Dieu : cet inconnu

Il y a plus de dix-neuf siècles, l’apôtre Paul, en parcourant la ville d’Athènes découvrit un autel qui portait une inscription étrange :

« À un Dieu inconnu. »

De crainte d’avoir oublié un dieu dans leur culte, les Athéniens lui avaient érigé un autel. Ce comportement n’est nullement étrange quand on considère la nature des divinités imaginaires adorées par les Romains et les Grecs. Leurs attributs étaient incertains et ils assistaient en simples spectateurs aux événements se déroulant sur la terre. Leur majesté entrait en colère pour la moindre chose et le vermisseau qu’était l’homme ne présentait aucun intérêt pour eux. Ils ne demandaient qu’à être servis, n’offraient aucun espoir, aucun salut, n’exigeaient aucune reconnaissance de la part de l’homme qui était animé à leur égard d’un sentiment prédominant : LA CRAINTE.

Un Dieu différent

Il en allait différemment pour le Dieu que prêchait Paul et qui, s’adressant au monde, bien des siècles auparavant, disait par la bouche de Jérémie :

« Terre, terre, terre, écoute la Parole de l’Éternel » (Jérémie 22.29).

Il s’agit d’un Dieu pour qui la moindre des choses qui se passe parmi ses créatures revêt une importance extrême, car son attention est sans cesse centrée sur les êtres humains. Il se soucie de leur bien-être, car il les aime ; il n’est pas un dieu statique de pierre ou de métal. Ne leur a-t-il d’ailleurs pas donné l’occasion d’être pleinement heureux en les créant à sa propre image spirituelle ? Tout au long des siècles, il communique directement avec eux par le truchement des patriarches et des prophètes. Puis, quand le temps est venu, il donne à ses créatures le moyen de se sauver et d’atteindre une félicité éternelle.

Ce Dieu s’adresse à la terre

« Terre, terre, terre, » dit Dieu. Il rappelle ainsi à l’humanité qu’elle est issue de la poussière, c’est-à-dire, du néant. Dans le premier livre de la Bible, la Genèse, il est dit tout d’abord que :

« L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre » (Genèse 2.7), puis il s’adresse à nous d’une manière plus directe en nous avertissant en ces termes :

« Tu es poussière et tu retourneras dans la poussière » (Genèse 3.19).

Cela nous permet de mieux nous souvenir de notre origine réelle, ainsi d’ailleurs que de notre fragilité. C’est ce qui fait dire à Blaise Pascal :

« L’homme n’est qu’un roseau, la plus faible chose de la nature, mais un roseau qui pense. Il n’a nul besoin du bras de l’univers pour le broyer. Un soupir, une goutte d’eau suffisent pour le détruire. »

Quand Dieu nous appelle « Terre », il nous force à nous apercevoir qu’il est inutile d’être fier de nos origines, de notre race, de nos ascendants, car nous sommes tous issus d’un seul sang, d’une seule famille : la sienne. Le terme « fraternité humaine » n’est pas une vaine expression, car la terre n’est-elle pas la source de toutes choses pour tous les hommes ? Nos maisons sont bâties sur elle. C’est la terre qui fournit le blé, l’huile, la viande, le lait et l’eau qui sont essentiels à notre vie.

Nos esprits mêmes sont terrestres, car, dans l’état purement physique des choses, les plaisirs, les honneurs et les désirs de l’homme sont terrestres. Il est né de la terre, il ne vit que grâce à la terre, et un jour, il se mélangera à nouveau à la terre.

Celui qui parle

« Terre, terre, terre, écoute la Parole de l’Éternel. » Mais qui est donc ce Dieu éternel ? En s’adressant à une femme samaritaine, Jésus lui dit :

« Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4.24).

Dieu est esprit

Dieu est donc un esprit, et il est inutile de nous le représenter comme étant un vénérable vieillard à la barbe fleurie, vêtu d’un long vêtement blanc et assis sur un trône resplendissant. Essayer de « personnifier » Dieu serait le réduire à notre dimension et, par là, lui attribuer des limites qu’il n’a pas. Notre vie est déterminée par trois facteurs auxquels nous ne pouvons échapper et qui sont l’espace, le temps et la manière. L’Éternel n’est pas dans l’espace. Nous ne pouvons en effet dire où il se trouve car il est en réalité partout. Il n’est pas non plus dans le temps car il existe depuis toujours et continuera d’exister pour l’éternité. L’épître aux Hébreux révèle qu’il est « le même hier, aujourd’hui et éternellement » (Hébreux 13.8).

Dieu est encore moins dans la matière. C’est lui qui l’a créée : il ne peut donc en faire partie ! L’apôtre Paul nous dit deux choses qui nous font très bien comprendre ce principe :

« Personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu » (1 Corinthiens 2.11).

« Dieu… habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir » (1 Timothée 6.16).

 Un Dieu différent

Contrairement aux dieux de l’antiquité, issus de l’imagination humaine et modelés dans la pierre ou le métal, l’Éternel est animé par un sentiment qui prédomine dans toutes ses actions et dans toutes ses pensées. Ce sentiment, c’est l’amour. Mais, là encore, nous devons nous abstenir d’essayer de le décrire, car il n’a aucune commune mesure avec ce que nous pouvons éprouver. Ce serait encore une fois imposer à l’amour de Dieu une limite qu’il n’a pas.

Jean Flavel dit de ce sentiment divin :

« Mettez ensemble la beauté de dix mille paradis tels que le jardin d’Éden. Mettez tous les arbres, toutes les fleurs, tous les parfums, toutes les couleurs, tous les goûts, toutes les joies, toutes les douceurs, toutes les beautés en un seul lieu. Oh ! que ce serait merveilleux !

Et pourtant, ce serait infiniment moins que l’amour de Dieu. Moins qu’une goutte de pluie dans tous les océans, lacs et sources de dix mille globes terrestres.

Dieu accorda au pécheur l’amour des amours, la plus précieuse des choses. Comment l’homme pourrait-il arriver à décrire ce sentiment-là ? »

Nous serions, en effet, totalement incapables de faire une comparaison et même de réaliser toute l’ampleur de l’amour de Dieu. C’est ce qui l’a poussé à créer l’homme, d’en faire un être libre, à le guider sans cesse tout au long des siècles, pour finalement lui envoyer son Fils. C’est ce principe fondamental, trop sublime pour être à la portée du mortel, qu’exprime l’apôtre Jean :

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jean 3.16).

Ce don de lui-même s’appelle : la grâce, la miséricorde, le pardon. Il pourrait également se nommer patience. C’est en vertu de cet amour que la Bible dit :

« Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient, mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. » (2 Pierre 3.9)

L’homme peut aimer ce Dieu au lieu d’uniquement le craindre.

Les Athéniens rencontrés par Paul et qui avaient érigé cet autel à un dieu inconnu croyaient à l’existence d’une multitude de dieux vivant très loin et ne se souciant jamais des hommes. Une seule chose importait : surtout ne pas provoquer leurs courroux.

Pour nous, tout est différent ! Nous avons été créés capables d’aimer notre Dieu.

« Pour nous, nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jean 4.19).

Que dit ce Dieu à l’homme ?

« Terre, terre, terre, écoute la Parole de l’Éternel. » Déjà dans les premiers temps bibliques, Dieu devait sans cesse rappeler à ses créatures que, bien qu’elles fussent issues de la terre, elles n’en devaient pas moins, pour leur bien, ne pas marcher selon des règles terrestres, que les choses spirituelles avaient bien plus d’importance.

« L’homme ne vit pas de pain seulement mais… de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel » (Deutéronome 8.3).

Après avoir envoyé le Messie sur la terre pour vivre avec les hommes et pour les hommes, Dieu répète encore et toujours cet ordre impératif :

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection : ÉCOUTEZ LE ! » (Matthieu 17.5).

Ces paroles sont lourdes de signification ! Il faut donc prêter attention et se conformer aux enseignements de Jésus qui sont les paroles mêmes de l’Éternel. Il dit à l’être qui encore doute de lui :

« Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jean 11.26). À celui qui croit en lui, il affirme :

« Si vous ne vous repentez, vous périrez tous » (Luc 13.3,5).

Finalement, vient le commandement qui trouble et retient tant de gens :

« Celui qui croira ET qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.16).

Puis, quand le moment est venu, Christ meurt dans les pires tortures et offre au pécheur de mourir lui aussi à ses péchés. Il ressuscite d’entre les morts et offre à l’homme de ressusciter lui aussi dans une vie nouvelle et de vivre éternellement.

En arrivant à Athènes, Paul s’était écrié :

« Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux. Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription : À un dieu inconnu ! Ce que vous vénérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce. » (Actes 17.22,23)

J’ose affirmer maintenant que ce Dieu que je prêche, moi aussi, est toujours un inconnu et cela même à notre époque.

Faisons le point

Dans nos villes et nos villages, des centaines de milliers de personnes extrêmement religieuses se rendent à l’église le dimanche pour adorer leur Dieu. Mais quel est ce Dieu ? Celui qu’on limite, qu’on statufie, qu’on fige dans les dimensions de certaines règles humaines, ou celui qu’on doit adorer en esprit et en vérité ?

Combien d’entre cette multitude cherchent à connaître Ses enseignements à tout prix ? À Lui rendre un culte conforme à ce qu’Il désire ? À faire Sa volonté et rien que Sa volonté ?

Combien d’entre eux réalisent que Dieu leur parle et répond à toutes leurs questions d’ordre spirituel dans la Bible qui est sa Parole. Dites, franchement, combien ?

Dieu restera toujours un inconnu tant que l’homme essaiera de le réduire à sa dimension, de se faire de lui une image alors qu’il est esprit, de lui attribuer des pensées, des idées et des projets qu’il n’a jamais eus.

Nombreux sont ceux qui admettent que le Christ a enseigné les plus grands principes du monde et n’en observent aucun dans leur vie.

On est prêt à réaliser que le Fils de Dieu est le plus bel exemple qu’on devrait suivre… mais on ne le suit pas.

Beaucoup savent que les enseignements de Jésus sont contenus dans le Nouveau Testament, mais combien l’ont lu, relu, médité, appliqué ?

Écoutez encore une fois cette supplication qui nous parvient du ciel :

« Terre, terre, terre, écoute la Parole de l’Éternel. »