La volonté de Dieu

« Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde. » (Hébreux 1.1,2)

C’est par ces mots que le rédacteur de l’épître dite « aux Hébreux » résume toute l’histoire de la révélation. Car c’est bien là une révélation. Dans le verset cité, la phrase qui retient surtout notre attention, c’est : « Dieu […] nous a parlé. » Il nous a parlé à plusieurs reprises et de plusieurs manières… dans ces derniers temps, il a choisi de nous parler par son propre Fils.

De la part de Dieu

Si nous voulons raisonner quelque peu, il s’avère que cette révélation directe de Dieu constitue pour l’homme la réponse à un besoin vital. En effet, comme le dit l’apôtre Paul :

« Tout ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste. […] Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. » (Romains 1.19,20)

Le message de la nature, pour éloquent qu’il soit, n’en est pas moins muet. Dans le Psaume 19, David s’exclame :

« Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains. » (Psaume 19.2)

C’est vrai et c’est beau. Un arbre me raconte la force de Dieu. L’épanouissement d’une fleur me raconte la beauté de Dieu. Les étoiles me racontent l’immensité de Dieu. Mais tout cela, tout en me faisant admirer l’œuvre d’un Dieu créateur, ne me révèle pas quel est mon devoir vis-à-vis de ce créateur. Il était nécessaire que Dieu révélât à l’homme sa volonté. Nous savons maintenant qu’il l’a fait, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, d’abord par les prophètes sur lesquels Dieu semblait « souffler ». C’est ainsi que l’apôtre Pierre explique dans sa seconde épître que

« Ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » (2 Pierre 1.21)

Le prophète n’est pas seulement un homme qui possède l’extraordinaire faculté d’interpréter des événements et de prédire l’avenir. C’est avant tout celui par lequel la divinité transmet sa volonté. Comme l’apôtre Pierre le dit : « Des hommes ont parlé de la part de Dieu. » S’ils ont parlé, ils ont aussi écrit. Il en est de même des apôtres qui ont transmis par écrit les enseignements du Christ, lequel parlait de la part de Dieu.

Connaissance de la Bible,
connaissance de Dieu

Tous ces écrits, couvrant une période de plusieurs milliers d’années de révélation, sont consignés dans ce volume que nous appelons la Bible. À cause de son contenu, elle mérite surtout d’être appelée la Parole de Dieu.

  • C’est elle qui révèle à l’homme la loi de l’Éternel.
  • C’est elle qui transmet le témoignage de l’Éternel.
  • C’est elle qui communique les ordonnances de l’Éternel.
  • C’est elle qui donne les commandements de l’Éternel.

Nous y trouvons aussi ses promesses, ses mises en garde solennelles. La Bible est par excellence la voix du salut. Ignorer son message, c’est tout ignorer. Voici le dernier mot de l’Ecclésiaste :

« Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit faire tout homme. » (Ecclésiaste 12.15)

Mais comment peut-on observer ses commandements si on ne les connaît pas ? Cette question évoque d’un seul coup le grand drame de notre monde aujourd’hui : tout en étant le best-seller de tous les temps, la Bible demeure le livre inconnu et incompris par excellence. On admire, certes, ce monument littéraire, historique et religieux de l’antiquité, mais on ne cherche pas à se pénétrer de son message de salut adressé à un monde perdu et ignorant.

Quelle est la volonté de Dieu ?

  • Qu’est-ce que l’homme ?
  • Qu’est-ce que l’Église ?
  • Où est l’Église ?
  • Que dois-je faire pour être sauvé ?

Autant de questions capitales auxquelles la Parole de Dieu répond clairement et définitivement.

Aux chrétiens de la ville de Colosses, l’apôtre Paul confie :

« Nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréable, […] croissant par la connaissance de Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse. » (Colossiens 1.9-11)

C’est avec cette même préoccupation qu’il s’adresse aux chrétiens romains lorsqu’il les exhorte à ne pas se conformer au siècle présent :

« Mais soyez transformés par le renouvellement de votre jugement, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. » (Romains 12.2)

Nous avons dans la Bible la volonté de Dieu sous la forme d’un document que l’on peut consulter, méditer, étudier. Pour être « remplis de la connaissance de Sa volonté », pour croître par la « connaissance de Dieu », pour pouvoir discerner « quelle est la volonté de Dieu », il faut faire un véritable effort de volonté. Il faut vouloir s’en imprégner. Ce n’est pas notre intelligence, ni notre imagination, ni notre intuition qui décident quelle est la volonté de Dieu. Elle nous a été transmise une fois pour toutes.

Or, il faut bien se rendre à cette évidence que les hommes ont négligé de prendre connaissance des directives divines à leur égard. On assiste même à cette hérésie inévitable dans un tel cas : les hommes prennent leur volonté pour la volonté de Dieu.

Prenons quelques exemples : nous sommes victimes de la malhonnêteté ou de la jalousie d’un voisin. Il nous a causé du tort par méchanceté. Autour de nous, les témoins outrés nous incitent à la vengeance. Leur sens de la justice a été offensé. « Il faut leur montrer de quel bois vous vous chauffez. » « Il n’est pas permis de se laisser marcher sur les pieds aussi odieusement. »

Il faut avouer qu’un grand désir de vengeance, émanant d’un amour-propre assez éprouvé, monte en nous, au point qu’il nous est très difficile de ne pas céder aux encouragements de l’extérieur et au désir intérieur.

Seulement, si nous écoutons plus intimement la voix de Dieu, ses conseils sont bien différents de ceux qu’on nous prodigue si généreusement :

« Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. […] Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien. » (Romains 12.19,21)

Tolérer, c’est participer

De même, la voix du monde nous incite à la largesse d’esprit et à la tolérance en ce qui concerne les spectacles, les lectures et les divertissements de notre jeunesse. Pour se conformer à notre siècle, on baisse la tête. Pour ne pas se faire remarquer, on suit fidèlement la marche de notre génération.

Au contraire, la volonté de Dieu nous dicte des principes plus droits. Elle nous enjoint de nous écarter de l’impureté sous toutes ses formes, de ne pas tolérer le péché, car tolérer, c’est participer. C’est le péché qui a crucifié le Christ. Et si notre attitude doit nous attirer moqueries ou vexations diverses, il faut nous rappeler que « c’est une grâce que de supporter des afflictions par motif de conscience envers Dieu, quand on souffre injustement » (1 Pierre 2.19).

De plus, n’avons-nous pas l’exemple de notre Seigneur que l’on mit à mort parce qu’il avait haï le péché tout en aimant le pécheur ? Évoquant cette grande vérité, Pierre nous rappelle que Christ « a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pierre 2.21).

Nous avons cité ces quelques passages pour illustrer le fait que la volonté de l’homme entre souvent en contradiction flagrante avec celle de Dieu. C’est pour cette raison qu’être un chrétien, c’est précisément prendre position pour Dieu tout en renonçant à soi-même.

Évangile revu et corrigé

La raison humaine est incapable de nous enseigner ces lois. Dieu nous les a révélées. Nous sommes inexcusables devant Lui si nous refusons d’en prendre connaissance et de les respecter. Le respect de la Parole de Dieu, voilà un grand principe sur lequel tout le monde est d’accord mais que tout le monde ne pratique pas. L’Évangile annoncé par les apôtres se trouve aujourd’hui accommodé à la sauce de la modernité. L’éloquence et la sagesse humaine prêchent et pratiquent un Évangile qui plaît aux oreilles modernes, mais qui est en réalité l’Évangile revu et corrigé. Il faut prendre l’esprit de l’Évangile, dit-on, et à partir de cette vague déclaration, on aboutit à un évangile social qui plaît à tout le monde parce qu’il ne dérange personne et n’exige rien.

Au temps des apôtres, on ne baptisait que les adultes capables de croire et de faire une profession de foi souvent publique. De nos jours, on baptise les enfants à peine sortis du sein maternel.

Au temps des apôtres, on ne baptisait que par immersion (telle est d’ailleurs la seule définition du mot baptême). Aujourd’hui on se contente de quelques gouttes d’eau, sous prétexte qu’il faut s’en tenir à l’esprit de l’Évangile.

Les premiers chrétiens participaient tous à la sainte Cène, chacun d’eux mangeant du pain et buvant à la coupe, en mémoire du corps et du sang du Christ. De nos jours, seul l’officiant a le privilège de prendre les deux espèces, pain et vin. Les fidèles se contentent d’une seule espèce, où, dit-on, se trouvent confondus singulièrement et le corps et le sang du Christ. De nombreuses autres modifications ont été apportées au premier ordre des choses. De nombreuses innovations cultuelles et doctrinales se sont juxtaposées au culte de l’Église du Christ, et à la doctrine des apôtres. On allègue que tout cela devait se développer, car l’Église primitive n’en était qu’au stage embryonnaire de sa vie.

Si nous ignorons la Parole de Dieu, la loi de Dieu, nous sommes vulnérables à ces fausses doctrines qui se proposent à nous d’une manière si trompeusement logique et séduisante. Au contraire, celui qui trouve son plaisir dans la loi de Dieu est armé contre ces fausses doctrines. Il les rejettera, par respect pour la Parole de Dieu. Il sait bien que l’Église contemporaine des apôtres était déjà pleinement organisée en assemblées locales, ayant toutes leur autonomie, un même culte empreint de ferveur et de simplicité, une même doctrine, une même foi, une même espérance.

Revenir à la source

Il existe aujourd’hui des millions de chrétiens, constitués en assemblées dispersées dans le monde entier. Le but de ces Églises est de se conformer en tout point, le mieux possible, à l’Église du premier siècle et à la doctrine des apôtres. Le seul moyen de réaliser pleinement cette aspiration est de revenir à la source, c’est-à-dire à la Bible, sans rien y ajouter, rien en retrancher.

Ces assemblées prouvent au moins ce fait : l’Évangile peut être vécu aujourd’hui comme il le fut au premier siècle, et l’Église peut être à notre siècle ce qu’elle était au premier siècle, tant dans son culte que dans son organisation.

Importance des détails

Ceux qui ne connaissent pas la Bible diront peut-être que c’est là une question de détails sur lesquels il est vain et oiseux de chicaner. Par contre, ceux qui connaissent Dieu à travers la Bible savent bien que ce n’est pas à l’homme de décider de ce qui est détail et de ce qui est important. Une seule chose importe : écouter et obéir, non pas dans un esprit de servitude mais dans un esprit de service joyeux.

L’Ancien Testament est fertile en exemples illustrant l’importance que Dieu attribue à ce que l’homme appellerait des détails. Lorsqu’il commande à Noé de construire une arche, il lui précise de quel bois elle devait être faite. Il fixe sa longueur, sa hauteur et tous les détails qu’il aurait très bien pu laisser à l’initiative du constructeur. La Bible nous dit que Noé « exécuta tout ce que Dieu lui avait ordonné » (Genèse 6.22).

L’édification du tabernacle dans le désert par les Israélites correspond aux mêmes stipulations très précises que Dieu donna à Moïse (Exode chapitres 25 à 29).

Tout comme Moïse et les prophètes étaient les porte-parole de Dieu, les apôtres sont les porte-parole du Christ. À cet égard, l’apôtre Paul disait aux Galates :

« Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous avons prêché, qu’il soit anathème. » (Galates 1.8)

À l’Église des Corinthiens, il écrit :

« Je vous rappelle frères, l’évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé, autrement vous auriez cru en vain. » (1 Cor. 15.1,2)

Chers amis, retournons à la source pure de l’Évangile. C’est là que nous pouvons entendre, sans échos trompeurs et déformants, la voix du Christ. C’est là que nous retrouvons l’Église dans sa foi toute neuve et toute pure. Par ce moyen – et c’est le seul – nous serons mieux à même de confondre les fausses doctrines, de défendre l’Évangile, d’être vrais tout en étant dans le vrai. C’est à ce point que nous pouvons vraiment comprendre cette déclaration du Christ :

« Ceux qui me disent Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7.21)