si nous voulons plaire à celui que nous adorons. Que ce soit en matière d’adoration, de vie quotidienne, d’enseignement à donner aux hommes du monde, ou de l’organisation de l’Église, nous avons le devoir d’apprendre ce que le Christ et ses apôtres enseignaient, et puis de suivre cet enseignement sans rien ajouter ni retrancher. « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils » (2 Jean 9).

Voyons donc ce qui constituait le culte des premiers chrétiens. On peut identifier cinq éléments, c’est-à-dire cinq actions par lesquelles on adore Dieu et jouit de la communion avec lui et en même temps avec les autres dans l’assemblée. Il s’agit de la prière, la Sainte Cène, l’enseignement, les chants et les offrandes. Nous les examinerons tour à tour.

Les premiers chrétiens priaient ensemble

Voyons premièrement la prière. Les premiers chrétiens priaient quand ils se rassemblaient, et parfois ils se réunissaient spécialement dans le but de prier. En fait, le premier verset qui parle des activités de l’Église juste après son établissement mentionne la prière : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières » (Actes 2.42). Plus tard, lors d’une persécution, le roi Hérode fit arrêter l’apôtre Pierre. Actes 12.5 nous dit : « Pierre donc était gardé dans la prison ; et l’Église ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu. » En Actes 20.36 Paul s’apprêtait à prendre congé d’un groupe de frères en Christ à Milet. La Bible nous dit : « Après avoir ainsi parlé, il se mit à genoux, et il pria avec eux tous. » Le même Paul a écrit en 1 Timothée 2.8 : « Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni mauvaises pensées. »

La prière, en effet, est un élément si important dans le culte que, pour certains, le mot « prière » représente le culte entier. Au lieu de dire : « Je suis allé au culte », on dit communément : « Je suis allé à la prière. »

Dans nos prières ensemble, nous nous adressons à Dieu en plusieurs sens. Nous le prions pour lui offrir des louanges, pour lui présenter des requêtes, pour lui confesser nos péchés et lui demander pardon, pour le remercier de ses bienfaits à notre égard, et pour intercéder en faveur des autres. Plusieurs de ces aspects de la prière paraissent dans les paroles de Paul en 1 Timothée 2.1,2 :

« J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. »

La prière s’adresse au Père au nom du Fils

La Parole de Dieu ne parle nulle part de prier la vierge Marie, de supplier des anges, ou de se vouer à un saint pour son aide et sa protection. La Bible parle clairement d’adresser nos prières au Père au nom de Jésus. « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père » (Colossiens 3.17). « Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (Éphésiens 5.20). Jésus lui-même avait exhorté ses disciples à prier de cette manière :

« En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. » (Jean 16.23,24)

Mais pourquoi prier au nom de Jésus seulement ? Pourquoi disons-nous à la fin de nos prières : « Au nom de Jésus, amen » ? Nous devons comprendre qu’à cause de nos péchés nous n’aurions aucun droit de nous approcher de Dieu si Jésus ne nous servait de prêtre et médiateur. Nos péchés constituent une barrière entre nous et Dieu. Notre justice ne suffit pas. Nous ne sommes pas dignes de nous tenir dans la présence du Dieu saint. C’est Jésus seul qui a payé le prix de nos péchés, et c’est lui seul qui est notre médiateur. « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Timothée 2.5,6). Marie, la mère de Jésus, peut nous servir d’exemple, mais elle ne peut pas nous servir de médiatrice. Jésus est le seul médiateur. Lui-même a dit : « Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14.6).

La prière doit être offerte avec respect

Un problème que l’on constate souvent de nos jours est le ton que l’on emploie dans la prière. Certainement, quand une personne conduit un groupe en prière, la personne doit parler assez fort pour que les autres entendent aisément. Mais cela ne veut pas dire qu’on donne l’impression de crier sur Dieu. Il est vrai que la Bible nous invite à nous approcher de Dieu avec assurance, puisque nous avons Jésus comme médiateur.

« Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre du péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, pour être secourus dans nos besoins. » (Hébreux 4.14-16)

Mais remarquons que lorsque nous adorons, lorsque nous prions, c’est bien devant un trône nous venons : c’est-à-dire, nous nous adressons à un roi. La même épître aux Hébreux nous rappelle au 12.28,29 que nous devons rendre notre culte à Dieu « avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant ». En 1 Pierre 5.5,6 nous lisons : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable. »

Jésus a dit une parabole pour illustrer la différence entre la prière de l’orgueilleux et la prière de l’humble :

« Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien, et l’autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n’osait pas même lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. » (Luc 18.10-14)

Certaines personnes emploient un ton quand ils prient qu’ils n’oseraient jamais employer avec leur père physique ou avec leur patron au travail, encore moins avec un préfet ou un chef d’État. Elles crient et elles donnent des ordres au Créateur de l’univers ! Cette façon de faire peut être « à la mode » dans certains milieux, mais nous devons faire attention. N’oublions jamais la grandeur, la dignité et la splendeur de celui devant qui nous nous tenons. Manifestons le plus grand respect pour notre Dieu.

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Chapitre 5
La prière (2e partie)

Quand les chrétiens se réunissent pour le culte, ils prient, bien sûr. Nous avons vu que leurs prières doivent s’adresser à Dieu seul et que la prière se fait au nom de Jésus, lui qui est notre seul médiateur. Compte tenu de la grandeur et la majesté de celui à qui nous nous adressons dans la prière, il convient de s’exprimer avec le plus profond respect. On ne crie pas sur Dieu. On ne lui donne pas des ordres. On le supplie humblement.

Continuons avec quelques autres principes sur la prière.

Il faut éviter la vaine répétition

Dans son sermon sur la montagne, Jésus a enseigné sur plusieurs sujets, y compris la prière. En Matthieu 6.7,8 il dit :

« En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles, ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas ; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. »

Après avoir dit cela, Jésus donna ce que certains appellent « le Notre Père » et que d’autres appellent la prière modèle.

« Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen ! »

Dans cet exemple de prière, nous voyons plusieurs sortes d’idées qu’il convient de mettre dans nos prières. Il y a une invocation : « Notre Père qui es aux cieux. » C’est bien à Dieu que nous nous adressons. Cela ne veut pas dire qu’il faut toujours commencer par ces mêmes mots. En Actes 1.24, les disciples ont commencé leur prière ainsi : « Seigneur, toi qui connais les cœurs de tous… » À une autre occasion, en Actes 4.24, ils ont dit : « Seigneur, toi qui as fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve… » Dans tous les cas, on s’adresse à Dieu. Il y a aussi dans ce modèle des expressions de louange, des demandes et des souhaits. Mais malheureusement, beaucoup prennent cette prière comme une récitation à faire au lieu d’un modèle pour nous inspirer. Ils pensent qu’il y a une valeur dans le fait de répéter ces mots des dizaines de fois de suite. Or, nous savons tous qu’il est presque impossible de répéter les mêmes phrases encore et encore et toujours se concentrer sur leur sens. La pensée va ailleurs malgré ce que la bouche dit. Nos paroles deviennent vaines, vides de sens. Rappelez-vous qu’avant de donner cette prière comme exemple, Jésus venait de dire : « En priant, ne multipliez pas de vaines paroles. »

La prière doit venir du cœur. Cela ne veut pas dire que l’on ne doit jamais emprunter les mots des autres pour exprimer nos pensées à Dieu. Les cantiques que nous chantons prennent souvent la forme de prières. Mais ce que nous disons ou chantons ne glorifie pas Dieu si nous agissons de façon machinale.

Disons en passant qu’une phrase dans cette prière devrait nous faire savoir qu’il n’est pas question de la réciter tel quel de nos jours. Jésus a dit : « Que ton règne vienne. » Au moment où Jésus parlait, « le royaume » qui avait été promis par les prophètes n’était pas encore venu. Jean-Baptiste, en débutant sa mission, avait dit au peuple : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 3.2). Ce royaume s’est manifesté pour la première fois le jour de la Pentecôte en Actes 2, quand l’Église fut établie. Après le jour de la Pentecôte, le Nouveau Testament parle de l’établissement du royaume comme d’un fait accompli. Étant donné que le royaume existe depuis le premier siècle, il est inutile de prier pour la venue du royaume. Nous pouvons exprimer le souhait que plus d’hommes deviennent citoyens de ce royaume, ou que notre roi exerce son pouvoir royal de telle ou telle manière, mais si nous pensons demander que son royaume soit établi comme si nous l’attendions encore, là nous nous trompons. Ce n’est pas raisonnable de prier pour quelque chose qui a déjà été accordé.

La prière de l’Église doit se faire dans l’ordre

Une erreur très malheureuse qui s’est introduite dans beaucoup d’Églises de nos jours est le fait de prier dans le désordre. C’est-à-dire, tout le monde parle à haute voix et en même temps, mais non pas à l’unisson. Chacun parle pour lui, et c’est la pagaille.

Pour soutenir cette pratique on a l’habitude de citer Actes 4.24 qui dit, dans la version Louis Segond : « Ils élevèrent à Dieu la voix tous ensemble. » Mais cette expression ne signifie pas du tout que les chrétiens réunis se mirent tous à la fois à crier, comme cela se fait aujourd’hui dans certains groupes religieux au moment de la prière. D’autres traductions de la Bible donnent le sens du verset de cette manière : « Ils élevèrent d’un commun accord leur voix à Dieu » (les traductions Darby et Colombe) ; « Les croyants adressèrent d’un commun accord cette prière à Dieu » (Français Courant) ; « Puis, tous, unanimes, s’adressèrent à Dieu en ces termes » (TOB). Le reste du verset confirme que c’est bien de cette manière qu’il fallait comprendre la première phrase, puisque l’auteur nous raconte les paroles qui ont été employées dans la prière en question, ce qu’il n’aurait pas pu faire si chacun s’exprimait de sa propre façon en même temps que les autres.

En plus, 1 Corinthiens 14 enseigne clairement que ce n’était pas une pratique approuvée au temps des apôtres de tous parler en même temps dans une réunion de l’Église. Considérez les exemples suivants, et surtout la conclusion :

« En est-il qui parlent en langues, que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu’un interprète ; s’il n’y a pas d’interprète, qu’on se taise dans l’Église, et qu’on parle à soi-même et à Dieu. Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent ; et si un autre qui est assis a une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés. Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ; car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » (1 Corinthiens 14.27-33)

Dans ce même chapitre, nous avons un aperçu de la manière que la prière devait se dérouler dans l’Église. Paul cite un cas qui arrivait dans les réunions de l’Église de Corinthe. Une personne ayant le don de parler en langues priait dans une langue étrangère que ni lui ni les autres ne comprenaient. La prière n’était pas interprétée dans la langue que les assistants comprenaient. (Le même problème se poserait si la prière se faisait en latin ou en arabe et que les adorateurs ne comprenaient pas le sens des mots.) Paul dit que dans l’Église il fallait plutôt prier de manière à ce que tous comprennent :

« Autrement, si tu rends grâces par l’esprit, comment celui qui est dans les rangs de l’homme du peuple répondra-t-il Amen ! à ton action de grâces, puisqu’il ne sait pas ce que tu dis ? Tu rends, il est vrai, d’excellentes actions de grâces, mais l’autre n’est pas édifié. » (1 Corinthiens 14.16,17)

On voit ici que lorsqu’on faisait la prière dans l’assemblée, une personne devait parler à haute voix au nom de toute l’assemblée. L’assemblée à son tour exprimait son assentiment en disant « Amen », ce qui signifie « ainsi soit-il ». De cette façon, chacun est édifié par les paroles de la prière, et chacun fait sienne cette prière qui exprime les louanges et les souhaits de l’Église dans son ensemble. En plus, cette façon de faire reflète mieux la nature de notre Dieu, qui n’est pas un Dieu de désordre et dont la parole nous recommande : « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Corinthiens 14.40).

Conclusion

Nous ne disons pas que ceux qui pratiquent la vaine répétition ou ceux qui prient dans le désordre ne sont pas sincères dans ce qu’ils font. Mais quand on rend un culte à Dieu, il faut bien tenir compte de ce que Dieu veut qu’on fasse en l’adorant. Notre adoration doit lui être agréable. Si nous ne voulons pas l’adorer en vain, nous devons prendre le soin de l’adorer de la manière que sa parole ordonne.

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Chapitre 6
La Sainte Cène (1re partie)

Un autre aspect du culte est désigné par plusieurs noms : la Sainte Cène, le repas du Seigneur, la fraction du pain, la communion, la table du Seigneur, et chez certains, l’eucharistie (c’est-à-dire, actions de grâces). En parlant de la prière, nous avons fait la remarque que certaines personnes emploient l’expression « la prière » pour englober tout ce que l’Église fait quand elle se réunit pour adorer Dieu. Au lieu de dire : « Est-ce que tu es allé au culte dimanche passé ? », on demande parfois : « Es-tu allé à la prière dimanche passé ? » Mais au premier siècle on aurait peut-être entendu plutôt la question : « As-tu rompu le pain avec les frères ? » En effet, cet aspect de l’adoration chrétienne avait une importance particulière. Alors, de quoi s’agit-il ?

En 1 Corinthiens 10 et 11, l’apôtre Paul donne un enseignement assez détaillé concernant cet élément important du culte chrétien. Quatre aspects de cette observance ressortent de ce qu’il écrit.

Le repas du Seigneur est un rappel, un souvenir

« Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. » (1 Corinthiens 11.23-25)

Jésus dit à ses disciples de manger du pain et boire du fruit de la vigne en sa mémoire. En prenant ce repas (le pain et le vin), le chrétien pense à Jésus : la gloire qu’il a laissée pour venir dans ce monde, sa vie parfaite, son amour, les souffrances qu’il a supportées, sa mort, sa résurrection, et notre besoin de lui. Cette cérémonie sert de monument vivant ; ce monument n’est pas limité à un seul endroit et ne se dégrade pas sous l’effet du temps. Chaque semaine et à travers le monde, cette commémoration porte à l’esprit des hommes leur Sauveur.

Ce repas nous rappelle également la nouvelle alliance que Dieu traite avec nous, selon laquelle il est notre Dieu et nous sommes son peuple. En Matthieu 26.28, Jésus dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance ». Cela veut dire que c’est le sang de Jésus qui inaugure ou rend officiel, confirme ou met en vigueur l’alliance que Dieu traite avec nous. Rappelons-nous que l’ancienne alliance, celle que Dieu a traitée avec le peuple d’Israël par l’intermédiaire de Moïse, avait été inaugurée par le sang des animaux :

« Voilà pourquoi c’est avec du sang que même la première alliance fut inaugurée. Moïse, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine écarlate, et de l’hysope ; et il fit l’aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a ordonné pour vous. » (Hébreux 9.18-20)

Le repas du Seigneur est une proclamation

« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Corinthiens 11.26). En participant à ce repas, nous disons au monde que Jésus est mort pour les péchés des hommes. En le faisant le premier jour de la semaine, jour de la résurrection, nous disons qu’il est revenu à la vie et que nous attendons avec confiance son retour. Le cœur du message chrétien est donc prêché en symbole chaque fois que nous prenons la communion.

Le repas du Seigneur est un repas sacré

L’apôtre Paul a reproché l’Église de Corinthe en ces termes :

« Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur ; car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre. N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela je ne vous loue point… Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. » (1 Corinthiens 11.20-22,34)

Les Corinthiens avaient déformé le repas du Seigneur au point où il était devenu chez eux un repas ordinaire. Ils s’enivraient même ! Ils ne considéraient ni le corps physique de Jésus qui fut donné pour leur salut, ni son corps spirituel, qui est l’Église. Paul leur dit donc de s’examiner pour ne pas prendre le repas indignement. C’est un repas saint et l’on ne le mange pas n’importe comment.

« C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur mange et boit un jugement contre lui-même. » (1 Corinthiens 11.27-29)

S’éprouver ne veut pas dire qu’il faut confesser les péchés qu’on aurait commis pendant la semaine jusqu’au dimanche (bien qu’il soit conseillé de renouveler en ce moment son amour et sa décision de se détourner des péchés que l’on voit toujours dans sa vie). S’examiner veut dire surtout considérer sa façon de participer au repas. Il faut le manger avec du respect, conscient de son vrai sens, car c’est un repas sacré.

Le repas du Seigneur est une communion avec le Seigneur et avec son Église

« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain. Voyez les Israélites selon la chair : ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l’autel ? Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ? » (1 Corinthiens 10.16-22)

Le repas du Seigneur est un signe d’unité entre nous qui formons un seul corps et qui partageons ce même pain et ce même vin. Nous sommes unis avec tous nos frères et sœurs en Christ partout au monde qui, ce même jour, participent au même repas.

Comme ceux qui mangent ensemble la viande sacrifiée à une idole se sentent unis et en communion avec leur idole, les chrétiens se sentent unis à Jésus, et les uns aux autres, quand ils mangent le repas du Seigneur. Il faut savoir, pourtant, que la communion avec Jésus et avec son peuple exclut la communion avec les idoles. On ne doit pas manger aux deux tables.

Quand faut-il observer le repas du Seigneur ?

De nos jours, certains recommandent de prendre la communion le plus souvent possible, de préférence tous les jours. Dans d’autres communautés, on ne le prend que rarement – une fois par mois, par trimestre ou par an. Certaines Églises passent plusieurs années sans observer la Sainte Cène.

En fait, ces deux extrêmes s’éloignent de l’exemple de l’Église du premier siècle qui est le modèle que nous devons suivre. La pratique de l’Église primitive était de l’observer chaque dimanche, jour qu’on appelle le jour du Seigneur.

En parlant des chrétiens de Jérusalem dans la période qui suivit l’établissement de l’Église le jour de la Pentecôte, Luc dit qu’« ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières » (Actes 2.42). Le mot « persévérer » indique que l’on persiste ou continue dans une action. On fait quelque chose continuellement ou régulièrement – sans le négliger. Plus tard dans le livre des Actes, nous voyons le repas du Seigneur célébré parmi les chrétiens à Troas : « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu’à minuit. » Ce verset nous apprend que le but de la réunion des disciples le premier jour de la semaine (le dimanche) était de partager le repas du Seigneur. Certainement, ils priaient et louaient Dieu aussi, et le texte nous précise qu’ils reçurent de l’enseignement apostolique par Paul lui-même. Mais la raison de ce rassemblement était pour rompre le pain. En 1 Corinthiens 11, chapitre que nous avons déjà considéré, Paul fait un reproche à l’Église à Corinthe en ces termes : « Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur » (v. 20). Cela devait être le but de leur réunion comme ce fut le cas à Troas, mais comme nous l’avons vu, les Corinthiens avaient déformé ce repas sacré au point où l’on ne pouvait plus l’appeler « le repas du Seigneur ».

1 Corinthiens 16.1,2 renforce l’idée que le repas était pris chaque dimanche. Ici, Paul exhorte les chrétiens à se préparer, avant de quitter leurs domiciles, afin de participer à la collecte. Il précise qu’ils devaient agir ainsi « le premier jour de la semaine ». Évidemment, chaque semaine a un premier jour. Donc, et la collecte et la réunion de dimanche, dont le but était l’observance du repas, avaient lieu chaque semaine.

Par contre, ni le Nouveau Testament ni l’histoire de l’Église n’indique que les premiers chrétiens prenaient la communion les autres jours de la semaine. Le contexte du passage en Actes 20 nous suggère, au contraire, que le dimanche était le seul jour où l’Église participait à la communion. En effet, le verset 16 nous informe que Paul était pressé d’arriver à Jérusalem. Il n’était que de passage à Troas. Il était arrivé dans la ville depuis lundi, mais malgré son désir de se hâter, il est resté en place sept jours, c’est-à-dire jusqu’au dimanche. C’est parce qu’il voulait partager le repas du Seigneur avec les disciples de Troas, et le seul jour où l’on se réunissait autour de la table du Seigneur était le jour du Seigneur, c’est-à-dire le dimanche. Il fallait donc attendre.

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Chapitre 7
La Sainte Cène (2e partie)

Dans le chapitre précédent, nous avons parlé d’un élément du culte des chrétien, un élément qui porte plusieurs noms : la Sainte Cène, le repas du Seigneur, la fraction du pain, la communion, la table du Seigneur. Un autre nom qui ne se trouve pas dans la Bible, mais qui est utilisé souvent, c’est le mot eucharistie, mot qui veut dire « actions de grâces ». Ce nom vient du fait que Jésus avait rendu grâces avant de donner le pain et le vin à ses disciples.

Nous avons vu qu’il s’agit d’un rappel aux chrétiens, puisque Jésus a dit qu’en mangeant et en buvant nous devons nous souvenir de lui. Le repas est comme un monument vivant en honneur du Seigneur qui s’est livré pour notre salut. C’est en même temps une sorte de proclamation symbolique de la mort de Jésus, et aussi de sa résurrection, puisque ce repas se prend le dimanche, jour où Jésus est ressuscité des morts. C’est un repas sacré, qui n’a rien à voir avec le fait de se remplir le ventre. On ne le prend pas n’importe comment, sinon on tombe sous le jugement. On le prend en pensant sérieusement au corps de Christ. Le repas est, enfin, une communion avec le Seigneur et avec nos frères et sœurs en Christ. C’est une expression de notre unité au pied de la croix de Jésus.

L’enseignement de la Bible concernant le repas du Seigneur n’est pas compliqué. Malgré ce fait, de nombreuses pratiques erronées se sont introduites dans le culte des différentes dénominations. De fausses idées à l’égard de la communion sont très répandues ; l’importance du sujet exige que ces égarements soient identifiés afin qu’on les évite.

Erreur : Le pain devient littéralement la chair de Jésus lorsqu’il est béni au moment du repas. Le vin devient « réellement » son sang. Même l’âme du Seigneur est présente dans cette chair et ce sang. Jésus est donc là physiquement. Voici pourquoi Jésus dit en Matthieu 26.26,28 : « Ceci est mon corps… ceci est mon sang. »

Réponse : Quand Jésus, en prenant le pain, dit à ses disciples : « Ceci est mon corps », il ne leur a pas distribué son corps physique qui serait bientôt attaché à la croix. Comme dans beaucoup d’autres passages, Jésus emploie le verbe « être » dans le sens de « représenter, ressembler à, être comparable à, ou signifier ». Voyons des exemples : « Je suis la porte des brebis » (Jean 10.7) ; « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron » (Jean 15.1) ; « La semence, c’est la parole de Dieu » (Luc 8.11). Jacques, aussi, parle de la même manière : « Vous êtes une vapeur » (Jacques 4.14). Évidemment, Jésus veut dire que le pain symbolise ou représente son corps qui serait « rompu » pour les hommes.

L’apôtre Paul ne donne pas l’impression de croire qu’il mange de la chair humaine ayant mystérieusement l’apparence du pain. Il parle de pain : « Nous participons tous à un même pain » (1 Corinthiens 10.17). « Toutes les fois que vous mangez ce pain, et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur » (1 Corinthiens 11.26). « C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement sera coupable » (1 Corinthiens 11.27). « Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain » (1 Corinthiens 11.28).

Ce que nous mangeons lors du repas est bien du pain. Il n’est donc pas question de se prosterner devant le pain comme si c’était Jésus en personne. Le pain représente pourtant quelque chose de très sacré : le corps de notre Seigneur Jésus. C’est avec le plus profond respect que nous pensons à lui en le prenant.

Erreur : La messe (c’est-à-dire le repas du Seigneur) est un sacrifice du vrai corps et du vrai sang du Christ. Ce n’est pas simplement une question de se rappeler le sacrifice de Jésus ; on le répète, on le renouvelle.

Réponse : La Bible dit clairement que le sacrifice de Jésus a été fait une fois pour toutes. Jésus « n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple – car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même » (Hébreux 7.27). « C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes… lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu… Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10.10,12,14).

Ce n’est pas nous qui le disons, c’est la Bible, et elle ne pourrait pas être plus claire là-dessus.

Erreur : Par la communion on peut obtenir la grâce, c’est-à-dire, le pardon. L’officiant peut obtenir cette grâce même pour les morts au moyen de cette cérémonie.

Réponse : Ce n’est pas le pain et le vin qui nous purifient du péché. C’est le sang de Jésus versé sur la croix, c’est-à-dire, c’est sa mort qui fait cela. « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7).

Erreur : L’on ne doit pas offrir le vin à tous les croyants. L’officiant seul doit en prendre, de peur que quelqu’un en verse quelques gouttes et que le « sang de Christ » soit profané de cette manière. D’ailleurs, il est plus facile de donner seulement le pain quand un grand nombre doit être servi.

Réponse : En instituant le repas du Seigneur, Jésus dit explicitement : « Buvez-en tous » (Matthieu 26.27). L’apôtre Paul écrit : « Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe » (1 Corinthiens 11.28). Nous devons célébrer le repas tel que Jésus l’a voulu et tel que les premiers chrétiens l’observaient : « sous les deux espèces ».

Selon l’histoire, tous les fidèles prenaient et le pain et le vin dans les premiers siècles du christianisme. Ce fut vers les années 1200 et 1300 qu’on prit l’habitude de ne donner que le pain. Mais cette pratique ne fut déclarée officiellement légitime qu’en 1563 par le Concile de Trente. Jésus dit aux pharisiens et aux scribes de son époque : « Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes » (Marc 7.8). Ayons soin que cette condamnation ne s’applique pas à nous. Observons le repas du Seigneur tel que le Seigneur lui-même a ordonné de le faire, en mangeant le pain et en buvant le vin.

Erreur : Seul un prêtre ou un pasteur ordonné peut bénir le pain et le vin. Si la personne « autorisée » n’est pas présente, les simples fidèles ne doivent pas observer le repas du Seigneur.

Réponse : La Bible ne dit nulle part que seuls certains chrétiens peuvent présider à la table du Seigneur. Les paroles de Paul en 1 Corinthiens 10.16 suggèrent que ce n’était pas un seul individu dans l’Église qui rompait le pain et bénissait la coupe : « la coupe que nous bénissons… le pain que nous rompons ». Réserver ce droit à une certaine catégorie de membres est encore une tradition des hommes et non de Dieu. En ajoutant une loi que Dieu n’a pas donnée, on empêche de nombreux croyants de faire ce que Jésus a ordonné : manger le pain et boire le vin en sa mémoire.

Selon 1 Timothée 2.5, le seul médiateur entre Dieu et les hommes, c’est Jésus-Christ. Grâce à lui, nous avons tous accès auprès de Dieu. Le Nouveau Testament dit en 1 Pierre 2.5,9 que tous les chrétiens forment un sacerdoce, c’est-à-dire, ils sont tous dans un sens des prêtres. Aucun passage ne parle d’une catégorie spéciale au sein de l’Église, un groupe d’hommes qui serviraient en quelque sorte d’intermédiaires entre Dieu et les autres chrétiens. N’importe quel homme fidèle peut donc présider à la table du Seigneur, prier, et servir le repas à ses frères et sœurs chrétiens.

Erreur : On peut se servir de n’importe quel pain (pain de boulangerie, par exemple) pour le repas du Seigneur.

Réponse : La Bible dit que Jésus institua la Sainte Cène pendant la fête juive de la Pâque (Luc 22.14-20). Or, pendant la Pâque il était formellement interdit aux Juifs de garder du pain levé (Deutéronome 16.1-8). C’était du pain sans levain que Jésus prit pour représenter son corps. Cela est particulièrement à propos, puisque la levure symbolisait souvent le péché ou l’impureté, comme en 1 Corinthiens 5.6-8. Jésus n’avait pas de péché, et le pain qui représente son corps ne devrait donc pas contenir le symbole du péché. De même qu’il ne faudrait pas remplacer le fruit de la vigne (c’est-à-dire le jus de raisin ou vin) par une autre boisson, telle que le Coca-Cola, nous ne devons pas nous écarter du modèle biblique en ce qui concerne le pain. Nous n’avons pas le droit de changer les éléments que le Seigneur lui-même a choisis pour commémorer sa mort.

Conclusion

Le repas du Seigneur nous ramène, chaque semaine de notre vie chrétienne, au pied de la croix de Jésus. Ce n’est pas un rite qui perd sa signification parce qu’on y participe tous les dimanches. Au contraire, il nous rappelle le cœur même de notre foi, la base de notre salut. Il nous invite à réfléchir régulièrement à la grâce de Dieu et nous inspire de nouveau à vivre pour celui qui nous a tant aimés. Tout comme le baptême, par lequel le croyant pénitent entre en contact avec la mort du Christ (Romains 6.3-6; Colossiens 2.12,13) et reçoit le pardon de ses péchés (Actes 2.38), le repas fait penser à la mort et la résurrection du Christ.

Tous ceux qui ont été baptisés pour former le seul corps, qui est l’Église (1 Corinthiens 12.12; Éphésiens 1.22,23), mangent un seul pain. Que chaque chrétien le fasse avec fidélité, d’une manière digne du Seigneur, et en toute conformité à l’enseignement biblique.

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Chapitre 8
La prédication

La prédication, c’est-à-dire la proclamation, l’exhortation, l’enseignement, la lecture, et l’explication de la Parole de Dieu, est un autre élément du culte chrétien. Dans les années 360 apr. J.-C., l’empereur Julien, chef de l’Empire romain, voyait avec mécontentement que les religions païennes de l’empire étaient au déclin. Leurs temples n’étaient plus beaucoup fréquentés, et peu de personnes achetaient les viandes sacrifiées à leurs dieux. Pour remédier au problème, Julien a convoqué ses prêtres païens et leur a dit : « Désormais vous devez prêcher chaque semaine comme font les chrétiens. » Bien que païen, cet empereur romain avait vu qu’il y avait une force dans la prédication qui se faisait chaque dimanche dans les réunions de l’Église. Bien sûr, ses mesures ne pouvaient pas sauver ces anciens cultes païens, parce que la puissance de la prédication des chrétiens était dans leur message, et les prêtres idolâtres n’avaient pas ce même message. Nous voyons, néanmoins, que le culte chrétien était réputé pour la prédication.

La Parole de Dieu faisait partie du culte

Ce n’est pas seulement à travers des références historiques à la prédication des chrétiens que nous savons que la proclamation de la Parole de Dieu faisait partie du culte dans l’Église. Plusieurs passages du Nouveau Testament montrent que la parole était dispensée de différentes manières quand les chrétiens se réunissaient. L’une des premières descriptions des activités de l’Église se trouve en Actes 2.42, où nous lisons au sujet des premiers convertis à Jérusalem : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres. » Plus tard dans le livre des Actes, nous voyons que l’apôtre Paul a prêché lors d’une réunion dans la ville de Troas : « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu’à minuit » (Actes 20.7). D’autres passages mettent l’accent sur la lecture biblique qui devait se faire dans les Églises. « Je vous en conjure par le Seigneur, que cette lettre soit lue à tous les frères » (1 Thessaloniciens 5.27). « Lorsque cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu’elle soit aussi lue dans l’Église des Laodicéens » (Colossiens 4.16). En 1 Timothée 4.13, l’apôtre Paul encourage le jeune prédicateur de ne pas négliger ce travail important : « Jusqu’à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement. » En 1 Corinthiens 14.26 aussi nous voyons qu’une partie importante des réunions chrétiennes consistait à écouter des messages de la Parole de Dieu pour l’édification de tous.

Il est donc évident que la prédication a sa place dans le culte chrétien, mais peut-on la considérer comme un acte d’adoration, l’un des moyens par lesquels nous rendons honneur à Dieu ? Oui, si nous écoutons la prédication avec l’attitude qu’il faut. Certes, il faut garder un esprit critique dans ce sens : on vérifie ce qu’on entend par ce qui est écrit dans la Bible. Jésus dit en Matthieu 15.14 : « Si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. » Je ne dois donc pas suivre aveuglément l’enseignement de qui que ce soit. Il faut ressembler aux hommes de Bérée dont Luc nous dit en Actes 17.11 : « Ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact. »

Mais quand je reconnais qu’un message vient de la Bible, qu’il n’a pas été déformé et qu’il est véritablement la parole de Dieu, je dois le recevoir dans un esprit de soumission. J’exprime mon amour pour Dieu en écoutant avec respect. Je me concentre pour bien saisir le message, et je prends des dispositions sincères pour le mettre en pratique. La Bible n’est comme aucun autre livre – il contient la volonté du Créateur de l’univers pour nous. Paul félicite les chrétiens de Thessalonique en ces termes : « En recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez » (1 Thessaloniciens 2.13). Il donne cet avertissement à l’Église de Corinthe : « Si quelqu’un croit être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Corinthiens 14.37).

Qu’est-ce qui fait qu’une prédication est bonne ?

Comme nous l’avons vu, nous adorons Dieu non seulement par la prière, les chants, et en prenant le repas du Seigneur, mais aussi en écoutant avec respect sa Parole qu’on nous prêche ou qu’on nous enseigne. C’est un élément important du culte.

Mais comment peut-on reconnaître une bonne prédication ? Comment savoir que la prédication qui se fait est réellement agréable à Dieu ? En tant qu’êtres humains, nous avons une tendance à attacher trop d’importance au style employé par celui qui parle. Il y a différentes manières de prêcher. Certains crient fort ou parlent avec beaucoup d’enthousiasme. D’autres parlent doucement et cherchent à raisonner avec leurs auditeurs. Quelques-uns sont éloquents ; d’autres parlent de façon très terre-à-terre. Certains font rire, tandis que d’autres sont toujours très sérieux. Celui-ci parle longtemps ; celui-là fait des sermons brefs. Les uns expliquent à fond un seul passage, les autres préfèrent réunir plusieurs passages qui traitent du même sujet. Mais ce ne sont pas là les points sur lesquels on doit évaluer un prédicateur ; l’important, c’est d’être fidèle à la Bible, de ne pas tordre le sens des Écritures, de ne pas prêcher des idées humaines à la place des commandements de Dieu, de présenter la vérité avec amour.

Il ne faut pas s’attendre à ce que le message qu’on entend à l’Église soit conforme à nos désirs. Écoutez l’avertissement que Paul a donné à Timothée :

« Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère. » (2 Timothée 4.3-5)

Celui qui fait bien son travail devant Dieu n’aura pas toujours la faveur des hommes, parce que son message n’est pas toujours agréable, même s’il est vrai.

Quand on prêche, ce ne sont pas ses propres idées que l’on doit prêcher. On n’est pas là devant l’Église pour parler beaucoup de ses propres expériences, ou pour donner un témoignage personnel. 1 Pierre 4.11 dit au contraire : « Si quelqu’un parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu. » Ou comme le Français Courant le dit : « Celui qui prêche doit transmettre les paroles de Dieu. » Certains prédicateurs lisent un passage biblique au début de leur sermon, mais après l’avoir lu, ils laissent la Bible de côté, sans expliquer ce qu’ils ont lu. Ils se lancent dans un discours qui n’a rien à voir avec l’Écriture et dont les idées n’ont aucun appui dans la Bible. Cela n’est pas « transmettre les paroles de Dieu ».

Celui qui prêche peut être comparé aux tuyaux qui transportent l’eau depuis le réservoir jusqu’aux différentes maisons dans une ville. Le château d’eau contient ce liquide qui est absolument nécessaire à la vie de nous tous. Les tuyaux qui la transportent n’ont rien de passionnant. On ne demande pas qu’ils soient jolis à voir. Ce sont de bons tuyaux si l’eau arrive à destination sans rouille ni saleté. On veut seulement que l’eau arrive jusqu’au robinet sans être contaminée, dans le même état pur où elle était avant de quitter le château. Pareillement, un prédicateur est un bon prédicateur s’il communique le message de Dieu dans toute sa pureté.

La proclamation et l’enseignement de la parole, l’interprétation et l’application des Écritures constituent une lourde responsabilité. Le salut de l’enseignant et de ses auditeurs est en jeu. Voilà pourquoi Paul dit en 1 Timothée 4.16 : « Veille sur toi-même et sur ton enseignement ; persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t’écoutent. »

Des femmes prédicateurs ?

Avant de terminer, remarquons que de nos jours il n’est pas rare d’entendre parler de femmes qui sont pasteurs ou de voir des femmes jouer un rôle public dans un culte, soit pour conduire une prière, pour diriger des cantiques, pour faire une lecture biblique ou même pour prêcher. Sachons que cela est une violation claire de la Parole de Dieu qui dit en 1 Corinthiens 14.33-35 :

« Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église. »

Le contexte de 1 Corinthiens 14 montre qu’il s’agit bien d’une réunion pour l’adoration de Dieu et pour l’édification de toute l’assemblée. Dans le culte, la femme ne doit ni enseigner ni même conduire les autres dans la prière. En 1 Timothée 2.8 Paul dit : « Je veux donc que les hommes prient en tout lieu. » Ce sont les hommes, et non les femmes, qui doivent diriger les prières en tout lieu de culte. Il continue en disant : « Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence » (1 Timothée 2.11,12). Ce n’est pas que la femme est moins intelligente ou moins capable de parler en public, mais Dieu ne lui a pas donné le rôle de conducteur dans l’Église.

Compte tenu de ce rôle de soumission, une femme ne peut pas bibliquement occuper la position de pasteur (synonyme d’ancien ou évêque). Ainsi, pour recevoir cette charge il faut être « un homme irréprochable, mari d’une seule femme » (Tite 1.6). Paul aurait pu dire qu’il faut être « une personne mariée », mais il pense uniquement aux hommes pour ce poste.

Conclusion

Une femme peut servir Dieu dans l’Église de beaucoup de manières, mais Dieu a fixé certaines limites. C’est lui que nous adorons, et ce sont ses choix que nous devons respecter. C’est lui qui détermine à la fois ceux qui peuvent prêcher lors de son culte et le contenu de leurs messages. Si nous voulons vraiment lui faire honneur, acceptons sa volonté sur ces points, et quand nous nous présentons devant lui pour l’adorer, manifestons notre piété en écoutant sa Parole, respectueusement, attentivement et avec soumission.

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Chapitre 9
Le chant (1re partie)

Dans notre étude de la manière biblique d’adorer Dieu, nous avons déjà parlé de plusieurs pratiques des premiers chrétiens. Bien sûr, ils priaient ensemble, adressant leurs prières à Dieu le Père au nom de Jésus-Christ, avec ordre et bienséance. Ils prenaient chaque dimanche du pain fait sans levure et du vin ou jus de raisin, symboles du corps et du sang de Jésus-Christ, pour commémorer sa mort. Ils écoutaient la Parole de Dieu. Dans ce chapitre nous verrons un quatrième élément de leur culte : le chant.

Mais rappelons-nous d’abord quelques principes que nous avons soulignés au début de cette étude. Premièrement, le culte que nous rendons doit plaire non pas à nous-mêmes, mais à celui que nous adorons. Deuxièmement, Dieu n’a jamais laissé aux hommes le soin de décider ce qu’il convient de lui offrir comme adoration. Il a montré à Moïse un modèle à suivre pour la construction du lieu où Israël devait l’adorer. Comme Hébreux 9.1 le dit : « La première alliance avait… des ordonnances relatives au culte… » De même, sous la nouvelle alliance, les apôtres de Jésus ont donné des instructions concernant le culte dans l’Église. Ce que ces premières assemblées ont fait sous la conduite des apôtres est un modèle que nous devons continuer de suivre. Et troisièmement, rappelons-nous que le Nouveau Testament dit en 1 Corinthiens 4.6 de ne pas aller au-delà de ce qui est écrit dans la Parole de Dieu. 2 Jean 9 nous dit de demeurer dans la doctrine de Christ. Et Jésus dit en Matthieu 15.9 que nous adorons Dieu en vain si nous le servons selon les commandements des hommes. Il faut donc nous limiter à ce que nous trouvons autorisé dans la Parole de Dieu, et plus précisément dans le Nouveau Testament.

Les passages qui parlent du chant comme adoration chrétienne

Examinons donc rapidement tous les passages du Nouveau Testament qui parlent de la musique en rapport avec l’adoration. Il y en a dix au total.

Les deux premiers textes sont identiques ; ils se trouvent en Matthieu 26.30 et Marc 14.26 et nous parlent de Jésus et ses disciples. Jésus venait d’observer avec eux la fête juive de la Pâque. Il a institué le repas du Seigneur, et il serait dans quelques heures arrêté par ses ennemis. Ces deux versets disent : « Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers. » Il s’agit probablement de chanter certains psaumes que l’on chantait traditionnellement en célébrant la Pâque.

Ensuite nous avons Actes 16.25, où nous trouvons l’apôtre Paul et Silas, son compagnon de voyage, qui sont dans la prison de la ville de Philippes à cause de leur prédication. Battus et emprisonnés contrairement à la loi, ils sont enchaînés dans un trou noir. Malgré cette situation, la Bible nous dit : « Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient. »

En Romains 15, l’auteur exhorte les chrétiens juifs et les chrétiens non-juifs à s’accepter mutuellement puisque Dieu les a tous sauvés par la mort de Jésus. En plus, les prophètes avaient parlé d’avance du jour où des Juifs adoreraient Dieu ensemble avec les nations, c’est-à-dire avec les païens ou non-juifs. Au verset 9, Paul cite l’un de ces passages prophétiques : « … tandis que les païens glorifient Dieu à cause de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : C’est pourquoi je te louerai parmi les nations, et je chanterai à la gloire de ton nom » (Romains 15.9).

Passons ensuite à 1 Corinthiens 14.15, qui se trouve au milieu d’une discussion des dons miraculeux et le culte. L’apôtre insiste sur le fait que dans l’assemblée tous devraient comprendre ce qui est dit, et tous devraient être édifiés. Il fait des reproches à l’Église de Corinthe à cause de ce que faisaient certaines personnes qui avaient le don de parler en langues, c’est-à-dire de parler miraculeusement des langues étrangères qu’ils n’avaient pas apprises. Ces personnes exerçaient ce don dans le culte, tandis qu’aucun de ceux qui étaient présents n’était capable de comprendre et d’interpréter ce qu’elles disaient. Ils faisaient un miracle par le pouvoir du Saint-Esprit, mais ce miracle était inutile dans le contexte de leur réunion d’adoration – inutile pour ceux qui parlaient en langues et inutile pour ceux d’à côté. Si donc il était question de s’exprimer dans une autre langue au cours d’un culte, il fallait interpréter le message, car on doit comprendre les paroles qu’on adresse à Dieu. Ainsi, notre verset recommande : « Que faire donc ? Je prierai par l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence ; je chanterai par l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence. »

Un passage-clé sur la musique comme adoration chrétienne se trouve en Éphésiens 5. « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur » (Éphésiens 5.19). Remarquez que ce que nous chantons s’adresse à Dieu, parce que ce sont des louanges, mais s’adresse également aux hommes parce que nous nous entretenons, nous parlons les uns aux autres. Soulignons aussi que ce que nous chantons doit venir du cœur.

En Colossiens 3.16 se trouve un passage parallèle à celui que nous venons de lire :

« Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce. »

Là encore nous voyons que nous chantons non seulement à Dieu, mais aussi les uns aux autres. Encore nous voyons que nous chantons dans nos cœurs aussi bien qu’avec la bouche. Et quand bien même je ne sais pas bien chanter selon les hommes, mon chant peut être très agréable à Dieu, qui écoute non seulement ma voix, mais aussi ce qui est dans mon cœur.

Soulignons dans ce passage que les paroles que nous chantons et la sincérité avec laquelle nous les chantons sont beaucoup plus importantes que la mélodie, l’harmonie ou le rythme. Il est normal de vouloir bien chanter ensemble, parce que nous voulons toujours offrir à Dieu le meilleur possible. Cependant, celui qui chante avec la plus belle voix mais qui ne pense pas aux paroles qu’il adresse à Dieu et à l’Église ne plaira pas à Dieu. Celui, par contre, qui a une voix de canard, mais qui s’en sert pour exprimer son amour sincère, celui-là est agréable à son Créateur.

Le prochain passage du Nouveau Testament qui parle de la musique est Hébreux 2.12 qui dit, dans la version Darby : « J’annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges. » Dans ce passage, c’est Jésus qui parle, se référant aux chrétiens comme à des frères. Le Seigneur s’associe à leurs louanges dans l’Église.

Plus tard dans le même livre nous lisons : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire, le fruit de lèvres qui confessent son nom » (Hébreux 13.15). Ce verset n’emploie pas le mot chanter, mais il définit la sorte de louange demandée aux chrétiens. Pour certaines personnes de nos jours, le mot « louer » comporte forcément l’idée de jouer des instruments de musique ou de danser, mais l’auteur nous dit clairement que la louange est le fruit de nos lèvres. Il s’agit des paroles que nous disons ou chantons.

Le dernier passage qui parle de l’adoration musicale des chrétiens du premier siècle est Jacques 5.13, qui dit : « Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie ? Qu’il chante des cantiques. »

Ce que la Parole de Dieu demande en matière de musique dans l’adoration est donc très simple. Elle nous demande de chanter ensemble. C’est une manière de prêcher le Christ, puisque beaucoup de ce que nous chantons parle de lui. C’est une manière de louer Dieu, d’exprimer notre gratitude et de lui offrir un sacrifice spirituel. C’est une manière de nous exhorter et de nous enseigner les uns les autres. C’est une manière d’exprimer l’unité de l’Église, puisque tous les membres élèvent leur voix ensemble en chantant. On n’a pas besoin d’avoir une formation professionnelle en musique – on peut et on doit chanter à Dieu de tout son cœur.

Un silence surprenant

Beaucoup de personnes sont surprises en découvrant que la musique instrumentale n’est jamais mentionnée dans la Bible comme faisant partie des assemblées de l’Église ou comme accompagnant les chants chrétiens. Le Nouveau Testament ne parle nulle part d’instruments de musique ou de battement de mains dans un culte chrétien. Puisque nous avons constaté dans une leçon précédente que c’est Dieu seul qui décide ce qui doit faire partie du culte qui lui est consacré, ce n’est pas à nous d’ajouter des éléments selon notre goût. Si nous chantons simplement, sans accompagnement, si nous chantons des paroles qui sont conformes à la vérité et qui viennent de nos cœurs, Dieu sera content. Nous aurons suivi sa parole, et cela lui fait toujours honneur.

Conclusion

Puisque l’emploi des instruments dans les cultes des différentes Églises est devenu très répandu, nous consacrerons les deux prochains chapitres aux objections posées à cette recommandation de se limiter aux chants sans instruments.

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Chapitre 10
Le chant (2e partie)

Le dernier chapitre a examiné brièvement tous les passages du Nouveau Testament qui parlent de la musique comme adoration offerte à Dieu. Dans ces dix passages, nous avons trouvé que la Bible nous recommande de chanter les louanges de Dieu et aussi de nous édifier les uns les autres par les paroles que nous chantons. L’accent est mis sur ce que les chants sont censés communiquer ; les idées qu’ils contiennent sont plus importantes que la mélodie ou le rythme qu’ils emploient. Il est évident que les chants n’étaient pas l’affaire d’un groupe de professionnels au sein de l’Église, une chorale qui faisait un spectacle pour les « assistants ». Au contraire, toute l’assemblée était appelée à chanter ensemble. Nous avons constaté aussi que les instruments de musique, le battement des mains et la danse n’ont nulle part été mentionnés. Aucun exemple des premiers chrétiens ne parle de ces choses, et aucune recommandation n’est donnée de les inclure dans l’adoration.

À présent nous allons voir de plus près l’absence des instruments musicaux du culte. Que signifie ce silence du Nouveau Testament en ce qui concerne les instruments ?

Est-ce que ce silence n’est pas un hasard ?

Certains pourraient suggérer que le silence du Nouveau Testament concernant les instruments de musique dans le culte n’est qu’un hasard. Ils pensent que les premiers chrétiens ont dû les employer, mais que cela n’est tout simplement pas mentionné.

En réalité, les historiens et les musicologues sont unanimes en affirmant que toute la musique dans les premiers siècles de l’Église était vocale. Frank Landon Humphreys dans son livre, L’évolution de la musique dans l’Église, écrit ceci : « Les premiers chrétiens décourageaient tout signe extérieur d’excitation, et dès le tout début, ils reproduisirent, dans la musique qu’ils utilisaient, l’esprit de leur religion et une sérénité intérieure. Toute la musique employée dans leur culte primitif était vocale. »

De nombreux auteurs chrétiens qui ont vécu après le temps des apôtres ont parlé de la musique dans l’Église. Clément d’Alexandrie a vécu de 150 à 210 après Jésus. Il dit : « Ce que nous employons est le seul instrument de paix, la parole seule par laquelle nous honorons Dieu. Nous n’utilisons plus les anciennes psauteries, trompettes, timbrelles et flûtes. » Cent ans plus tard, en 325 apr. J.-C., Origène a écrit :

« Le chant à l’unisson par le peuple de Christ plaît davantage à Dieu que n’importe quel instrument de musique. Ainsi, dans toutes les Églises de Dieu,… nous offrons à Dieu une mélodie à l’unisson dans nos chants des Psaumes. »

Vers 400 apr. J.-C., Jérôme dit : « Une jeune chrétienne ne devrait pas savoir ce qu’est une flûte ou une lyre, ni à quoi elles servent. » Et même aussi tard que 1250, Thomas d’Aquin écrit : « Notre Église n’utilise pas d’instruments de musique, tels que les harpes et les psauteries, pour louer Dieu, afin qu’elle ne semble pas judaïsante. »

Les instruments finirent par être introduits dans des Églises catholiques, mais ils n’ont reçu l’approbation officielle du Vatican qu’en 1963. Tous les réformateurs, tels que Martin Luther, Jean Calvin, John Wesley, et d’autres ont rejeté l’emploi des instruments de musique dans les Églises. Les Églises dites Orthodoxes – celles qui sont les plus nombreuses dans les pays de l’est, comme la Russie, la Grèce, la Bulgarie, la Serbie, l’Arménie, l’Inde, l’Égypte, et la Syrie – ces Églises n’ont jamais introduit les instruments de musique dans leur culte.

Vous avez peut-être entendu l’expression « a cappella » qui désigne la musique vocale sans accompagnement d’instruments. Cette expression d’origine italienne signifie littéralement « dans le style de la chapelle ou de l’église ». N’est-ce pas une autre preuve que pendant la grande partie de l’histoire, la vaste majorité de ceux qui se réclamaient de Christ adoraient Dieu en chantant, et non pas en jouant des instruments musicaux ? Si donc le Nouveau Testament ne mentionne pas des harpes, des trompettes, des tambours ou d’autres instruments en rapport avec le culte, ce n’est pas un hasard. C’est parce qu’ils étaient bien absents.

Des arguments en faveur des instruments

Ceux qui voudraient employer des tam-tams, des pianos, des guitares et d’autres instruments dans le culte aujourd’hui avancent plusieurs arguments pour les justifier. Voyons-en quelques-uns :

Certains disent : Les instruments de musique n’existaient pas au premier siècle – voilà la seule raison pour laquelle on ne les trouvait pas dans l’Église. Cette idée est déjà démentie par les écrits des chrétiens des premiers siècles que nous avons cités tout à l’heure. Ces auteurs connaissaient parfaitement les instruments musicaux ; autrement ils ne se seraient pas donné la peine d’affirmer que ces choses n’étaient pas utilisées dans l’adoration. En plus, nous savons qu’on jouait plusieurs sortes d’instruments dans le temple juif pendant des centaines d’années avant l’arrivée du christianisme.

Cela nous amène à un deuxième argument de ceux qui prônent l’emploi des instruments dans le culte : Les instruments de musique étaient recommandés pour le culte dans l’Ancien Testament. Ils sont donc agréables à Dieu, et nous pouvons les employer pour le louer. Il est vrai que Dieu avait autorisé les instruments dans le temple à Jérusalem. Ils n’étaient pas utilisés dans le tabernacle au temps de Moïse, ni dans les synagogues des Juifs après la captivité en Babylonie, mais ils étaient bien présents dans le temple. Cependant, nous ne vivons plus sous l’Ancien Testament, sous l’ancienne loi juive.

Voilà ce que Paul enseigne en Galates chapitre 3 :

« Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. » (Galates 3.23-25)

Le Christ étant venu et le monde entier étant maintenant sous l’autorité, non pas de la loi mosaïque, mais de la loi du Christ, l’ancienne loi a atteint son but. Elle a fait l’œuvre pour laquelle Dieu l’a donnée. C’est Christ qui nous sauve, et c’est à sa parole que nous devons obéir. C’est une idée centrale dans l’Épître aux Galates. En effet, après que Paul et Barnabas ont établi des Églises dans la province de la Galatie, d’autres personnes sont venues pour enseigner aux chrétiens qu’en plus de ce qu’on leur avait enseigné, ils devaient aussi se faire circoncire et suivre de nombreux commandements de la loi de Moïse. Ayant appris ce qui se passait, Paul leur a adressé cette épître pour les exhorter à ne pas passer à « un autre Évangile ».

Rappelez-vous que la circoncision dont il parle ici était vue comme un signe de leur soumission à la loi juive :

« C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude. Voici, moi Paul, je vous dis que si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien. Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est tenu de pratiquer la loi tout entière. Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce. » (Galates 5.1-4)

Soulignons que, selon Paul, on ne peut pas choisir les parties de la loi qu’on veut et laisser le reste. Soit on est sous la loi et on doit tout garder, y compris la circoncision, les sacrifices, les lois sur les aliments et tout le reste, soit on n’est pas sous la loi et on doit se laisser diriger par le Nouveau Testament. Soulignons aussi que si l’on choisit de se mettre sous l’ancienne loi, Paul dit qu’on est séparé de Christ – on n’est plus sauvé.

Le fait qu’on employait des instruments de musique sous l’ancienne alliance ne prouve donc pas que la même chose doit ou peut se faire dans le culte chrétien.

Conclusion

Puisque l’emploi des instruments, le battement des mains et la danse sont devenus presque universels dans les différentes Églises, il n’est pas facile pour beaucoup de croyants d’accepter cette simple vérité : la seule musique que Dieu a demandée ou autorisée dans son culte aujourd’hui est la musique vocale, les chants spirituels sans instruments.

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Chapitre 11
Le chant (3e partie)

Dans notre étude du culte chrétien, nous parlons de la musique. Nous avons découvert que la seule musique employée dans l’adoration des premiers chrétiens était vocale. Dans les Églises on chantait, mais toujours sans accompagnement instrumental. Cela est confirmé par l’absence totale de passages dans le Nouveau Testament se référant aux instruments dans le culte. Cela est confirmé également par plus de dix siècles d’histoire chrétienne pendant lesquels cette pratique fut suivie universellement – à tel point que la musique vocale sans accompagnement est désignée encore de nos jours par l’expression « a cappella », qui veut dire « comme dans l’église », ou « dans le style de la chapelle ». Si nous voulons nous conformer au modèle laissé par les apôtres de Jésus-Christ pour le culte dans son Église, nous devons reconnaître que la seule musique que la Parole autorise est vocale. Toute l’assemblée chante ensemble des cantiques, des psaumes, et des hymnes de louange à notre Seigneur. C’est ce qu’il nous demande de faire.

Nous avons aussi fait la remarque que presque toutes les dénominations de nos jours ont opté pour l’emploi des instruments dans le culte, que ce soit un piano, un tam-tam, un orchestre, ou le simple battement des mains. Quand nous suggérons que ceci n’est pas selon l’enseignement de la Bible, on nous présente plusieurs arguments pour soutenir l’emploi des instruments. Dans le dernier chapitre, nous avons vu deux objections. Nous terminerons notre étude sur la musique dans le culte en voyant trois autres objections à ce que nous enseignons :

Un argument donné en faveur de l’emploi des instruments comme adoration à Dieu aujourd’hui vient du fait que Paul nous recommande en Éphésiens 5.19 et Colossiens 3.16 de chanter des psaumes. Or, nous savons bien que le Psaume 150 exhorte de louer Dieu avec des instruments : « Louez-le au son de la trompette ! Louez-le avec le luth et la harpe ! Louez-le avec le tambourin et avec des danses ! Louez-le avec des instruments à cordes et le chalumeau ! » (Psaume 150.3,4). Malgré le fait que le livre des Psaumes est souvent vendu, à cause de sa popularité, avec le Nouveau Testament dans un seul volume, ce livre fait bien partie de l’Ancien Testament. Sur la couverture d’un tel volume, on voit même que le livre des Psaumes est distinct du Nouveau Testament puisqu’on écrit « Nouveau Testament ET Psaumes ».

Si certains psaumes parlent des instruments de musique dans l’adoration, cela reflète tout simplement le fait que ces poèmes ont été écrits pendant que l’ancienne loi était encore en vigueur. De la même manière, des passages comme Psaume 66.13-15 et Psaume 118.27 exhortent d’offrir des sacrifices animaux. Si l’on ne nous demande pas d’incorporer dans le culte chrétien de tels sacrifices sanglants parce que le livre des Psaumes les recommande, pourquoi nous dire de jouer des instruments de musique dans notre culte parce que les Psaumes en parlent ? Et la musique instrumentale et le sacrifice des animaux faisaient partie du culte juif, mais ni l’un ni l’autre n’a été recommandé pour le culte chrétien.

Un autre argument se base sur le sens des mots grecs traduits par « psaume » (psalmos) ou « chanter des psaumes ou cantiques » (psallos). Le mot grec psallos, par exemple, signifiait à l’origine « jouer à la harpe » ou « chanter avec accompagnement instrumental ». Si Paul nous dit de chanter des psaumes, c’est que nous avons le droit en les chantant de jouer des instruments aussi. Il faut surtout noter dans cet argument les mots « à l’origine ». Nous savons que toutes les langues évoluent ou se transforment avec le temps. En fait, le mot grec qui est traduit par « psaume » n’était pas, à l’origine, particulièrement associé à la musique. Il signifiait « tirer un brin » et pouvait être appliqué à l’action d’arracher un cheveu ou de tirer à l’arc, ou à l’action d’un charpentier ou d’un maçon qui tirent une corde pour tracer une ligne droite. Avec le temps, le mot a commencé à désigner surtout de fait le tirer ou toucher les cordes d’une harpe. Plus tard, le mot a pris le sens de chanter, avec ou sans accompagnement instrumental. Mais dans le grec du premier siècle, employé par les premiers chrétiens et les auteurs du Nouveau Testament, le mot psaume ne portait plus du tout l’idée d’un accompagnement instrumental. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, les chrétiens des premiers siècles n’interprétaient pas le mot psaume comme une autorisation de jouer des instruments, puisqu’ils interdisaient de le faire dans les Églises. Dans le grec moderne aussi, tel qu’on le parle de nos jours dans la ville d’Athènes, « chanter un psaume » ne comporte nullement l’idée d’un accompagnement musical.

La même sorte d’évolution peut se constater en ce qui concerne le mot français « lyrique ». Ce mot signifiait autrefois : « une poésie chantée sur la lyre », un instrument à cordes. Aujourd’hui le mot français « lyrique » ne se réfère plus à la lyre, et signifie tout simplement un genre de poésie où le poète chante ses émotions et ses sentiments personnels.

Un autre argument utilisé en faveur des instruments est l’idée que les instruments ne sont qu’une aide, tel qu’un recueil de cantiques. Ils nous aident à faire ce que Dieu a demandé, c’est tout. Ceci est vrai pour le recueil ou livre de cantiques – il nous aide à nous rappeler les mots que nous chantons. Qu’on regarde le recueil ou pas, l’action qui se déroule n’est autre que le fait de chanter. Quand on joue des instruments de musique, par contre, on fait quelque chose qui est bien distinct de l’action de chanter. Jouer n’est pas chanter. D’ailleurs, il arrive souvent de voir dans un culte des moments où les instruments jouent, mais on ne chante pas. Dans ce cas, les instruments ne sont pas une aide aux chants ; ils remplacent les chants. Il faut aussi reconnaître qu’au lieu d’aider, les instruments rendent plus difficile la compréhension des mots qui sont chantés. Or comme nous l’avons dit, la Bible met l’accent sur les idées qui sont contenues dans nos chants :

« Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce. » (Colossiens 3.16)

Enfin, quelques-uns soutiennent les instruments dans le culte en disant simplement que la Bible ne les a pas défendus. Ils doivent donc être autorisés. Mais nous n’employons pas un tel raisonnement dans d’autres domaines. Si vous donnez de l’argent à votre enfant en lui disant d’aller à la boutique vous acheter deux bouteilles de coca-cola, et qu’il revient avec les deux cocas, plus une bière et un jouet pour lui-même, vous ne serez pas content. Il n’a pas suivi vos instructions – il a fait ce que vous ne l’avez pas autorisé à faire. Au chapitre 3 nous avons vu le cas des deux fils d’Aaron, les sacrificateurs Nadab et Abihu. La Bible dit qu’ils « apportèrent devant l’Éternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné » au lieu du feu qu’il avait précisé. À cause de cette action, que Dieu a comptée comme une désobéissance volontaire, « le feu sortit de devant l’Éternel et les consuma : ils moururent devant l’Éternel » (Lévitique 10.1,2). Quand Jésus a pris du pain sans levain et du vin pour représenter son corps et son sang dans le repas du Seigneur, il n’avait pas besoin de défendre l’emploi du spaghetti et de la sauce tomate. Si le Nouveau Testament avait recommandé de « faire de la musique en l’honneur du Seigneur », on pourrait bibliquement chanter, jouer des instruments, ou faire les deux à la fois. Mais la Parole de Dieu a précisé de chanter. N’allons pas au-delà de ce qu’elle recommande.

Conclusion

Les instruments de musique ne sont pas mauvais en soi. On peut certainement les employer chez soi ou ailleurs, en dehors de l’adoration de Dieu. Certes, la musique instrumentale est souvent très belle, mais elle ne fait tout simplement pas partie de ce que Dieu a demandé pour son culte. Et après tout, le culte doit plaire à Dieu, non pas à nous les hommes. Et la seule manière de savoir si Dieu veut quelque chose dans son adoration est si Dieu le dit dans sa Parole. Restons donc dans la simplicité du modèle qui nous est révélé dans le Nouveau Testament. Comme Hébreux 13.15 le dit : « Offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire, le fruit de lèvres qui confessent son nom. »

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Chapitre 12
Les offrandes

Dans notre étude sur l’adoration chrétienne, nous avons considéré quatre manières approuvées par Dieu pour que les hommes lui rendent honneur dans son Église. Il s’agit de la prière, la communion ou le repas du Seigneur, l’écoute de la Parole de Dieu, et les chants. Parlons maintenant du seul élément du culte chrétien qui reste à étudier : les offrandes, ou la collecte.

Puisque nous adorons Dieu surtout pour le glorifier et lui exprimer notre reconnaissance, notre admiration et notre dépendance de lui en toutes choses, il est important d’éviter certaines manières de penser en ce qui concerne les dons, en argent ou en nature, que nous lui apportons lors des cultes. Par exemple, certains parlent de « payer » leur dîme ou de « payer » un denier de culte. Nous ne pouvons jamais payer la dette que nous devons à Dieu, et nous ne sommes pas en train de payer les services de Dieu. Nous venons lui offrir des dons dans une gratitude profonde. Nous ne payons rien. D’autres parlent de donner de l’argent « à l’Église ». Il est vrai que l’Église en a besoin pour les œuvres que la Bible lui recommande de faire, et que c’est l’Église qui doit gérer l’argent qui est donné. Mais il est mieux de garder à l’esprit que lorsque nous sommes assemblés et que chacun contribue pour une collecte, nous ne donnons pas à l’Église ; c’est l’Église, c’est-à-dire nous-mêmes, qui donne à Dieu. Quand nous donnons de la manière que la Bible le recommande, que ce soit des actes de charité ou des offrandes généreuses pour l’œuvre de Dieu, cela lui plaît. Hébreux 13.16 nous rappelle : « Et n’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. »

Un passage-clé : 1 Corinthiens 16.1,2

Le Nouveau Testament nous montre que les premiers chrétiens donnaient pour plusieurs sortes d’œuvres : pour fournir de la nourriture aux veuves, pour envoyer des évangélistes vers ceux qui n’avaient pas encore entendu ou accepté la bonne nouvelle, pour aider ceux qui souffraient de la famine en d’autres lieux, et pour permettre à leurs conducteurs spirituels de se consacrer à plein temps à leur responsabilité dans l’Église. Mais de quelle manière devait-on réunir les fonds pour ces fins ? En 1 Corinthiens 16.1,2 Paul nous donne plusieurs principes à suivre :

« Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons. »

Dans ce cas précis, Paul se réfère à de l’argent qui serait envoyé en Judée pour nourrir des chrétiens pauvres, mais les principes que nous verrons sont valables quelle que soit l’œuvre pour laquelle l’Église réserve les fonds.

Nous voyons premièrement que la collecte concerne chaque chrétien. Paul dit « Que chacun de vous mette à part… » Même s’il est vrai que les riches ont une responsabilité particulière d’utiliser leurs richesses pour de bonnes œuvres et pour l’avancement de la cause de Christ, personne n’en est exempté. Nous connaissons tous l’histoire de la pauvre veuve en Luc 21.1-4. Cette femme a mis seulement deux petites pièces d’argent dans le coffre destiné aux offrandes, mais Jésus savait qu’elle venait de donner tout ce qu’elle avait pour vivre, et il a approuvé sa foi en Dieu et son amour. En 2 Corinthiens 8 Paul parle de l’exemple des Églises de la Macédoine qui, bien que très pauvres, avaient donné beaucoup.

« Les fidèles y ont été sérieusement éprouvés par les souffrances qu’ils ont connues ; mais leur joie était si grande qu’ils se sont montrés extrêmement généreux, bien qu’ils soient très pauvres. Je vous l’affirme, ils ont donné ce qu’ils pouvaient et même plus que ce qu’ils pouvaient ; d’eux-mêmes, ils nous ont demandé avec beaucoup d’insistance la faveur de participer à l’envoi d’une aide aux membres du peuple de Dieu vivant en Judée. Ce fut plus que nous avions espéré. » (2 Corinthiens 8.2-5, FC)

Par zèle pour Dieu, chaque chrétien, même le pauvre, peut donc prévoir un don à offrir à Dieu quand il va au culte.

Deuxièmement, 1 Corinthiens 16.2 nous dit qu’il y a un jour où nous devons mettre ensemble nos dons pour Dieu : c’est le premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche. Puisque le jour où toute l’Église se réunissait pour prendre la Sainte Cène était le dimanche (Actes 20.7), c’était l’occasion naturelle de faire la collecte. Aucun autre jour de la semaine n’est mentionné dans le Nouveau Testament pour réunir les dons des membres. S’ils savent qu’il n’y aura pas de collecte le mercredi quand ils viennent ensemble pour étudier la Bible, ou le vendredi quand ils se réunissent pour la prière, ils apporteront le dimanche tout ce qu’ils ont à donner pour la semaine. Inutile donc de faire des collectes à chaque réunion. Évidemment, étant donné que chaque semaine a un premier jour, la collecte se fait chaque dimanche.

Cela ne veut pas dire que le chrétien ne peut pas faire un don à un nécessiteux ou faire une bonne œuvre quelconque un autre jour de la semaine. Voici ce que la Bible nous recommande sur le plan individuel : « Pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi » (Galates 6.10).

Un autre principe que nous trouvons en 1 Corinthiens 16 est que nos dons devraient être proportionnels à nos moyens. Paul dit, en effet, que chacun doit donner « selon sa prospérité ». Nous voyons la même idée en Actes 11.29 qui dit : « Les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. » Celui qui gagne plus donnera, en principe, plus que celui qui gagne moins. Ceux qui gagnent plus à une période de l’année donneront plus pendant cette période que pendant les mois où ils gagnent moins. Ce principe exclut tout système où on réclame le même montant de chaque personne. Certaines Églises exigent pour certains besoins 1000 francs CFA par tête parmi les hommes et 500 francs pour chaque femme. D’autres appliquent un taux pour les travailleurs et un autre taux pour les chômeurs. Supposons que les conducteurs d’une assemblée de 75 membres veuillent offrir un vélo de 40 000 francs à un évangéliste pour faciliter son œuvre. C’est une chose que d’expliquer que si chacun donnait un peu plus de 500 francs on pourrait faire l’achat. Mais c’est autre chose que d’imposer une cotisation. Chacun doit faire un effort réel, mais on ne devrait pas s’attendre à la même participation de chaque membre, quels que soient ses moyens.

Cela nous amène à un autre principe en ce qui concerne nos dons. Ils doivent être volontaires. 2 Corinthiens 9.7 nous dit : « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. » Les offrandes que nous apportons à Dieu ne sont pas un impôt. Dans la joie que nous avons d’être des enfants de Dieu, nous voulons lui montrer notre amour. Chacun considère donc ce qu’il a reçu de Dieu, et il décide lui-même de ce qu’il veut donner. La Parole de Dieu exhorte à ne pas être avare, à ne pas manquer de foi en Dieu qui pourvoit à tous nos besoins, et à nous souvenir de Jésus qui a tout sacrifié pour nous, mais il appartient à chacun de décider ce qu’il donnera. Son don témoigne ainsi de son amour et de sa foi (ou démontre son manque d’amour et de foi). Chacun doit donner comme il l’a résolu en son cœur. Dieu veut qu’on donne sans contrainte, librement, parce que nous voulons lui donner. Des Églises qui cherchent des moyens pour obliger des membres à donner s’écartent du modèle biblique et rendent les dons inacceptables pour Dieu, parce qu’il aime celui qui donne avec joie. Un don qui est trop petit par rapport à mes possibilités de donner n’est pas agréable à Dieu. Mais un don que j’ai fait à contrecœur, parce des hommes m’y ont obligé, ne lui est pas agréable non plus, quelle que soit sa valeur financière.

Signalons aussi que Jésus nous a enseigné de ne pas chercher à nous faire remarquer quand nous faisons un don.

« Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus ; autrement, vous n’aurez point de récompense auprès de votre père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6.1-4)

Ne cherchons pas la gloire des hommes. Nous donnons à Dieu, et c’est lui seul qui a besoin d’apprécier notre geste.

Conclusion

Comme pour tous les autres éléments du culte, l’enseignement du Nouveau Testament sur les dons est assez simple. Il n’est pas question d’offrandes qui sont distinctes de la dîme. Donnez au moins 10 % de vos revenus à Dieu, mais faites-le comme votre participation volontaire à la collecte. Il n’est pas question de quêtes, qui sont distinctes des deniers de culte, qui sont distincts de ce qu’on donne pour faire dire une messe en mémoire d’un parent décédé, qui est distinct des diverses cotisations. Il est tout simplement question d’une collecte où tout chrétien apporte à l’adoration de chaque dimanche un don qui reflète son respect et son amour pour Dieu et son désir sincère de faire avancer au maximum la cause de Jésus-Christ sur la terre.

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Chapitre 13
Conclusion

La nécessité d’adorer Dieu

On me pose parfois la question : « Qu’est-ce qui vaut mieux : la personne qui ne va pas à l’Église, mais qui fait la volonté de Dieu, ou le chrétien qui va à l’Église mais qui ne fait pas le bien ? C’est le premier qui ira au paradis, n’est-ce pas ? » En fait, entre les deux personnes décrites, nous ne pouvons pas dire que l’une d’elles est juste. La personne qui se dit chrétienne, qui fréquente le culte de l’Église avec fidélité, mais qui ne cherche pas à mettre en pratique la Parole de Dieu dans sa vie, cette personne n’a sans doute pas la faveur de Dieu. La Bible dit clairement en Romains 2.13 : « Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés. » Par contre, on ne peut même pas parler d’une personne qui « ne va pas à l’Église mais qui fait la volonté de Dieu », parce que cette personne n’existe pas. Ce n’est pas que la personne qui ne va pas à l’Église ne fait aucun bien ou ne s’abstient d’aucun péché. Mais adorer Dieu avec l’Église du Seigneur, participer aux réunions de son assemblée, observer le repas du Seigneur comme Jésus l’a demandé, donner de ses moyens pour l’avancement de la cause de Christ, tout cela fait partie de la volonté de Dieu. Celui qui choisit ne pas faire ces choses est en faute devant Dieu, quelles que soient les autres bonnes actions qu’il fait dans sa vie. Hébreux 10.25 dit : « N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. » Nous avons besoin de l’aide spirituelle de l’Église. Les autres dans l’Église ont besoin de notre aide spirituelle, et nous avons tous le devoir d’adorer notre Créateur, celui qui nous accorde la vie et toutes bonnes choses.

La manière d’adorer Dieu

Mais adorer Dieu de quelle manière ? On entend souvent l’idée que tous les cultes de toutes les religions sont acceptables aux yeux de Dieu pourvu qu’ils soient offerts avec un cœur sincère. Bien sûr, nous respectons le droit de toute personne de suivre la religion de son choix et de rendre le culte qui lui semble le meilleur. Nous reconnaissons cette liberté religieuse, et nous ne voudrions pas la voir changer. C’est un privilège de vivre sous un gouvernement qui accorde et défend le droit d’adorer Dieu comme on veut.

Soyons, pour autant, très conscients du fait qu’en fin de compte c’est Dieu lui-même qui acceptera ou rejettera notre culte. La liberté accordée par les hommes – et que nous devons conserver précieusement – ne doit pas être interprétée comme un droit accordé par Dieu de vivre à notre manière ou de lui offrir n’importe quel genre de culte.

Un culte vain et inutile

Jésus-Christ lui-même ne nous dit-il pas dans le Nouveau Testament que la substitution des traditions et des préceptes humains à la place des commandements de Dieu rend vain et inutile notre culte ? Critiqué par les pharisiens parce que ses disciples ne s’étaient pas lavé les mains conformément aux traditions des anciens avant de prendre leur repas, Jésus leur répondit :

« Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore : Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. » (Marc 7.6-9)

N’est-il pas vrai à l’heure actuelle que dans le monde dit chrétien les traditions des hommes, ou des Églises, ont remplacé, dans bien des cas, les commandements de Dieu ? Au lieu de suivre fidèlement les prescriptions du Nouveau Testament, les hommes ont substitué d’autres pratiques qui ne sont pas autorisées par Dieu.

Les éléments du culte

Au cours de cette étude sur l’adoration, nous avons vu de près les cinq éléments du culte qui sont présentés dans le Nouveau Testament.

Il y a, bien sûr, la prière. Elle s’adresse à Dieu seul, et se fait au nom de Jésus-Christ, seul médiateur entre Dieu et les hommes. Elle n’est pas constituée d’une « vaine répétition » de mots et de phrases que l’on ne comprend pas ou auxquels on ne pense pas ; elle doit venir du cœur. Notre Dieu est grand et majestueux, et nous devons donc le prier avec un ton de respect profond. La Bible dit aussi que « Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix », et son culte doit se faire « avec bienséance et avec ordre » (1 Corinthiens 14.33,40). Quand nous prions en groupe, tous ne doivent pas parler à haute voix en même temps. Un frère prend la parole pour parler à Dieu au nom de toute l’assemblée. Les autres suivent la prière dans leur cœur et expriment leur assentiment en disant « Amen ».

Un deuxième élément du culte selon le Nouveau Testament est la Sainte Cène, le repas du Seigneur. Il s’agit d’un repas sacré et symbolique qui se fait en mémoire de Christ. Chaque dimanche, et seulement les dimanches, tous les baptisés fidèles prennent ensemble du pain, qui représente le corps du Seigneur Jésus, et du vin, ou jus de raisin, qui représente son sang qui a été versé sur la croix pour nos péchés. Le pain que l’on prend ne contient pas de levure ; le levain, étant symbole de l’impureté, était défendu aux Juifs pendant la fête de Pâque qui se déroulait au moment où Jésus a institué la Sainte Cène. Notons que Jésus et les apôtres n’ont jamais ordonné de s’abstenir de ce repas à cause de l’absence d’un pasteur ou d’un prêtre. N’importe quel groupe de chrétiens, que tel ou tel membre soit présent ou pas, devrait l’observer fidèlement chaque dimanche, comme Jésus l’a demandé quand il a dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Corinthiens 11.24).

Les premiers chrétiens consacraient aussi une partie du temps de leur culte à l’écoute de la Parole de Dieu. Que ce soit de simples lectures bibliques ou des sermons, l’Église se nourrissait de l’enseignement de Jésus et de ses apôtres, ainsi que des Écritures de l’Ancien Testament. Il n’y a pas un seul style approuvé pour la prédication et l’enseignement, mais il faut que ceux qui prêchent présentent fidèlement ce que la Bible dit. Les auditeurs doivent suivre l’exemple des Béréens, dont la Bible dit : « Ils recevaient la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17.11).

Une quatrième manière par laquelle Dieu nous demande de lui rendre honneur est par les cantiques que nous chantons. « Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce » (Colossiens 3.16). Nous ne sommes pas des spectateurs mais des participants. Peu importe si je n’ai pas la plus belle voix, Dieu met l’accent sur les paroles que je chante et l’amour qui est dans mon cœur. Il n’a pas demandé des instruments de musique, le battement des mains ou les tam-tams. La musique de l’Église est purement vocale.

Le cinquième élément du culte est la collecte, la mise en commun des dons volontaires apportés par les adorateurs. « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons » (1 Corinthiens 16.1,2). Ces dons se font de façon discrète, et ils se font librement, car Dieu aime celui qui donne avec joie.

La Bible n’impose pas un ordre précis pour l’accomplissement de ces actes d’adoration, mais ce sont les seuls actes que la Bible a autorisés pour le culte chrétien. C’est donc un culte empreint de simplicité, un culte qui peut être rendu à Dieu n’importe où, que l’on soit riche ou pauvre, que l’on soit à deux ou à trois ou dans une assemblée de plusieurs milliers de personnes.

Une vie d’obéissance

Si un culte n’est pas conforme à la volonté de Dieu telle qu’elle est révélée dans sa Parole, il n’est pas acceptable devant lui. Il en va de même pour tout culte qui n’est pas accompagné d’une obéissance fidèle à tous ses commandements. Salomon écrit dans ses Proverbes : « Si quelqu’un détourne l’oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination » (Proverbes 28.9). Jésus, aussi, en terminant son admirable « Sermon sur la montagne », déclare :

« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. » (Matthieu 7.21-23)

La grande difficulté chez ces gens ne résidait pas dans le fait de ne pas être religieux, ou même de ne pas rendre un culte. Au contraire, ils avaient fait tout cela, mais ils n’avaient pas, malheureusement, obéi fidèlement à la volonté de Dieu. Par conséquent, toutes leurs actions de piété ne comptaient pour rien devant le Seigneur. Il en sera ainsi de tous ceux qui font leur culte et qui ensuite vivent à leur manière.

Que ceux qui fréquentent les lieux de culte et qui font monter leur adoration vers Dieu examinent leur culte, et qu’ils s’examinent eux-mêmes, à la lumière de la sainte volonté dans les Écritures. Qu’ils se posent ces deux questions très importantes :

1) Le culte que je rends est-il celui qui est enseigné et autorisé par Dieu pour ses enfants pendant cette ère de grâce, l’ère chrétienne ?

2) Moi-même, suis-je entièrement en règle avec Dieu, soumis à sa volonté, par l’obéissance fidèle à ses commandements ?

Écoutons une fois de plus les paroles de la Bible en Hébreux 12.28,9 : « C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte. »

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