L’Église

On dit souvent que l’Église ne sauve pas ; que c’est Jésus qui sauve. Cela est vrai, car les hommes qui composent l’Église n’effacent les péchés de personne. « Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ? » (Marc 2.7).

L’Église n’est pas, pour autant, sans importance.

Son importance pour Jésus

Le Seigneur lui-même attache une grande valeur à son Église. Elle fait partie de son dessein éternel pour le salut des hommes (Éphésiens 3.8-11). Elle est sa propre création, puisqu’il dit en présence de ses disciples : « Je bâtirai mon Église » (Matthieu 16.18). Il garda cette promesse, et il devint lui-même « chef suprême à l’Église, qui est son corps » (Éphésiens 1.22,23). Il serait difficile d’exagérer la valeur de l’Église à ses yeux. « Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle » (Éphésiens 5.25). Il veut qu’elle paraisse devant lui « glorieuse, sans tâche, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible » (Éphésiens 5.27).

Son importance pour nous

Vu les sentiments du Seigneur à l’égard de son Église, les hommes ne doivent pas la mépriser. Mais quelle est son importance pour eux ?

1. Bien que l’Église ne soit pas la cause de notre salut, le salut se trouve en elle. Oui, Jésus sauve, mais qui sauve-t-il ? C’est « l’Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur » (Éphésiens 5.23). Les sauvés sont rachetés par le sang de Jésus, mais qui sont ceux que le sang de Jésus libère du péché ? C’est « l’Église du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang » (Actes 20.28). Ceux qui se convertissent sont « baptisés en Christ » (Galates 3.27) et baptisés « pour former un seul corps » (1 Corinthiens 12.13). C’est en Christ, c’est-à-dire, dans son corps, que Dieu nous accorde « toutes sortes de bénédictions spirituelles » (Éphésiens 1.3).

Nous divorcer de l’Église du Christ, c’est nous priver de toutes les bénédictions qui se trouvent en elle. Le vieux dicton est vrai : « Hors l’Église, pas de salut ».

2. L’Église nous est importante aussi à cause du rôle essentiel qu’elle joue dans notre croissance spirituelle. Nous avons besoin de l’aide de nos frères et sœurs en Christ pour rester fidèles envers le Seigneur et pour apprendre davantage. Nous avons le devoir de les aider dans ce même sens. Voilà ce que la Bible appelle « l’édification ». C’est dans l’Église et par l’Église que les chrétiens sont édifiés. « Veillons les uns sur les autres pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres. N’abandonnons pas notre assemblée comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour » (Hébreux 10.24,25).

En 1 Corinthiens 12.12-27, l’apôtre Paul dit que l’Église est comme un corps et que les chrétiens en sont les membres. De même que chaque membre contribue au bien du corps, chaque chrétien doit contribuer au bien de l’Église. De même qu’un membre de votre corps ne pourrait survivre s’il était séparé du corps, le chrétien ne doit pas penser qu’il pourrait se passer du contact continuel avec l’Église.

3. L’Église est importante pour tous les hommes à cause de l’œuvre à laquelle elle est appelée : la prédication de l’évangile de Christ. L’apôtre Pierre dit à l’Église : « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2.9). Les membres de l’Église travaillent ensemble, comme une équipe, pour répandre le message de vie en Christ. Voilà pourquoi la Bible nous montre « comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité » (1 Timothée 3.15).

Où se trouve l’Église du Christ ?

L’Église est donc indispensable. Mais où se trouve-t-elle ? Comment l’identifier parmi tous les groupements religieux qui deviennent de plus en plus nombreux ? On peut commencer la recherche en précisant ce que l’Église n’est pas.

1. L’Église du Christ n’est pas une organisation fondée par un homme ou un groupe d’hommes, ni aux États-Unis en 1887, ni en Angleterre en 1739, ni en Afrique en 1980. L’Église dont la Bible parle fut fondée par Jésus (Matthieu 16.18), le premier jour de Pentecôte après sa résurrection (Actes 2), et dans la ville de Jérusalem, selon les prophéties bibliques (Ésaïe 2.2,3). Les dénominations que nous voyons de nos jours ne furent établies ni au moment, ni à l’endroit, ni par le fondateur précisés dans la Bible.

2. L’Église du Christ n’est pas l’ensemble des dénominations. Certaines personnes aiment à appliquer à la question des dénominations les paroles de Jésus en Jean 15.5 : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent » (Jean 15.5,6). Les serments dont Jésus parle sont disciples individuels et non pas des organisations religieuses.

Les apôtres ne considéraient pas les partis différents simplement comme les pièces d’une seule maison. Les dénominations étaient, au contraire, un phénomène à combattre (1 Corinthiens 1.10-13). Il ne devait pas exister une diversité d’Églises, de doctrines, et de pratiques, mais plutôt une parfaite unité sur tous ces plans. Dieu n’est l’auteur ni de la confusion ni du désordre.

Au lieu de traiter de serviteurs de Dieu les initiateurs de ces multiples divisions ou dénominations, la Bible nous met en garde contre eux : « Je vous exhorte, frères, à prendre garde contre ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l’enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d’eux. Car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur » (Romains 16.17,18).

3. L’Église du Christ n’est pas forcément celle qui prétend tracer son histoire en ligne directe jusqu’au 1er siècle. Il ne suffit pas de se dire les successeurs des apôtres. Il ne suffit pas d’établir un lien historique avec les premiers chrétiens. Il faut observer les doctrines et les pratiques des premiers chrétiens. Selon 1 Timothée 4.1,2, cet abandon de la foi serait le fait d’échanger la vraie doctrine contre de faux enseignements. L’apôtre Paul écrivit à certains hommes qu’il avait convertis en Galatie : « Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi. Vous êtes déchus de la grâce » (Galates 5.4). Ils avaient bien un lien « historique » avec un vrai apôtre, mais ils étaient perdus. La vraie Église n’est pas forcément celle que les hommes considèrent la plus vieille. La vraie Église est celle qui est fidèle au modèle biblique.

L’Église du Christ se trouve là où les hommes remplissent deux conditions :

Ils obéissent au plan du salut détaillé dans la Bible.

  1. Croire en Christ (Jean 3.16; 20.30,31)
  2. Se repentir du péché (Luc 24.47; Actes 17.30)
  3. Confesser la foi en Christ (Matthieu 10.32,33; Romains 10.9,10)
  4. Être baptisé (immergé) pour le pardon des péchés (Actes 2.38; 22.16; Romains 6.1-5; 1 Pierre 3.21)

Si l’on n’a pas fait toutes ces choses, c’est que l’on n’a pas encore été sauvé et ajouté à la véritable Église. « Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » (Actes 2.47). Son Église n’est pas l’ensemble de tous ceux qui croient, quelles que soient leurs doctrines ; elle est l’ensemble de ceux qui ont obéi à la vérité (Jean 8.32; 1 Corinthiens 15.1-2; Galates 1.8).

L’Église se trouve là où les sauvés s’efforcent de vivre dans la soumission à la volonté du Christ dans leurs vies quotidiennes et dans tout ce qu’ils font en tant qu’assemblée. Voilà pourquoi la Bible exhorte : « Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes » (2 Corinthiens 13.5).

Un dernier trait de l’Église :
Son organisation

Les hommes sont souvent surpris par la simplicité de l’organisation de l’Église du Christ. Elle n’a pas de siège sur terre, pas de président pour prendre des décisions pour elle, pas de hiérarchie régionale, nationale, ou mondiale. Elle n’est pas, pour autant, sans direction. Dieu a donné Jésus-Christ « pour chef suprême à l’Église » (Éphésiens 1.22). « Il est la tête du corps de l’Église » (Colossiens 1.18). Ce chef fait connaître sa volonté par l’enseignement qu’il a transmis par les apôtres et prophètes inspirés du premier siècle. Ainsi, Paul dit que les chrétiens devaient reconnaître que ce qu’il écrivait était un « commandement du Seigneur » (1 Corinthiens 14.37). C’est toujours en observant les commandements du Seigneur contenus dans les Écritures que l’Église respecte l’autorité du chef unique.

Chaque assemblée locale (« les Églises du Christ » de Romains 16.16) est responsable directement à ce seul chef. Elle est autonome ; elle n’est pas soumise à l’autorité d’un groupe d’hommes à Paris ou à New York. Si l’assemblée a dans son sein des hommes qualifiés selon la Bible (1 Timothée 3.1-7; Tite 1.5-9), elle peut les nommer comme anciens (évêques ou pasteurs). Ces hommes auront la charge de paître le « troupeau » que représente cette seule assemblée locale (Actes 14.23; 20.17,28; 1 Pierre 5.1-4).

L’Église du Christ est une création de Dieu. C’est la parole de Dieu qui définit son importance et sa nature. N’essayons pas de la modifier selon notre intelligence humaine. Ce serait nous perdre, car Jésus nous affirme en Matthieu 15.13 : « Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée. »