Autorisé ou défendu ?

Dans la Bible, Dieu nous fait connaître sa volonté de trois manières :

1) Par un commandement ou par une déclaration précise, Dieu révèle sa volonté. C’est le moyen le plus direct de faire savoir ce qu’il veut.

2) La volonté de Dieu est souvent connue par ce qu’il convient d’appeler la déduction logique.

Par exemple, si vous receviez une lettre vous annonçant qu’un ami arrivera à la gare de votre ville le 1er janvier à 17 h 30, par déduction logique vous pourriez conclure que ce jour-là, à cette heure-là, il sera inutile d’essayer de le joindre chez lui, car il n’y sera pas. Il ne vous l’a pas dit expressément, mais les renseignements qu’il vous a donnés vous permettent de faire cette déduction.

C’est ainsi qu’en se fondant sur des renseignements tirés de l’Ancien Testament, Jésus a fait une déduction logique qui lui a permis d’affirmer que la vie continue après la mort (Matthieu 22.29-32).

3) La Bible nous instruit, nous renseigne et nous dirige au moyen d’exemples (voir 1 Cor. 10.6).

Ainsi le récit des « Actes des Apôtres » rapporte que les premiers chrétiens s’étaient réunis le premier jour de la semaine (dimanche) pour prendre le repas du Seigneur (Actes 20.7). En l’absence d’un commandement exprès, cet exemple suffit, et il nous suffit de le suivre pour être agréables à Dieu.

Lorsque nous étudions la Bible, nous devons nous laisser guider par ce principe : parler quand la Bible parle et se taire quand la Bible se tait (1 Pierre 4.11).

Ce qui n’est pas autorisé par la Bible d’une de ces trois manières ne doit être ni enseigné ni pratiqué dans l’Église. Quand Dieu précise ce qu’il veut, il exclut en même temps d’autres choses, sans être obligé de citer tout ce qu’il ne veut pas. Ne pas autoriser, c’est défendre.

Par exemple, en Hébreux 6.20 il est affirmé que Jésus a été fait souverain sacrificateur. Cela est une preuve que la loi de Moïse n’est plus en vigueur, puisque selon cette loi, Jésus ne pourrait jamais servir comme sacrificateur. « En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n’a fait le service de l’autel. Car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce » (Hébreux 7.13,14). Si Jésus est donc souverain sacrificateur, il s’agit d’une autre prêtrise (un autre sacerdoce) que celle que la loi de Moïse avait établie, et donc cette ancienne loi a été remplacée. « Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi » (Hébreux 7.12).

Mais notons surtout que le silence de la loi de Moïse constituait une interdiction. Juda était une tribu « dont Moïse n’avait rien dit en ce qui concerne le sacerdoce ». Moïse n’avait pas défendu de nommer comme sacrificateur un membre de la tribu de Juda. Il avait tout simplement précisé que les sacrificateurs devaient être de la tribu de Lévi.

Quand Dieu dit à Noé de construire l’arche de bois de gopher (Genèse 6.14), les autres espèces de bois étaient exclues.

Par contre, quand Dieu est moins précis en donnant un commandement, il est possible de lui obéir de plusieurs manières. Par exemple, en Matthieu 28.19 Jésus dit à ses disciples : « ALLEZ, faites de toutes les nations des disciples… » En disant « Allez », Jésus n’a pas précisé un moyen de transport. Tous les moyens de transport sont donc autorisés. S’il avait dit : « Allez à dos d’âne », on serait obligé de voyager de cette manière, tandis que l’on aurait pu aller en avion. Ce qui nous permet de faire la chose ordonnée (ou qui nous aide à la faire) est autorisé.

Quand un médecin écrit une ordonnance, il mentionne seulement le médicament que le pharmacien doit dispenser. Le pharmacien sait que tout médicament qui n’est pas précisé sur l’ordonnance est exclu. Il sait également qu’en mettant les drogues dans une boîte, en y attachant une étiquette, et en mettant la boîte dans un sachet, il n’ajoute pas à l’ordonnance ; il facilite la livraison de ce qui a été précisé. Et nous, comment comprenons-nous les « ordonnances » de l’Éternel ?

Est-ce que la Bible permet d’établir un homme comme chef universel de l’Église ? Il n’y a pas de commandement qui défend aux chrétiens de le faire. Mais Dieu a précisé que c’est Jésus-Christ qui détient cet honneur : « Il l’a donné pour chef suprême à l’Église » (Éphésiens 1.22). Puisque la Bible précise que Jésus est le chef, il n’est pas autorisé d’en installer un autre.

Est-ce que le silence de la Bible nous autorise de prier Dieu par Marie, la mère de Jésus ? Aucun verset ne défend explicitement de le faire. Cependant, la Bible précise que c’est par Jésus que nous prions et nous nous approchons de Dieu. « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14.6). « Car il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme » (1 Timothée 2.5). Tout autre médiateur est donc exclu. La Bible ne permet pas d’affirmer que Marie est notre « médiatrice ».

Est-ce que le silence de la Bible permet à l’Église de construire un bâtiment ou de louer une salle pour s’y réunir ? La Bible nous dit simplement de nous assembler (Hébreux 10.25). Elle ne dit rien sur le lieu où nous devons tenir ces réunions. Quand l’Église se réunit dans son propre édifice ou dans une salle louée, elle n’est pas en train de faire autre chose que ce qui a été commandé. La salle de réunion facilite simplement l’obéissance à l’ordre de s’assembler.

Est-ce que le fait que le baptême des enfants n’est pas défendu dans la Bible signifie qu’il est autorisé ? Il est précisé que l’on doit croire afin d’être baptisé (Marc 16.16; Actes 8.36,37). Cette condition exclut, sans les énumérer, les athées, les poulets, les tabourets et les bébés comme candidats au baptême.

Est-ce que le Nouveau Testament autorise d’employer des pianos, des guitares, des tambours et d’autres instruments de musique pour adorer Dieu ? « Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce » (Colossiens 3.16). La musique qui est précisée partout dans le Nouveau Testament, c’est le chant, la musique vocale. Il ne serait pas juste de raisonner que l’emploi d’instruments de musique et l’emploi d’un recueil de cantiques sont tous deux simplement des aides dans le service de Dieu. Se servir d’un recueil de cantiques en chantant constitue un acte que Dieu a ordonné (ni plus ni moins), mais chanter n’est pas jouer : ce sont deux actes bien différents. Chacun peut exister sans l’autre. Dieu a autorisé de chanter dans le culte, mais pas de jouer des instruments.

Respecter l’autorité de la Bible, c’est faire et enseigner ce qu’elle autorise. C’est suivre le conseil divin de Deutéronome 4.2 : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. »