Démons, dieux, divinations

Le mot hébreu Elohim veut dire « grand » ou « puissant ». Ce mot se réfère au vrai Dieu, notre Créateur, parce qu’il est l’essence même de la grandeur ou de la force. Ce terme désigne également les anges (Psaume 8.6; Hébreux 2.7), les grands juges humains (Psaume 82.6), ainsi que les dieux païens (Deutéronome 32.16). Dans ce dernier cas, il ne s’agit pas seulement des idoles de bois ou de pierre, mais aussi des êtres spirituels qui sont représentés par ces idoles. La Bible n’enseigne pas que ces dieux ou ces pouvoirs spirituels n’existent pas. Au contraire, elle enseigne que ces dieux ne sont pas le Créateur ; ce sont des créatures. L’homme ne doit ni les adorer ni les servir.

Le paganisme dans l’Ancien et le Nouveau Testament se manifeste comme l’adoration et la manipulation des êtres spirituels. Moïse écrivit en Deutéronome 32.16,17 :

« Ils ont excité sa jalousie par des dieux étrangers, ils l’ont irrité par des abominations ; ils ont sacrifié à des idoles qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient point, nouveaux, venus depuis peu, et que vos pères n’avaient pas craints. »

Paul dit la même chose sur l’idolâtrie à Corinthe quand il écrivit :

« Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. » (1 Corinthiens 10.19,20)

La bonne aventure

Les forces démoniaques derrière le paganisme ont toujours été très puissantes. Il y a des démons qui séduisirent des hommes en leur offrant des pouvoirs surnaturels afin de satisfaire à leurs propres désirs. Un usage de la force démoniaque dont on se servait très souvent dans l’antiquité était la pratique de la divination pour prédire l’avenir. De nombreuses personnes à l’époque en profitaient et faisaient confiance à ces esprits au lieu de faire confiance à Dieu. Dieu dit : « Vous n’observerez ni les serpents ni les nuages pour en tirer des pronostics » (Lévitique 19.26).

Les anciens de Moab apportèrent au prophète Balaam des présents pour qu’il fasse de la divination (Nombres 22.7). Dieu donna cet avertissement :

« Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. » (Deutéronome 18.10,11)

L’apôtre Paul rencontra une femme qui disait la bonne aventure grâce au démon qui l’animait (Actes 16.16s). Dieu condamne sévèrement ceux qui s’engagent dans ces pratiques, mais la Bible ne nie jamais que les démons ont la capacité de prédire des événements futurs.

Des signes et des prodiges

Les pratiques païennes permettaient également l’accomplissement de grands actes de sorcellerie. Les magiciens mauvais jetaient des sorts, prédisaient l’avenir, et faisaient des miracles comme certains miracles de Moïse : ils changèrent de l’eau en sang, transformèrent leurs verges en serpents, et produisirent des grenouilles (Exode 7.11,22; 8.7). Ces sorciers possédaient un grand pouvoir, jusqu’au point où de nombreuses personnes les suivaient loyalement. Dieu prévint son peuple que

« … s’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé… tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c’est l’Éternel, votre Dieu, qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel. » (Deutéronome 13.1-3)

Par des forces démoniaques, des païens pouvaient opérer de grands signes et prodiges, mais le pouvoir de Dieu s’avère toujours plus grand et plus étendu. Jésus donna un avertissement concernant ceux qui faisaient de grands miracles (Matthieu 24.24). Il ne niait pas qu’ils pourraient réaliser de tels signes, mais il les a identifiés comme de faux prophètes.

Quant aux empereurs romains qui exigeaient du peuple qu’on les adore en tant que dieux, Paul et Jean précisèrent que ceux qui promouvaient cette sorte d’adoration feraient des signes et des prodiges (2 Thessaloniciens 2.9; Apocalypse 13.14,15; 19.20).

Selon Actes 8, Simon le magicien faisait de telles choses à travers la sorcellerie païenne avant qu’il ne devienne chrétien. Il fut tenté à cause de sa convoitise qui le poussa à désirer encore plus de pouvoir. La Bible dit :

« Il y avait un homme nommé Simon, qui, se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l’étonnement du peuple de la Samarie. Tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient attentivement, et disaient : Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s’appelle la grande. Ils l’écoutaient attentivement, parce qu’il les avait longtemps étonnés par ses actes de magie. » (Actes 8.9-11)

Encore une fois, on ne doit pas suivre des individus comme Simon tout simplement à cause de leur pouvoir de produire de tels signes. En faisant ainsi, on devient rebelle à la Parole de Dieu.

L’occultisme

Un autre pouvoir séduisant qu’on trouve chez les païens est la pratique du spiritisme, ou nécromancie. Il s’agit de la communication avec des esprits, surtout les esprits des morts. Le roi Manassé fut impliqué dans le paganisme, si bien qu’il consultait des médiums (personnes servant d’intermédiaires entre le monde des vivants et le monde des esprits) et ceux qui pratiquaient le spiritisme (2 Rois 21.6). Quand le roi Saül se révolta contre Dieu et fut abandonné par lui, il se tourna vers le médium d’En-Dor, qui fit apparaître l’esprit de Samuel, contrairement aux commandements de Dieu (1 Samuel 28). De nombreux païens font confiance aux esprits pour qu’on leur dise exactement ce qu’elles doivent faire. La Bible n’enseigne pas que la nécromancie est impossible, mais elle est bien claire que cette pratique est mauvaise et que la seule personne à laquelle on peut faire confiance est le Dieu du ciel.

Satan et ses démons ont fait beaucoup de mal aux hommes. C’est Satan qui tua les enfants de Job, enleva sa fortune et le frappa de furoncles de la tête aux pieds. De plus, Satan donna à Paul « une écharde dans la chair » (2 Corinthiens 12.7; Galates 4.14,15). Satan empêcha Paul d’atteindre des chrétiens faibles à Thessalonique pour les encourager (1 Thessaloniciens 2.18).

Dans ses confrontations avec des démons, Jésus rencontrait des esprits qui rendaient des gens sourds et muets (Marc 9.25) ainsi que des esprits qui transmettaient aux gens de la force surhumaine, leur permettant même de briser des chaînes et des fers (Marc 5.4). Satan et ses démons exercent parfois un grand pouvoir sur les hommes et leur vie quotidienne.

Peu importent leurs pouvoirs, l’autorité de Jésus a toujours été suffisante pour faire fuir les esprits des ténèbres (Marc 1.27). Jésus donna à ses propres disciples le pouvoir de chasser les démons, un pouvoir dont ils se servaient très souvent (Luc 9.1; 10.19,20). Toutefois, il y avait de temps en temps des esprits très puissants que les disciples n’arrivaient pas à déloger. Dans ces cas, il fallait que Jésus le fasse lui-même. Quand les disciples lui demandèrent pourquoi ils ne pouvaient pas chasser ces types de démons, Jésus leur dit ; « Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière » (Marc 9.29).

Cette guerre contre les démons continuait bien après la mort et la résurrection de Christ dans le ministère des apôtres et des prophètes. Grâce au ministère de Philippe, « des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques, en poussant de grands cris » (Actes 8.7). Et « Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient » (Actes 19.11,12).

La tromperie

Dans les Écritures, non seulement les esprits démoniaques permettaient aux gens de faire de grands prodiges, prédire l’avenir et communiquer avec les morts, mais ils s’appliquaient également à semer la tromperie et les mensonges par l’activité de faux prophètes. Jean avertit : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde » (1 Jean 4.1). Paul, pour sa part, met en garde contre les « esprits séducteurs » et les « doctrines des démons » (1 Timothée 4.1). Jean et Paul croyaient que les démons étaient à l’origine des fausses doctrines. C’est ainsi que Satan sème de l’ivraie (mauvaises herbes) dans le champ de blé (Matthieu 13.39).

Qu’est-ce que tout cela indique au sujet de notre conception du monde ? La conception moderne et humaniste minimise ou nie le rôle du monde spirituel dans les affaires de l’homme. On se moque de l’idée de Dieu, des esprits, des anges, et des démons comme si c’était de la superstition médiévale. Cependant, une conception biblique du monde est tout à fait différente. Certainement, Dieu existe, le Créateur et le Juge de tous. De plus, il existe des anges qui sont des êtres spirituels à son service (Hébreux 1.7,14). Il y a aussi des « dieux », des êtres démoniaques qui servent « le prince de la puissance de l’air », ainsi que des esprits qui agissent maintenant « dans les fils de la rébellion » (Éphésiens 2.2). Notre lutte réelle dans ce monde n’est pas « contre la chair et le sang » (Éphésiens 6.12). Notre lutte quotidienne est contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.

Ceux qui comprennent les pouvoirs de Satan et les êtres spirituels des ténèbres reconnaissent que la seule défense contre de telles puissances est une relation avec Jésus-Christ. Par Christ, Dieu « nous a délivrés de la puissance des ténèbres » (Col. 1.13). Le Christ a été exalté « au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer » (Éphésiens 1.21). « Il l’a donné pour chef suprême à l’Église » (c’est à dire pour l’Église ou dans l’intérêt de l’Église) (Éphésiens 1.22).

L’apôtre Paul nous exhorte vivement de « nous fortifier dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante » (Éphésiens 6.10). Ce n’est que par la vérité de Dieu, la justice de Dieu, notre foi en lui, et l’épée de l’Esprit que nous pouvons combattre avec succès les forces du diable. Ne refusons pas d’admettre l’existence du mal. Ne refusons d’admettre ni les pouvoirs des êtres spirituels ni leur rôle dans la séduction de l’homme. Confions nos âmes plutôt à Dieu seul et faisons de sa Parole notre seul guide, tout en priant sans cesse (1 Thessaloniciens 5.17).

Traduit de l’anglais par Aaron PALMER