La lame du foyer

Quand on parle d’une lame, je suis sûr que vous pensez à un objet qui blesse ou qui déchire. Vous avez bien raison.

Sachez que Dieu a établi le foyer pour le bien de l’homme et de la femme. « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair » (Genèse 2.24).

L’auteur de l’Ecclésiaste ajoute, dans sa sagesse : « Deux valent mieux qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail » (Ecclésiaste 4.9).

Mais partout dans le monde aujourd’hui, il y a des foyers déchirés par des problèmes qui paraissent petits, mais qui sont difficiles à supporter ; ils pèsent très lourd. Je compare ces problèmes à des lames.

Dans mon village natal comme dans la ville où j’exerce mon métier, j’ai plusieurs fois assisté à des cas de divorce. Dans beaucoup de ces cas, la source du conflit est un « petit problème » qui devient très lourd à supporter.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons-nous que Dieu ne permet pas le divorce pour une cause quelconque : la seule raison que Dieu accepte, c’est l’infidélité sexuelle (Matthieu 5.31,32).

Il faut reconnaître que la vie des vrais chrétiens est très différente de celle des non-chrétiens, dans les pratiques, dans le langage et dans la vie familiale. Beaucoup de ceux qui ne sont pas chrétiens se considèrent libres d’agir comme ils le veulent. Ils parlent comme ils veulent, disant n’importe où ce qui leur semble bon – dans la rue, au plein marché ou même dans la famille. Ils font ce qui leur plaît. Certains mangent toujours dans les maquis et les restaurants, alors que leurs familles ont faim. Certains couples se bagarrent au point de s’étrangler devant leurs enfants. Et beaucoup se divorcent pour une cause quelconque. Les chrétiens, ayant accepté Jésus-Christ crucifié comme Seigneur, suivent une loi autre que celle de païens.

Nous sommes, en effet, des guides pour les non-chrétiens. En Matthieu 5.14-16 Jésus nous dit que :

  • Nous sommes la lumière du monde ;
  • Une ville située sur une montagne n’est pas cachée ;
  • Une lampe allumée ne se met pas sous la table ;
  • Notre lumière doit luire devant les hommes.

Nous ne devons donc pas parler comme les non-croyants, réveillant les habitants de nos cours par nos disputes. Ils se permettent de parler abusivement de leurs conjoints en pleine rue : « Ma femme est très bête. C’est un vrai mouton. Je vous le dis – elle est folle ! » Ou bien la femme se frappe la cuisse en criant : « Je vais montrer à mon mari qui je suis ! Je serai encore plus mauvaise que lui ! » Un chrétien ou une chrétienne doit renoncer à de tels comportements.

Ne gardons pas rancune contre nos partenaires. Mes sœurs, évitez de parler de vos maris chez les voisins. Les autres familles ont leurs propres problèmes, qui sont peut-être plus graves que les vôtres. Mes frères, ne vous fâchez pas contre vos femmes, et évitez surtout de les honnir devant vos visiteurs ou les étrangers.

Dans le monde on divorce rapidement suite à de petits problèmes que l’on aurait pu facilement régler. Le Seigneur ne nous donne pas le droit de faire ainsi. Mais ce n’est pas parce que notre conjoint ne doit pas nous divorcer que nous pouvons nous permettre de faire ce qui le fâche. Un problème qui est assez « petit » à nos yeux peut être insupportable pour notre mari ou notre femme.

Les « petits problèmes » qui déchirent nos foyers

Notre façon de parler

Dans beaucoup de foyers, il arrive facilement aux époux de mal répondre l’un à l’autre. Monsieur demande à sa femme : « Où se trouve la chose que j’ai laissée sur la table ? » Au lieu de dire simplement qu’elle ne sait pas, elle lui dit : « Suis-je la gardienne de tes affaires ? » Vraiment ? Dans un foyer, qu’on le veuille ou pas, on doit souvent veiller sur les affaires des autres membres de la famille. Vous ne voulez quand même pas que votre mari aille demander à une autre femme si sa chemise a été lavée ! De même, mon frère, vous ne voulez vraiment pas que votre femme s’informe auprès d’un autre homme quand elle cherche sa chaussure ou son sous-vêtement.

Quand votre mari demande si l’eau est prête pour qu’il se lave, cela ne sert à rien de lui répondre impoliment : « Tu ne connais pas la route du robinet ? ». Quand il demande pourquoi sa femme n’a pas pris de la viande dans la sauce pour en mettre sur son assiette, elle ne doit pas lui répondre : « La viande que tu as apportée – tu ne voulais donc pas que j’en mange ? ». Un proverbe dit : « Un riche qui tue son bœuf, c’est parce que, lui aussi, il veut en manger. »

Évitez de vous parler les uns aux autres en ironie.

  • Madame, as-tu lavé mon pantalon ?
  • C’est lavé et repassé. Tu vas bien le porter.

Ou encore,

  • Tu n’as pas fait la cuisine depuis lors ?
  • Il faut te brosser les dents pour manger.

Chacun de nous doit se corriger. « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes » (Matthieu 7.12).

Négligence dans les devoirs domestiques

Nous devons tous être de bons gérants de notre temps et nous occuper de nos devoirs envers la famille. Certaines femmes reçoivent tous les jours la visite de beaucoup de parents et d’amis avec qui elles passent de longues heures à causer. Donnant la priorité aux autres, elles négligent les travaux domestiques. Monsieur arrive d’une longue journée de travail pour trouver que Madame n’a même pas commencé à préparer le repas, qui ne sera prêt que très tard dans la nuit. De l’autre côté, nous connaissons des hommes qui passent la bonne partie de leur journée à jouer aux dames, à l’awalé, au Ludo, etc., au point de ne pas pourvoir convenablement aux besoins matériels de leur foyer. Une telle habitude n’est pas simplement un « petit problème » que leurs femmes doivent supporter – c’est un péché grave aux yeux de Dieu. « Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle » (1 Timothée 5.8).

Le refus des rapports sexuels

Un autre problème que certains considèrent « petit », mais qui est, en réalité, très lourd à supporter, concerne les rapports sexuels. La Bible nous apprend qu’après le mariage, nous sommes devenus une seule chair (Éphésiens 5.31). Le corps de la femme ne lui appartient plus ; pareillement, le corps du mari appartient désormais à sa femme (1 Corinthiens 7.3-5). Les rapports entre les époux sont bénis de Dieu : « Que le mariage soit honoré de tous et le lit conjugal exempt de souillure » (Hébreux 13.4). Ils ne doivent certainement pas être utilisés comme une arme pour se venger sur son partenaire ou pour le manipuler. Quand le mari ou la femme se voit rejeter sur le plan sexuel, c’est une « lame » qui déchire le foyer ; c’est un problème qui est difficile à supporter. Le sourire se transforme en grincement de dents, et bientôt le divorce se tiendra à la porte.

Les rapports sexuels peuvent, par contre, souder et renforcer la relation entre les époux. Mon cousin, qui n’est pas encore chrétien, a une femme qui parle très mal et qui a même commis l’adultère à deux reprises. Un jour j’ai demandé à mon cousin pourquoi il garde cette femme-là. Voilà ce qu’il m’a répondu : « Cette femme me sert très bien à manger, comme cela se doit ; en plus, elle ne m’a jamais refusé au lit. Cela me suffit. »

Sa réponse m’a rappelé un proverbe : « Quelle que soit la manière dont tu élèves ton chat, quels que soient les soins que tu lui consacres, il a besoin de sa peau de souris. » Il aime la souris et ne s’en passera pas. La peau de souris peut représenter différentes choses dans un mariage : les paroles polies et respectueuses, les bons repas présentés à l’heure, le travail diligent, la satisfaction des besoins sexuels, la fidélité, etc.

Conclusion

Réfléchissez un peu à la joie qu’on éprouve le jour où l’on passe devant le maire, le sourire aux lèvres, afin de signer son nom et faire son mariage. Qui n’espère pas un foyer exemplaire ? Pensez au cortège qui accompagne le couple avec des cris de joie. Rappelez-vous la nourriture que l’on prend ce jour-là et le goût de ce gâteau de mariage.

Imaginez maintenant combien le foyer devient très amer et désagréable quand il est déchiré par les choses que nous avons énumérées. Ces lames du foyer remplacent les cris de joie par les cris de colère et les pleurs.

Avant qu’il ne soit trop tard, que chacun s’examine et se corrige. Qu’il pardonne aussi à son conjoint, comme le recommande Colossiens 3.12,13 : « Ainsi, puisque Dieu vous a choisis pour lui appartenir et qu’il vous aime, revêtez-vous d’ardente bonté, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience – supportez-vous les uns les autres, et, si l’un de vous a quelque chose à reprocher à un autre, pardonnez-vous mutuellement ; le Seigneur vous a pardonné : vous aussi, pardonnez-vous de la même manière » (Version Semeur). Le pardon n’est pas facultatif dans un mariage. Il n’est pas facultatif pour parvenir au paradis non plus : « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Matthieu 6.14,15).

Pardonnez-vous donc, et priez ensemble en tant que couple. En se rapprochant de Dieu, on se rapproche l’un de l’autre. Voilà ce qui peut renforcer très bien votre mariage.

FÉA Maonto Alexis
Danané, Côte d’Ivoire