Le bonheur

Plus qu’autre chose sur cette terre, l’homme s’est toujours efforcé, s’efforce et s’efforcera toujours de trouver le bonheur. Il fouille sa vie et s’agite continuellement en quête de ce trésor. Il essaie toutes sortes de « recettes », emploie toutes sortes de moyens. Même si dans telle entreprise ou telle philosophie de la vie, d’autres ont échoué – qu’importe, lui il réussira. Pourtant, très peu de gens sont vraiment heureux. Pourquoi ? Pourquoi est-il si difficile de trouver le bonheur durable sur cette terre ?

Mais, au fait, sait-on vraiment ce qu’est le bonheur ? De quoi il est fait ? Sur cette question beaucoup de gens sont tentés d’emprunter le langage de la Bible lorsqu’elle parle de la vie : Qu’est-ce que le bonheur ? « C’est une vapeur qui paraît pour un peu de temps et qui ensuite disparaît. » Ou encore : le bonheur consiste à s’efforcer d’être le moins malheureux possible. Pour beaucoup, le bonheur se confond avec les plaisirs sous toutes leurs formes – avec l’argent, beaucoup d’argent est synonyme de beaucoup de bonheur – avec la gloire ou la popularité.

Il est évident que ce sont là des caricatures du bonheur, trompeuses et terriblement attirantes comme un miroir aux alouettes vers lequel se précipitent les victimes éblouies et insensées.

La conception moderne

Les journaux ne nous rappellent que trop souvent les drames auxquels peut conduire une telle confusion. Voici des gens qui, selon l’estimation habituelle, « ont tout pour être heureux » – la richesse, la beauté et la gloire. Pourtant, ils se donnent la mort. La vie leur est insupportable. Il est significatif, en effet, de constater qu’on enregistre très peu de suicides parmi les gens de condition humble. C’est presque toujours la maladie des « bien-nantis » – de ceux « à qui il ne manque rien » – « qui ont tout pour être heureux ». Pourtant il devait y avoir un vide affreux dans ces vies. Il devait manquer quelque chose de fondamental, créant une situation anormale et insupportable.

Hélas, ce n’est pas de cette manière que frappent ces exemples navrants. Malgré l’avertissement qu’ils constituent, les hommes persistent à croire que le bonheur est synonyme d’argent, de succès, ou tout au moins, qu’il dépend d’une confortable sécurité matérielle. D’où l’anomalie qui consiste à brûler sa vie à la recherche des biens matériels qui sont censés apporter le bonheur.

Dans ces conditions, ce n’est pas le bonheur que l’on trouve, mais une suite de plaisirs qui, à la longue, ont l’effet déprimant d’un feu d’artifice. Chaque explosion de lumière dans le ciel noir fait place à un ciel encore plus noir et lorsqu’on a joui du bouquet et que la fête est terminée, l’on se retrouve dans la réalité désespérante d’une grande nuit.

Pour être objectifs dans notre exploration du bonheur, tournons-nous vers ceux qui parlent de la joie et du bonheur avec une grande simplicité, comme d’une douce lumière qui éclaire toujours, même dans les moments les plus difficiles ; comme de quelque chose d’accessible à tous. Tournons-nous vers ceux qui parlent comme s’ils avaient vraiment trouvé ce trésor tant convoité par toutes les générations d’hommes et de femmes. Pour cela, il faut tourner les pages de la Bible qui retrace la grande épopée humaine sous le regard du Créateur.

La Bible en parle

Il est étonnant de constater combien de fois la Bible fait mention de la joie. Il est souvent question dans ses pages de grandes joies ; de « remplir de joie » ; de « combler de joie » ; de « tressaillir de joie et d’allégresse ». Et lorsqu’on interroge ceux qui dans la Bible parlent aussi librement et naturellement de cet état qui est si rare parmi les hommes, on se demande d’abord s’il ne s’agit pas d’un langage propre à la religion ; qui n’a rien à voir avec la réalité. Mais on s’aperçoit bientôt que la Bible adresse aux hommes une invitation à la joie pendant leur passage sur la terre – et en des termes si proches de notre cœur qu’ils éveillent à coup sûr notre curiosité et notre soif de bonheur.

Voici par exemple l’apôtre Paul, prisonnier des Romains, qui écrit dans une de ses lettres : « Soyez toujours joyeux » ; « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. » Qu’est-ce qui lui faisait dire cela ? Qu’est-ce qui pouvait bien faire dire à David quelques siècles auparavant : « Poussez vers l’Éternel des cris de joie, vous tous habitants de la terre. Servez l’Éternel avec joie » ?

Qu’est-ce qui pouvait faire dire à l’apôtre Paul :

« … regardés comme imposteurs, quoique véridiques ; comme inconnus, quoique bien connus ; comme mourants, et voici que nous vivons ; comme châtiés, quoique non mis à mort ; comme attristés, et nous sommes toujours joyeux ; comme pauvres, et nous enrichissons plusieurs ; comme n’ayant rien, et nous possédons tout. » (2 Corinthiens 6.8-10)

On sent immédiatement que ce langage est l’expression d’un regard tout particulier sur la vie ; d’une conception de l’existence totalement différente de celle de la plupart des hommes. On a la nette impression que ceux qui parlent ainsi détiennent un secret, car, il n’y a pas de doute, c’est le cri du bonheur que nous entendons par eux – non pas cette étincelle fragile qui s’évanouit au moindre souffle, mais cette lumière chaude et permanente, capable de résister aux plus fortes tempêtes.

Lorsqu’on s’intéresse à ce qu’ils disent (car ils nous parlent dans l’intention de nous communiquer leur joie), on fait cette découverte fondamentale qu’ils ont faite avant nous.

C’est une conséquence

Le bonheur, ce n’est pas une conquête – c’est une conséquence.

Cherchez le bonheur et vous ne le trouverez pas. Mais cherchez le Seigneur, et le bonheur sera la conséquence de cette recherche.

Jésus n’avait-il pas dit :

« Ne vous inquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus… Or votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement son royaume et sa justice (c’est-à-dire inquiétez-vous de faire la volonté de Dieu dans votre vie), et tout cela vous sera donné par-dessus. » (Matthieu 6.25-34)

C’est une véritable révolution dans notre façon de voir et de concevoir la vie. C’est aussi et surtout une révélation qu’il nous confie – une règle à suivre, un plan, pour arriver à ce but auquel nous aspirons tous. Jésus dit encore : « Je vous ai parlé ainsi, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (Jean 15.11).

L’homme a besoin de Dieu

Chers amis, nous sommes tous nés avec un besoin fondamental en nous. Comme le poisson a besoin de l’eau et la plante de la lumière pour vivre, nous avons besoin de Dieu. Vivre sans Dieu, uniquement pour soi, avec seul objectif le confort animal, c’est une anomalie. C’est vouer sa vie à l’insatisfaction, à l’amertume, à l’échec – et nous l’avons vu, au désespoir et à la destruction.

L’homme est fait de telle façon qu’il ne peut pas trouver la paix véritable et le bonheur vrai hors de la perspective de Dieu. C’est la connaissance de cette vérité fondamentale qui a fait dire à David :

« L’Éternel est ma force et mon bouclier. En lui mon cœur se confie et je suis secouru ; mon cœur exulte, et je le célèbre par mes chants. » (Psaume 28.7)

« Alors tous ceux qui se réfugient en toi se réjouiront. Ils exulteront à toujours, et tu les protégeras ; ils exulteront en toi, ceux qui aiment ton nom. » (Psaume 5.12)

Une conséquence de la foi

Oui, le bonheur est une conséquence et non pas une conquête. Il est une conséquence de la foi et de l’espérance.

« Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour une espérance vivante, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir, et qui vous est réservé dans les cieux, à vous qui êtes gardés en la puissance de Dieu, par la foi, pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps. Vous en tressaillez d’allégresse, quoique vous soyez maintenant, pour un peu de temps, puisqu’il le faut, affligés par diverses épreuves, afin que votre foi éprouvée – bien plus précieuse que l’or périssable, cependant éprouvé par le feu – se trouve être un sujet de louange, de gloire et d’honneur, lors de la révélation de Jésus-Christ. Vous l’aimez sans l’avoir vu. Sans le voir encore, vous croyez en lui et vous tressaillez d’une allégresse indicible et glorieuse, en remportant pour prix de votre foi le salut de vos âmes. » (1 Pierre 1.3-9)

C’est par la foi

Par la foi, il nous est donné de voir ce qui est invisible et éternel. Sans la foi, nous ne pouvons voir que ce qui est visible et passager (2 Corinthiens 4.18). Par la foi, nous avons l’assurance que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », qu’aucune puissance ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Christ et que, malgré les apparences, dans ce monde matérialiste, incrédule et souvent moqueur, le chrétien est en définitive « plus que vainqueur » (Romains 8.28-39).

Par la foi, le chrétien a vaincu la crainte de la mort.

Une conséquence du salut

Le bonheur est aussi une conséquence du salut. Lorsque l’évangéliste Philippe eut baptisé l’Éthiopien, la Bible nous dit que ce dernier tout joyeux poursuivit sa route (Actes des Apôtres 8.39). Lorsque Paul eut baptisé le Philippien et sa famille, cet homme « se réjouit avec toute sa famille » (Actes des Apôtres 16.34).

Lorsque, après la prédication de Pierre 3 000 personnes furent baptisées à Jérusalem, il est écrit que tous ces chrétiens « étaient chaque jour assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu et trouvant grâce auprès de tout le peuple » (Actes des Apôtres 2.46).

Pourquoi cette joie ? Parce que le salut était venu sur ces vies. Dieu ne les considérait plus comme coupables. La dette avait été remise en entier.

On oublie trop souvent que le Christ est venu pour sauver les hommes de leurs péchés ; qu’il est mort à cause du péché et que la joie du salut vient de l’assurance que nos fautes ont été effacées.

La fidélité et la persévérance

Si le bonheur est la conséquence de la foi et du salut, il est aussi une conséquence de la fidélité et de la persévérance par lesquelles il s’entretient.

La vie est cette portion d’éternité que Dieu nous a confiée. À chacun il donne sa part de temps, de talent, d’énergie, de biens, d’occasions, d’épreuves, etc. À chacun il demandera de lui rendre compte de l’usage qu’il aura fait de tout cela (voir Matthieu 25.14-30).

Et c’est encore là une invitation à la joie ; car à celui qui lui sera resté fidèle par son activité, il dira : « C’est bien, bon et fidèle serviteur : tu as été fidèle en peu de choses. Je te confierai beaucoup. Entre dans la joie de ton maître » (Matthieu 25.23).

Il est vrai que le chemin de la vie est souvent pénible. Mais la promesse, comme une lumière constante et rassurante au fond de la nuit de l’épreuve, est là qui brille et qui soutient :

« Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec cris de triomphe. Celui qui s’en va en pleurant, quand il porte la semence à répandre, s’en revient avec cris de triomphe quand il porte ses gerbes. » (Psaume 126.5,6)

Chers amis, sachons tirer profit des conseils et de l’expérience de ceux qui, dans la Bible, nous parlent au nom de Dieu. Leur leçon est fondamentale. Elle est capitale. Si nous daignons l’apprendre, tout le cours de notre vie peut être changé.

Cherchez le bonheur pour le bonheur, et vous ne trouverez que déception, frustration et désespoir.

Mais cherchez d’abord à plaire à votre Créateur en obéissant à sa Parole, et vous trouverez en Christ le chemin, la vérité et la vie. C’est la seule vraie définition du bonheur.