L’enfer – Invention humaine ou réalité biblique

De nombreuses personnes se demandent sincèrement si un chrétien adulte peut encore croire en l’existence d’un ENFER.

Je vous propose aujourd’hui de parcourir les Écritures à la recherche de notre foi sur ce sujet. Sur cette question comme sur toutes les questions touchant à notre foi, il faut toujours laisser à la Bible le dernier mot ; car elle est la Parole de Dieu. Qu’importe ce que les hommes peuvent dire ou ont pu dire – qu’importe ce qu’ils voudraient qu’on leur dise. L’important c’est ce que la Bible dit. Elle doit demeurer notre seule autorité, notre seul credo, notre « cour d’appel » suprême, aujourd’hui plus que jamais, car la foi des hommes traverse une épreuve particulièrement décisive.

Lorsque nous interrogeons la Bible, nous sommes quelque peu surpris de constater qu’elle n’emploie virtuellement pas le mot « enfer », mais plutôt le mot « géhenne ».

Voyons dans quels contextes ce mot est employé.

Les contemporains de Jésus ont pu l’entendre déclarer que celui qui insulte son frère « mérite d’être puni par le feu de la géhenne » (Matthieu 5.21,22). Dans le même contexte, il dit encore :

« Si ton œil droit est pour toi une occasion de péché, arrache-le et jette-le loin de toi ; il t’est plus avantageux de perdre un seul de tes membres que de voir tout ton corps jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de péché, coupe-la et jette-la loin de toi ; il t’est plus avantageux de perdre un seul de tes membres que de voir tout ton corps s’en aller dans la géhenne. » (Matthieu 5.29,30)

Un autre jour dans une explosion de colère contre l’hypocrisie des scribes et des pharisiens, on l’entendit s’exclamer : « Serpents, race de vipères ! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne ? » (Matthieu 23.33).

Qu’est-ce donc que la géhenne ?

Le mot « géhenne » est dérivé de « Gé-hinnom », qui signifie « vallée de Hinnom », une des vallées à proximité de Jérusalem. Autrefois, on y célébrait d’horribles cultes en l’honneur de dieux païens. Le souvenir de cette idolâtrie conférait à ce lieu un caractère sinistre. Plus tard, on y jeta les détritus de la ville et les cadavres d’animaux, que l’on consumait par le feu.

Graduellement cependant, le mot « Gé-hinnom » perdra sa signification strictement topographique. On ne pense plus à la vallée de Hinnom à proximité de Jérusalem. Dans l’évolution de la pensée juive, la géhenne ne désignera bientôt plus que le lieu des châtiments après la mort.

C’est dans ce sens que Jésus parla de la géhenne.

Cela ressort clairement de ses nombreuses déclarations sur ce sujet. Par exemple, au chapitre 18 de l’Évangile selon Matthieu, il parle du « feu éternel » de la géhenne (versets 8 et 9). Au chapitre 13 de ce même Évangile, il donne une vision fulgurante du jugement en ces termes :

« Le Fils de l’homme enverra ses anges, qui arracheront du royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. » (Versets 41,42)

Et qui ne se souvient pas de ces paroles terribles : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 25.41) ?

Nous pouvons aisément constater que, dans ces déclarations le mot géhenne ne désigne plus la vallée de Hinnom, mais le lieu de châtiment réservé à ceux qui sont maudits de Dieu.

À ce point, il faut signaler que, malgré toute la virulence et la clarté de ces textes, il se trouve certaines personnes qui refusent obstinément d’accepter l’idée d’un châtiment consciemment subi par les réprouvés. Une sorte d’instinct de conservation les pousse à modifier le sens des affirmations de la Bible. En ce qui les concerne, lorsque Jésus parle du « feu de la géhenne », il veut dire que le pêcheur sera totalement détruit, annihilé. Ce sera la mort absolue (Matthieu 25.46).

Lorsqu’à la fin de son célèbre discours sur le jugement Jésus déclare : « Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle », il n’a pas du tout voulu dire que les méchants seront châtiés éternellement, mais qu’ils seront détruits, volatilisés, et qu’ils seront, en quelque sorte, « absents » durant toute l’éternité. Tel est, pour certaines sectes, le sens et la nature du châtiment éternel.

Ce n’est pas là une façon très honnête de traiter les textes bibliques.

Ce châtiment sera consciemment subi !

En effet, que ce châtiment, quel qu’il puisse être, sera consciemment subi est évident à tout lecteur de la Bible du fait qu’il y aura « des pleurs et des grincements de dents ». En outre, et ceci est déterminant, l’enseignement de Jésus sur cette question semble indiquer qu’il y aura des degrés dans le châtiment. Certains seront traités moins rigoureusement que d’autres, selon leur degré de culpabilité (Luc 12.47,48; Matthieu 11.20-24). Il est aussi évident par le texte que si la vie, synonyme de bonheur et plénitude, sera éternelle pour les uns, éternelle aussi sera la durée du châtiment pour les autres. Jésus précise même qu’ils seront dans un lieu « où leur ver ne meurt point et où le feu ne s’éteint point » (Marc 9.48).

Avec ces textes sous les yeux, comment peut-on conclure sans scrupule que le châtiment dont parle le Christ consistera en une soudaine désintégration de l’être, (ressuscité pour la cause) comme s’il n’avait jamais existé ?

« Ne craignez pas » dit Jésus « ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; oui, je vous dis, c’est lui que vous devez craindre. » (Luc 12.4,5)

Un autre texte encore attire notre attention sur ce point. Il se trouve dans l’Épître aux Hébreux où l’écrivain souligne l’excellence et la supériorité de la nouvelle loi de Jésus-Christ, sur l’ancienne loi de Moïse. Pour susciter le respect à l’égard de la loi du Christ, l’épistolier déclare que si la loi de Moïse infligeait déjà la mort comme châtiment à celui qui l’avait transgressée, « de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu et profané le sang de l’alliance ? » (Hébreux 10.26-31). Il y a donc un châtiment pire que la mort, pire que la destruction pure et simple.

Est-il nécessaire de citer ce texte de l’Apocalypse de Jean 14.9-11 qui précipite ceux qui « adorent la bête et son image » dans « le feu et le soufre » pour être tourmenté…, « et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont ni repos, ni jour, ni nuit… »

Ceci dit, il faut se départir de ces imageries nées du Moyen Âge, qui représentent les damnés ratissant dans les flammes parmi les diables cornus, fourchus et satisfaits.

Il est probable qu’il s’agisse d’un langage figuré !

Si la Bible parle d’un feu et d’une fournaise ardente, il est très probable qu’il s’agisse d’un langage figuré, un peu comme celui dont se sert l’Apocalypse pour décrire la merveilleuse cité céleste. Dans l’histoire du mauvais riche et du pauvre Lazare, Jésus dit que ce dernier était « dans le sein d’Abraham » (c’était le comble du bonheur pour un Juif que de s’imaginer reposant sur la poitrine du patriarche), tandis que le riche est « dans cette flamme ». C’est l’image même de la souffrance (Luc 16.19-31).

Les promoteurs du châtiment par « désintégration absolue » s’efforcent de neutraliser le message de ce texte en expliquant qu’il s’agit d’une parabole. L’on voit combien cette explication est désespérée… comme si ce fait pouvait changer le sens des paroles de Jésus.

Jésus se serait-il permis de suggérer qu’il existe un état de plénitude et un état de tourment après la mort, selon que l’on aura été bon ou mauvais, si lui-même n’y avait pas cru ?

(Notons que la Bible ne dit pas un seul mot concernant un lieu de transition appelé « Purgatoire ». La notion d’un purgatoire est une invention purement humaine qui a fait beaucoup de mal.)

Maintenant, il faut répondre à une autre objection.

Un Dieu d’amour peut-il faire souffrir ?

Comment peut-on concilier l’amour de Dieu et la sévérité du châtiment de la géhenne. Un Dieu d’amour peut-il faire souffrir pendant l’éternité un être qui n’a péché que pendant sa courte vie ?

Mes amis, ce sont là des considérations philosophiques, pour ne pas dire humaines.

Personnellement, je voudrais bien que les méchants puissent simplement disparaître à tout jamais plutôt que d’aller dans la géhenne. Mais ce n’est pas ce que la Bible dit. Ce n’est pas ce que Dieu a décrété.

Il y a de nombreuses décisions que Dieu a prises dans l’histoire de ses relations avec les hommes, qu’il m’est très difficile de comprendre. Par exemple, la destruction totale de Sodome et de Gomorrhe ; celle, systématique, de tous les Amalécites, y compris femmes, enfants, vieillards et même jusqu’au bétail (1 Samuel 15). Mais « ô, homme, qui es-tu pour contester avec Dieu » (Romains 9.20)

Nous savons du reste que Dieu ne prend pas les hommes au dépourvu. Il veut qu’ils soient sauvés « ne voulant qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3.9). Il les avertit, les invite et les supplie leur vie durant. Or, si Dieu est infini dans la bonté, il est infini aussi dans sa justice. Et la justice exige que le coupable soit puni.

Par la croix, Dieu a dit son dernier mot.

Par la croix, Dieu a mis « le comble à son amour ».

Si, à nos yeux, nous considérons le châtiment qu’il a préparé, quelque peu disproportionné par rapport à la faute, se pourrait-il, chers amis, que nous ayons sous-estimé et la gravité de l’offense et la qualité de celui qui a été continuellement offensé ?

« Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3.16)