Chaque chrétien a-t-il besoin de connaître la Bible ?

Est-il important pour chaque croyant d’étudier la Bible ? Bien sûr, quant aux enfants et à ceux dont les parents n’étaient pas des fidèles (et qui viennent donc au Seigneur en tant qu’adultes), ils suivent le catéchisme pour apprendre l’essentiel de la Foi. Mais après la Confirmation, on se retrouve le plus souvent sans cadre pour approfondir sa connaissance de la Parole de Dieu. Certes, il y a les heures de prière, les activités pour les jours saints, et toutes sortes de service à rendre aux malheureux pour la gloire du Christ. On ne manque pas d’occasions pour vivre sa foi.

Mais les groupes d’étude biblique, ça n’existe pas partout. Nombreux sont les chrétiens qui ne savent pas retrouver un texte dans la Bible (s’ils possèdent même une copie du livre saint !). On ne leur a jamais fait ressentir le besoin de lire la Bible pour eux-mêmes.

Peut-être que ce n’est pas un problème sérieux. Après tout, les prêtres et les religieux sont là pour nous conseiller spirituellement. Eux, au moins, ils connaissent la Sainte Écriture, n’est-ce pas ? Il y a d’autres domaines de la vie où je ne me donne pas la peine de découvrir le comment et le pourquoi. Par exemple, je ne veux pas m’inscrire dans une école de médecine ; lorsque je suis malade, je préfère me confier à un médecin qui ait reçu la formation nécessaire pour me soigner.

Certains disent, avec raison, que leurs grands-parents ne savaient pas lire, mais cela ne les empêchait pas d’être des personnes pieuses qui craignaient Dieu, faisaient beaucoup de bonnes œuvres et chérissaient une vive espérance d’aller un jour au Paradis. D’ailleurs, la vie moderne est si remplie d’activités que, même si, contrairement aux grands-parents, nous savons lire et écrire, on n’a guère le temps d’étudier et maîtriser la Bible.

Et puis, est-ce que la division ne résulte pas quand les simples fidèles se mettent à lire la Bible ? Regardez l’état émietté des Protestants, qui insistent peut-être trop sur la Bible.

En réalité, on ne peut pas trop insister sur la Parole de Dieu. Seriez-vous surpris d’apprendre que le Catéchisme dit :

« La force et la puissance que recèle la Parole de Dieu sont si grandes qu’elles constituent, pour l’Église, son point d’appui et sa vigueur et, pour les enfants de l’Église, la force de leur foi, la nourriture de leur âme, la source pure et permanente de leur vie spirituelle. Il faut que l’accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert aux chrétiens… L’Église exhorte instamment et spécialement tous les chrétiens à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, la science éminente de Jésus-Christ. « En effet, ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ » (S. Jérôme). » (Catéchisme de l’Église Catholique, édition de 1992, page 40, ¶ 131 & 133)

Pourquoi me donner la peine d’étudier la Bible ?

La parole de Dieu est une nourriture spirituelle, et ne je voudrais pas être faible et mal nourri. Saint Pierre dit dans sa première épître : « Soyez semblables à des enfants nouveau-nés : désirez sans cesse le lait spirituel et pur, afin qu’en le buvant vous grandissiez et soyez sauvés » (1 Pierre 2.2). Vous vous dites peut-être que le lait spirituel est justement ce que vous avez reçu dans vos cours de catéchèse ; vous n’êtes pourtant plus un « nouveau-né spirituel » et n’avez plus besoin de lait. Cela est vrai, pourvu que vous ayez continué de progresser dans votre connaissance de la volonté de Dieu. L’apôtre Paul dit aux Corinthiens qu’ils n’avaient pas fait le progrès nécessaire. « En réalité, frères, je n’ai pas pu vous parler comme à des hommes qui ont l’Esprit de Dieu : j’ai dû vous parler comme à des hommes de ce monde, comme à des enfants dans la foi chrétienne. J’ai dû vous donner du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter » (1 Corinthiens 3.1,2). L’auteur de l’Épître aux Hébreux emploie la même image : « Il s’est passé suffisamment de temps pour que vous deveniez des maîtres, et pourtant vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers éléments du message de Dieu. Au lieu de manger da la nourriture solide, vous avez encore besoin de lait » (Hébreux 5.12).

La Parole de Dieu est véritablement une source indispensable de sagesse et de force dans notre vie de chrétien. Non seulement elle nous permet de dépasser le stade de l’enfance spirituelle, mais elle nous fortifie et nous guide tout au long du chemin de la foi. « Ta parole est une lampe devant mes pas, une lumière qui éclaire ma route » (Psaume 119.105). « Tout ce que nous trouvons dans les Écritures a été écrit dans le passé pour nous instruire, afin que nous ayons l’espérance au moyen de la patience et du réconfort que nous donnent les Écritures » (Romains 15.4).

Une « formation continue » dans la Parole de Dieu m’aide à ne pas oublier ce que j’ai déjà appris. J’ai bien étudié l’algèbre au lycée, mais il faut avouer que je ne l’ai pratiquement plus touché depuis. Par conséquent, je ne suis actuellement d’aucune utilité à mon fils quand il traite ses devoirs d’algèbre : j’ai presque tout oublié. La même chose arrive à ceux qui considèrent qu’à la suite du Baptême et de la Confirmation ils ont, en quelque sorte, reçu leur diplôme ; ils oublient avec le temps une grande partie de ce qu’ils avaient maîtrisé dans la Parole de Dieu. Or, c’est ce qu’un chrétien ne doit pas faire. Saint Pierre, avant sa mort, a pris la peine de mettre par écrit certains enseignements. Il expliqua : « Voilà pourquoi je vous rappellerai toujours ces choses, bien que vous les connaissiez déjà et que vous soyez fermement établis dans la vérité que vous avez reçue. Mais j’estime juste de vous tenir en éveil par mes rappels, tant que je suis encore en vie. Car je sais que je vais bientôt quitter ce corps mortel, comme notre Seigneur Jésus-Christ me l’a révélé. Je ferai donc tout mon possible pour vous donner les moyens de vous rappeler toujours ces choses après ma mort » (2 Pierre 1.12-15). Évidemment, selon l’Apôtre, il est important que les chrétiens continuent de se souvenir de ce qu’ils ont appris de la Parole. Les écrits des différents Apôtres, réunis dans le Nouveau Testament, sont là pour nous rappeler continuellement la vérité concernant Jésus, son Église, le salut qu’il apporta et la vie que nous devons mener.

Une connaissance solide de la Bible permet de reconnaître et éviter des erreurs dangereuses. En écoutant l’Évangile, nous entendons souvent le mot « sadducéens ». Il s’agit d’une secte juive au temps de Jésus qui niait l’idée de la résurrection des morts au dernier jour. Un jour des Sadducéens ont posé une question-piège à Jésus dans un effort de prouver leur point de vue. Jésus leur dit : « Vous vous trompez, et savez-vous pourquoi ? Parce que vous ne connaissez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu » (Marc 12.24). Puis il procéda à leur rappeler un détail dans leurs Écritures qui révélait clairement leur erreur.

Parfois on accepte une erreur religieuse parce qu’on n’est pas allé à « la source », c’est-à-dire à la Sainte Écriture, pour vérifier ce qu’on entend. Les Écritures sont plus sûres que ce qui est transmis de bouche à oreille. L’Évangile de Jean 21.20-23 contient un exemple qui démontre ce principe.

Quand on vous présente un message que l’on prétend être de Dieu, demandez à connaître les textes de la Bible qui soutiennent ce message. Lorsque Saint Paul prêchait aux Juifs de la ville de Bérée, ils vérifiaient à l’aide des Écritures le message de l’Apôtre. La Parole de Dieu les félicite pour cette démarche : « Ceux-ci avaient de meilleurs sentiments que les Juifs de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup de bonne volonté. Chaque jour, ils étudiaient les Écritures pour voir si ce que Paul disait était exact » (Actes 17.11). Un prédicateur comme Paul, qui sait que son message est parfaitement conforme aux Écritures, n’y trouve pas d’inconvénient quand ses auditeurs fouillent la Bible pour confirmer (ou éventuellement réfuter) ce qu’il prêche.

Ne croyez pas que la Bible doive être la chasse gardée des membres du clergé et des religieux. Certes, il faut de l’effort pour développer une bonne connaissance des Écritures. Mais la Bible n’est pas destinée à seulement une minorité des chrétiens. Au contraire, elle s’adresse à nous tous. L’Évangile de Jean fut écrit pour que les gens croient en Jésus. « Jésus a fait encore, devant ses disciples, beaucoup d’autres miracles qui ne sont pas racontés dans ce livre. Mais ce qui s’y trouve a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu » (Jean 20.30,31). En lisant les Évangiles, même le non-chrétien peut comprendre et parvenir à la foi en Christ. Les épîtres ne sont, elles non plus, destinées aux seuls dirigeants des assemblées. Saint Paul adressa sa première épître aux Corinthiens « à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui sont appelés à vivre dans l’union avec Jésus-Christ, et à tous ceux qui, partout, font appel au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre » (1 Corinthiens 1.2). Ses autres lettres contiennent la même sorte de langage. Faites-vous appel au nom du Seigneur Jésus-Christ ? La Parole de Dieu s’adresse à vous ! Lisez-la ! Étudiez-la ! Mettez-la dans votre cœur !


De nombreux cours gratuits sont disponibles pour ceux qui veulent approfondir leur connaissance de la Bible. Bien sûr, contrairement à la Bible elle-même, les cours sont écrits par de simples hommes non inspirés. Pourvu qu’ils soient rédigés par des chrétiens ayant un respect profond pour la Bible, la Parole inspirée de Dieu, ces cours constitueront pour vous une bénédiction spirituelle. Ils existent surtout pour vous orienter vers la Sainte Écriture, vous faire découvrir son contenu et vous apprendre à la naviguer. Étudiez-les avec la Bible ouverte ; lisez pour vous-mêmes les textes dont les références sont données. Et puis, bien sûr, « n’allez pas vous tromper vous-mêmes en vous contentant d’écouter la parole de Dieu ; mettez-la réellement en pratique » (Jacques 1.22).