Un seul baptême

« … vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. » (Éphésiens 4.3-6)

Ce passage bien connu parle de sept choses que tous les chrétiens ont en commun. Le fait de penser à ces choses et de les accentuer pourrait promouvoir l’unité parmi les chrétiens. Malheureusement, tous ceux qui se disent chrétiens ne sont pas du même avis sur tous ces points fondamentaux. Un exemple frappant est le baptême, dont il ne devrait exister qu’un seul. Au temps où Paul écrivait ces mots, il n’existait en fait qu’un seul baptême. De nos jours les baptêmes sont variés et se distinguent nettement du baptême enseigné par les apôtres et auquel Paul se réfère dans ce passage.

Dans cet article nous voulons mentionner deux égarements communs qui changent la nature du baptême et créent, en réalité, d’autres baptêmes que le « seul baptême » que tous devraient recevoir.

1. Sa forme

Plusieurs rites différents sont appelés « baptême » aujourd’hui. Les deux formes les plus répandues sont l’aspersion et l’immersion. Quand il s’agit de l’aspersion, on applique un peu d’eau (quelques gouttes) sur la tête ou le front du candidat. Quand il s’agit de l’immersion, on plonge ou submerge la personne entièrement dans l’eau ; son corps est complètement immergé.

Trois sortes de preuves nous montrent que le baptême biblique est l’immersion :

A. Les descriptions de baptêmes dans la Bible

Plusieurs passages nous révèlent des détails concernant la manière dont le baptême fut pratiqué aux temps bibliques.

Jean 3.23 : « Jean (-Baptiste) aussi baptisait à Énon, près de Salim, parce qu’il y avait là beaucoup d’eau ; et on y venait pour être baptisé. »

Matthieu 3.16 : « Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. »

Actes 8.38,39 : « Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe. »

Évidemment, l’aspersion ne demande pas beaucoup d’eau, et l’on n’a nullement besoin de descendre dans l’eau pour la recevoir ou l’administrer. Par contre, ces détails s’accordent parfaitement avec la pratique de l’immersion.

B. Ce que le baptême symbolise ou évoque

Colossiens 2.12 : « Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts. »

Romains 6.3-5 : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. »

Dans le baptême le croyant est enseveli, ou enterré, dans l’eau. Cette action fait penser à la mort et l’ensevelissement de Jésus. Le croyant ressort de son tombeau symbolique, c’est-à-dire de l’eau, ce qui fait penser au fait que Jésus, ressuscité, est sorti de son tombeau taillé dans le roc. L’action d’immerger un croyant évoque les vérités fondamentales de l’Évangile : la mort, l’ensevelissement et la résurrection du Christ. En même temps elle représente pour le converti sa mort au péché et sa « résurrection » pour une nouvelle vie en Christ.

Ces images très significatives sont complètement perdues si l’aspersion est mise à la place de l’immersion. On n’enterre pas en mettant un peu de poussière sur la tête du cadavre. Et l’action d’asperger de l’eau sur une personne ne pourrait jamais suggérer une mort et une résurrection comme c’est le cas pour le baptême biblique, selon les passages en haut.

C. Le sens du mot grec traduit par baptiser

Le mot baptiser est un mot emprunté du grec, baptizo. Au lieu de traduire le mot baptizo en français, on lui a donné une forme française, « baptiser ». Le mot grec n’était pas un mot religieux, mais un verbe ordinaire employé tous les jours. Il signifiait (et signifie toujours en grec moderne) : immerger, plonger, submerger. Le Nouveau Testament fut écrit, bien sûr, en grec, et traduit par la suite en d’autres langues, y compris le français. Si l’on avait traduit le mot au lieu de le franciser, le sens du baptême serait clair pour tous. On lirait alors : « Celui qui croira et qui sera immergé sera sauvé » (Marc 16.16), et : « Il y a un seul Seigneur, une seule foi, une seule immersion » (Éphésiens 4.5). « Le seul baptême » est, par définition, une immersion. On doit descendre dans l’eau pour le recevoir. Il symbolise la mort, l’ensevelissement et la résurrection du Christ.

2. Son but

Après l’erreur qui accepte que le baptême puisse se faire par aspersion et puisse être administré même aux nouveau-nés, l’erreur la plus répandue au sujet du baptême concerne son but et sa nécessité pour le salut. Tandis que presque tous ceux qui se disent chrétiens affirment que la foi (et généralement la repentance) est nécessaire pour le salut, la majorité écarte l’idée que le pécheur doit recevoir le baptême avant d’être sauvé (ou afin d’être sauvé). De nombreux passages bibliques montrent le contraire :

Marc 16.16 : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné. »

Jean 3.5 : « Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »

Actes 2.38 : « Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. »

Actes 22.16 : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur. »

Galates 3.27 : « Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. »

1 Pierre 3.21 : « Cette eau était une figure du baptême, qui n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ. » etc.

Le baptême est le moment où le croyant pénitent reçoit comme grâce de Dieu le pardon de ses péchés. Tant qu’un pécheur n’a pas obéi à ce commandement du Seigneur, il n’est pas encore sauvé, pas encore prêt pour le jugement dernier.

La pratique de demander aux nouveaux croyants d’attendre un certain temps (quelques mois ou même des années) avant de recevoir le baptême trahit un manque d’urgence en ce qui concerne le baptême. Les nouveaux croyants eux-mêmes ne s’alarment pas devant ce temps d’attente puisqu’on leur a enseigné que depuis le moment où ils ont cru ils sont des chrétiens, des sauvés. En réalité, ils n’ont pas encore reçu le pardon des péchés qui les séparent de Dieu. Même quand ils seront baptisés dans de telles circonstances, la validité de ce baptême devra être mise en doute, puisque le sens de cet acte n’est plus ce que la Bible décrit. Au lieu d’être l’acte d’obéissance par lequel le croyant pénitent demande à Dieu le pardon de ses péchés, le baptême est, pour ces gens, une sorte de témoignage qu’ils sont déjà sauvés par leur foi seule. Du moment où ils pensent être sauvés par la foi seule et sans le baptême, ils ne peuvent plus se faire baptiser « pour le pardon des péchés » (Actes 2.38) comme la Bible l’ordonne.

Si vous avez été immergé dans l’eau avec une compréhension correcte du baptême, je vous félicite. Si par contre, vous avez été aspergé ou que vous aviez l’idée erronée d’être déjà sauvé avant de descendre dans l’eau pour l’immersion, je vous exhorte à vous faire baptiser d’une manière qui soit conforme à l’enseignement biblique – dans la forme (immersion) ET dans la signification aussi (dans le but d’obtenir le pardon.)

Ne permettez pas à une mauvaise compréhension de la phrase « il y a un seul baptême » (Éphésiens 4.4) de vous empêcher d’agir, comme si Paul voulait dire que l’on ne peut en aucun cas être baptisé plus d’une fois. En Éphésiens 4 Paul souligne des choses que tous les chrétiens devaient avoir en commun et qui appuyaient leur unité. L’une de ces choses est le fait que tous avaient reçu la même sorte de baptême, celle qui avait été ordonnée par le Seigneur. Jésus n’a pas autorisé différents baptêmes, l’un par immersion et l’autre par aspersion, l’un pour le pardon et l’autre pour témoigner du pardon que le baptisé avait déjà reçu. D’ailleurs, cela ne servirait pas à appuyer l’unité des croyants, mais à créer des distinctions entre ceux qui auraient reçu ces différents baptêmes. Au lieu de soutenir toute sorte de baptême, l’expression « un seul baptême » accentue l’importance d’être baptisé de la manière biblique et pour la raison biblique.

Un exemple tiré du livre des Actes confirme qu’il est bien possible d’être baptisé une deuxième fois si son baptême précédent n’était pas « le seul baptême ». En Actes 19.1-5 Paul rencontre à Éphèse des hommes qui avaient reçu le baptême de Jean-Baptiste. Nous savons que le baptême de Jean était l’immersion dans l’eau (Jean 3.23; Matthieu 3.13-17). Dans sa forme, il n’y avait pas de différence entre ce baptême et celui administré par Paul au nom de Jésus. Mais dans sa signification il y avait des différences. Le baptême au nom de Jésus comportait la promesse du don du Saint-Esprit (Actes 2.38), symbolisait la mort et la résurrection de Jésus qui n’avait pas encore eu lieu quand Jean baptisait (Romains 6.2-7), ajoutait le baptisé au corps de Christ qui est l’Église (1 Corinthiens 12.13, Éphésiens 1.22,23), et exigeait la foi, non seulement en quelqu’un « qui devait venir », mais en Jésus comme le Fils de Dieu (Actes 8.36,37). Ayant été enseignés plus amplement par Paul, ces douze hommes à Éphèse, qui avaient déjà reçu un baptême, « furent baptisés » (Actes 19.5).

Avez-vous reçu le « seul baptême » enseigné dans le Nouveau Testament ?