Le Dieu de la création et de la révélation

Table des matières


Chapitre 4
La question de l’évolution

« Dieu tonne avec sa voix d’une manière merveilleuse.
Il fait de grandes choses que nous sommes incapables de comprendre. »
Job 37.5

L’évolution des espèces

Les explications darwinienne et néo-darwinienne de l’origine de la vie sur terre supposent une apparition spontanée de la vie sur terre ainsi qu’une longue évolution des espèces animales et végétales. Les théories darwiniennes et néo-darwiniennes postulent que les espèces animales auraient pu évoluer au point de se transformer en nouvelles espèces ; en d’autres mots elles supposent qu’il n’existe aucune limite au changement des espèces – qu’un poisson aurait pu finalement se transformer en primate, le primate en homme.

Bien entendu, personne ne doute que les espèces animales se soient transformées au cours du temps. Mais ces deux notions darwiniennes – celle d’une apparition spontanée de la vie et celle de mutations d’espèces en d’autres espèces complètement différentes – sont de nos jours incompatibles avec les données de la biologie et de la génétique.

Le récit de la création vu comme une légende

Le récit des origines dans le livre de la Genèse n’est-il qu’une reproduction (avec quelques variantes) des légendes babyloniennes de la création ? Si on lit attentivement les légendes babyloniennes de la création, on est frappé non pas de la similitude avec le texte biblique, mais des différences avec celui-ci.

La légende babylonienne raconte l’histoire d’un conflit entre les dieux du mal et les dieux du bien (Tiamat et Kingu). Tiamat se fait couper en deux, et une partie de son corps est utilisée pour faire le ciel alors qu’une autre partie de son corps devient la terre… La tablette la plus intéressante est sans doute la 6e, qui nous raconte comment l’homme fut créé.1Ancient Near Eastern Text Relating to the Old Testament, ed. J. B. Pritchard – section « Akkadian myths and epics », transl. E. A. Sleiser, University of Pennsylvania, pp. 68-69 – Princeton University Press. Ce polythéisme des légendes babyloniennes est en opposition au texte biblique. Ne parlons pas des autres mythologies, car seules les mythologies babyloniennes sont mises en parallèle avec les Écritures.

Pourquoi le récit de Gen. 1–3 n’est-il pas écrit dans un langage scientifique ? Mais quel langage scientifique ? Quelle terminologie scientifique ? Celle du 21e siècle ou celle du 19e siècle ? Que comprendraient celles et ceux qui n’ont pas une formation scientifique ? Qu’auraient compris d’un tel récit les hommes du 1er siècle ou ceux qui vécurent mille ans avant Jésus-Christ ?

La théorie darwinienne de l’évolution des espèces peut-elle être mise en parallèle au récit de la création que nous trouvons en Genèse ? Face à cette question, nous devons tout d’abord définir ce que nous entendons par « évolution ». Au-delà du mot « évolution » qui peut simplement signifier « changement » (et nul ne doute que les espèces animales puissent changer au cours du temps), cette théorie suppose que l’effet de certaines forces et de processus naturels produisit un seul puis plusieurs organismes vivants – qu’il n’y a donc pas eu de créateur. La théorie darwinienne suppose que les organismes primitifs ont ensuite évolué en produisant toutes sortes de plantes et d’animaux. Lorsque la surface de la terre est supposée s’être solidifiée (il y a quelques 3 ou 4 milliards d’années), des molécules simples se formèrent d’elles-mêmes – telles que l’hydrogène, le méthane, la vapeur d’eau. Puis, des molécules complexes durent leur origine à ces molécules plus simples. Ces molécules plus complexes étaient douées de la propriété de se multiplier et d’opérer des mutations. Puis, à partir de ces molécules apparurent des formes de vie pluricellulaires.

Il faut noter que selon Darwin l’évolution implique la transformation progressive d’une espèce vivante en une autre espèce. Dans son livre Origin of Species, Darwin se trouve perplexe face à ses propres théories (« Problems with my Thesis » au chapitre 6 de son « Origine des espèces » et la correspondance de Charles Darwin). Il ne trouve pas de réponses à des questions troublantes qui mettent en cause l’évolution des espèces. L’une de ces questions est l’improbabilité de concevoir l’évolution d’un organe aussi complexe que l’œil humain. Ces questions n’ont toujours pas reçu de réponses.2Darwin’s doubts : http://www.windowview.org/sci/pgs/09doubts.html

Le récit de la création en Genèse est-il une légende ou un mythe ?

La Genèse décrit la création comme une action directe de Dieu qui produisit en six jours les éléments qui composent l’univers et le monde. Certains suggèrent que le récit de la création est un récit symbolique que l’on peut adapter à la théorie de l’évolution.

Qu’est-ce qui nous motiverait donc à interpréter ce texte d’une manière figurée ? Est-ce une raison textuelle ? Quelle réponse nous est généralement proposée face à une telle question ? La réponse est celle-ci : « Puisque la théorie de l’évolution est un fait scientifique, le récit de la création en Genèse doit être une erreur ou un récit poétique ou figuré. » La question qui se pose alors est de savoir si l’évolution des espèces selon Darwin est un fait scientifique réellement irréfutable. Un auteur a dit à ce sujet :

« Le lecteur qui réfléchit, qu’il soit capable ou non de lire les textes originaux, est capable de reconnaître un mythe et une parabole ; est capable de distinguer entre la prose et la poésie, entre un langage figuré et un langage qu’il faut prendre au sens propre. Dans le récit biblique de la création, on ne trouve aucun élément textuel qui caractériserait un récit parabolique. »3Dr Surbug, Darwin, Evolution et Creation p. 45 Ed. Paul Zimmerman. Concordia Pub. House 1959.

Voyons de plus près s’il est possible de lire le texte biblique de la création comme une légende ou comme un mythe.

Les six jours de la création

Il n’y a pas de raison contextuelle ou textuelle qui nous autoriserait à interpréter ces « jours » comme figurés. Chaque fois que le mot jour (yom) est utilisé dans la Bible, le contexte nous montre clairement si le mot doit être compris dans le sens propre ou le sens figuré. Le mot hébreu olam décrit une longue période de temps. Ce mot aurait été mieux employé pour décrire de longues périodes de temps plutôt que le mot hébreu yom (jour).

Le livre de la Genèse est un des livres historiques de la Bible. Ce n’est pas un livre de poésie et de symboles. Le genre historique de la Genèse nous incite logiquement à interpréter yom dans son sens propre. À travers la Bible (et c’est généralement une règle en hébreu), lorsque le mot yom est précédé d’un chiffre nous, devons comprendre yom dans son sens propre.

La répétition des mots « matin » et « soir » confirme une telle interprétation. Ces deux expressions ne sont pas fortuites. Elles soulignent que yom doit être compris dans son sens propre. Ces deux mots (ereb et boger) sont utilisés plus de cent fois dans l’Ancien Testament… et ils sont toujours utilisés dans leur sens propre.

Si yom et figuré dans ce texte, que symbolisent ereb et boger ? Que symbolisent ces deux mots qui ne sont jamais utilisés symboliquement à travers toutes les Écritures ? Si yom symbolise une longue période de temps, les « matins » et « soirs » sont aussi de longues périodes de temps. Symbolisent-ils une longue période de lumière (matin) suivie d’une longue période de ténèbres (soir) ?

Certains critiques citent Psaumes 90.4 et 2 Pierre 3.8 pour dire que yom en Genèse chapitre 1 représente une longue période de temps. Cependant, ces passages nous enseignent l’éternité de Dieu. Ces passages sont-ils un critère suffisant pour changer des jours en années et des années en jours selon notre bon plaisir ? Les deux passages cités nous autoriseraient-ils à conclure que les 1 000 ans d’Apo. 20.7 ne sont « qu’un jour » ?

D’autres estiment que les jours de Gen. 1 ne sont pas des jours ordinaires de 24 heures puisqu’il n’y avait pas encore de soleil et de lune. Cependant, nous mesurons le temps en « jours » là même où le soleil n’apparaît pas pendant de longs mois : dans les régions polaires. Dans ces régions nul ne songerait à mesurer le temps en se basant sur l’apparition ou la non-apparition du soleil. Qui dirait qu’un jour au Pôle Nord équivaut à 6 mois dans une autre région du monde ?

Les plantes furent créées le 3e jour alors que le soleil fit son apparition le 4e jour. Les plantes dépendent du soleil pour survivre. Comment imaginer que les plantes puissent subsister pendant des millénaires sans le soleil ? De nombreuses plantes dépendent des oiseaux, des abeilles et autres insectes pour semer leur pollen. Comment se seraient-elles multipliées pendant des millénaires sans l’aide de ces animaux créés plus tard ?

Si nous comparons l’ordre de la création en Genèse et l’ordre supposé des fossiles, ces deux se contredisent. Nous en avons un exemple si nous considérons les arbres fruitiers, lesquels selon la Genèse apparurent avant les poissons et les autres animaux de la mer. La végétation apparaît en Genèse avant le soleil et la lune ; les poissons et les oiseaux apparaissent simultanément. Il ne suffit donc pas de dire que les jours (yom) de Genèse 1–2 symbolisent de longues périodes de temps ; il faudrait pouvoir montrer que ces périodes correspondent aux époques géologiques.

À propos de la création initiale, le récit biblique affirme que « Dieu dit que cela était bon ». Comment pouvons-nous réconcilier cette affirmation de la Bible avec les théories de Darwin qui impliquent la lutte et la domination des créatures plus fortes sur celles qui sont plus vulnérables ?

Le Sabbat (le 7e jour de la semaine) est le jour que Dieu a institué comme jour de repos pour Israël. Combien de milliers d’années représentent ce Sabbat (voir Gen. 2.1-3 ; Ex. 20.11 ; 31.17) ? Le Nouveau Testament montre que le repos du 7e jour signifiait pour Dieu que la création était achevée (Héb. 4.3 ; 4.10). La création était achevée et bonne aux yeux de Dieu (Gen. 1.31 ; Rom. 8.18-22 ; Psaume 136).

Les espèces (Gen. 1.21, 24, 25)

La Genèse dit explicitement que les différentes formes d’organismes vivants devaient se reproduire « selon leur espèce ». Cela implique qu’il y a une limitation des variations dans le processus de reproduction. Quel que soit le sens précis du mot hébreu qui est traduit « espèce », nous pouvons, à la rigueur, accepter des variations dans un même groupe d’organismes (des mutations) ; mais ce mot s’oppose à l’idée qu’il puisse y avoir des variations d’un groupe d’organismes à un autre (des transmutations). Cette affirmation de Genèse est en contradiction flagrante avec le principe de base de la théorie de l’évolution qui implique des mutations à l’intérieur d’une espèce et qui finissent par produire une autre espèce complètement distincte.

L’évolution des espèces selon Darwin suppose que dans le processus de l’évolution il n’y avait pas de barrière infranchissable entre les différentes espèces. Le mot qui est traduit « espèce » en Gen. 1 (min en hébreu) désigne des groupes d’organismes qui se reproduisent (voir Gen. 1.21, 24, 25). Ce mot n’est certainement pas une référence aux « espèces » en général, mais pourrait être une référence aux genres, familles et ordres ou autres catégories de taxonomie. La classification qui est utilisée aujourd’hui est surtout celle (très utile) qui a été mise au point par Linné il y a environ deux cents ans. Il n’y a pas de raison de penser que le mot « espèce » tel qu’il fut utilisé par Moïse il y a 3 500 années est l’équivalent précis du mot « espèce » tel qu’il est employé aujourd’hui. Des recherches récentes faites par des érudits de la langue hébraïque indiquent que le mot min pourrait avoir un sens plus large que notre mot « espèce » et pourrait correspondre à des groupes tels que les familles et ordres utilisés dans la classification taxonomique de Linné. Il se pourrait même que ce mot n’ait pas d’équivalent précis dans notre 21e siècle.

Nous pouvons en déduire que tout changement dans les organismes n’a lieu qu’à l’intérieur de certaines limites – limites fixées par Dieu – puisque les Écritures enseignent que les organismes se reproduisent selon leur espèce. Il ne peut donc pas y avoir de changement dans un organisme qui ferait que cet organisme est d’une « espèce » différente de ses ancêtres.4The Case for Creation, Wayne Frair and P. W. Davis pp. 78, 79.

La biologie est en accord avec ce point de vue de la Bible concernant la reproduction des espèces. À la base un genre n’est pas comparable à un autre genre, du fait de sa propre constitution interne, et surtout à cause de l’ADN de ses gènes. Il existe différents genres et la constitution de ces genres varie. Ce fait suffit à isoler d’une façon effective les différents genres les uns des autres par un fossé infranchissable :

« La diversité organique est un fait que l’on peut constater et auquel chacun est plus ou moins accoutumé… Si nous rassemblons autant d’êtres vivants que nous pouvons le faire, nous observons tout de suite que leurs différences ne constituent aucune sorte de distribution continue. Au lieu de cela nous trouvons une multitude de distributions subtiles et bien distinctes. Le monde vivant n’est pas en soi un ordre unique d’être vivants dans lequel deux variétés sont reliées par des degrés successifs qui ne montrent aucune lacune. Ce que nous trouvons, c’est une liste de groupes plus ou moins distincts – groupes entre lesquels les intermédiaires sont inexistants ou du moins rares. »5T. Dobzhanky, Genetics& The Origin of Species, 3 Ed. p. 4

Ceux qui affirment que le récit de la création en Genèse n’est pas historique mais « mythique » ne sont pas d’accord sur le genre littéraire de ce récit « mythique ». Il leur serait difficile d’être d’accord sur ce sujet, car le récit de la création n’est que de la simple prose. Lorsqu’on écoute les critiques, on a le choix entre un poème, un poème mythologique, une saga, une cosmologie épique, une cosmologie légendaire, etc. Cependant, le texte lui-même ne comporte pas de preuves textuelles pour tous ces genres littéraires supposés. Encore une fois, le texte hébreu n’est que de la prose. Ainsi, le célèbre commentateur Leupold dit que le récit de la création en Genèse est « une description des événements tels qu’ils se déroulèrent ».6Leupold, Exposition of Genesis p. 25. Nous sommes contraints bibliquement et théologiquement d’accepter le récit de la création tel que nous le lisons. C’est le récit d’événements qui se sont réellement déroulés.

La Genèse et les généalogies

En Genèse 5 nous est montrée la naissance de Seth, qui à son tour engendra Énosch, lui-même père de Kénan, etc., et ce jusqu’à Noé. Nous trouvons la même liste en Luc 3. Tous reconnaîtront que Luc est un écrivain qui met l’accent sur l’historicité de ses écrits (Luc 1.1-4). Comment pouvons-nous douter de la réalité de ces généalogies ?

Une expression en Gen. 2.4 est aussi très révélatrice : « Voici les origines de cieux et de la terre, quand ils furent créés. » Le mot « origine » est en hébreu tõldõth. Le mot tõldõth n’a pas exactement le même sens que le mot hébreu bereshith (« commencement » Genèse 1.1). À la base ces deux mots veulent dire « commencement », « origine ». Cependant bereshith implique une « cause initiale » alors que tõldõth se réfère aux « effets », aux « conséquences ». En effet tõldõth vient de yaladh qui veut dire « donner naissance, procréer, et par extension veut dire développements, effets, conséquences ».7Voir Thomas Whitelax, Exposition of Genesis » p. 40 ainsi que Keil, Kalisch, Genesius. La même expression est employée en Gen. 2.4 ; on la trouve aussi en Gen. 5.1 traduite « la postérité d’Adam » ; 6.9 ; voir aussi « la postérité des fils de Noé ; 11.10 ; 11.27 ; 25.12 ; 25.19 ; 36.1 ; 36.9 ; 37.2. Des érudits tels que Desch soulignent le fait que cette formule tõldõth (postérité) sert de titre à des généalogies historiques.8Voir Symposium on Creation p. 64 Baker Book House. Op. cit « Lutherischer Rundblick ».

Il est donc intéressant de noter que cette formule est utilisée en Gen. 2.4 en rapport avec la création, l’origine des cieux et de la terre. Cette formule comme dans les autres passages de Genèse montre la cause initiale historique qui a provoqué certains développements. Ainsi le « livre de la postérité (tõldõth) d’Adam » pourrait être littéralement traduit : « le livre des développements de la cause initiale Adam ».

Ces quelques remarques relatives au texte original posent des problèmes sans solution à ceux qui rejettent l’historicité des premiers chapitres de la Genèse. Nous conclurons ces remarques par deux observations du prof. Edward Young (qui fut professeur d’Ancien Testament à Westminster Theological Seminary) dans son livre Genesis 3 : « Tout dans le chapitre nous pousse à conclure que l’écrivain utilise la simple prose. L’écrivain décrit des événements qui se sont réellement déroulés » (Genesis 3, p. 55).

Certains critiques interprètent les premiers chapitres de Genèse comme une polémique contre des concepts païens ; polémique qui viserait à enseigner ce qu’est la souveraineté de Dieu, sa bonté, etc.… mais dont le but ne serait pas de nous informer quant à l’ordre véritable et historique de la création. Il est vrai que le récit de la création peut constituer une réfutation de notions païennes, mais cela ne signifie pas que ce récit est nécessairement sans portée historique. Les deux choses ne sont pas en opposition.

Certains critiques estiment que Genèse chapitres 1 et 2 peuvent être assimilés à des louanges qui rendent gloire au Dieu créateur, louanges semblables à d’autres passages dans les Écritures tels que Psaumes 104 ; Proverbes 8 ; Job 38& 39 etc. Toutefois, une comparaison entre par exemple le Psaume 104 et Genèse 1–2 révèle des différences très nettes entre les deux passages bibliques.

Le Psaume est caractérisé par le parallélisme hébraïque. Mais cela n’est pas le cas dans le récit de la création en Genèse. Le Psaume commence par ces paroles : « Mon âme, bénis l’Éternel ! » Ce premier verset introduit le thème du Psaume et continue ainsi : « Éternel, mon Dieu, tu es infiniment grand. » Ainsi, le Psaume déclare être un poème de louange à Dieu. Il n’en est pas de même du récit de la création en Genèse. De plus, c’est une erreur d’affirmer que le Psaume 104 est un récit de la création. Le Psaume ne mentionne pas plus la création de l’homme que celle de l’animal. Proverbes 8 ne mentionne pas le soleil, la lune, les étoiles, les animaux, l’homme et la femme. Ainsi en est-il de Job 38& 39. Il est vrai que tous ces hymnes de louanges supposent le récit de la création en Genèse ; ils supposent, au départ, que le lecteur est déjà familiarisé avec le récit de la création en Genèse. Ces louanges sont des méditations spirituelles sur certains aspects de la création et sur le caractère de Dieu. Cependant, on ne peut en conclure que le récit de la Genèse est du même genre littéraire et nous a été donné dans le même but.

Les anthropomorphismes attribués à Dieu

L’emploi d’expressions anthropomorphiques dans le récit de la création (« Dieu dit… », « Dieu vit que cela était bon) prouverait-il la nature symbolique et le genre poétique du récit ? La présence d’expressions anthropomorphiques attribuées à Dieu ne s’oppose pas nécessairement à la nature historique du texte (voir Gen. 11.5 ; Ex. 3.8 ; Luc 11.20). Ainsi, selon Young :

« L’expression « il souffla » peut être appelée une expression anthropomorphique, mais l’utilisation qui en est faite dans ce sens est limitée. L’homme était réellement un homme, ainsi que la poussière et le souffle de vie. On ne peut pas parler légitimement d’anthropomorphismes dans ces dernières expressions. »9Voir « Symposium on Creation » p. 66. Westminster Theological Journal, May 1963 p. 169.

Nous pouvons conclure avec le professeur Leupold que le récit de la création n’est pas constitué de « présuppositions mythiques », « d’exagérations poétiques » ou de « vagues suppositions ». Le récit de la création en Genèse est un récit d’événements tels qu’ils se sont réellement déroulés… événements d’une importance capitale pour l’humanité » (Exposition of Genesis, p. 25).

La question du péché et de la mort

Si l’on rejette l’historicité du récit qui se trouve en Gen. 1–3, nous n’avons aucune explication satisfaisante quant à l’origine du péché et de la mort. Le récit nous fait entendre que la création était « bonne » aux yeux de Dieu. L’être humain (homme et femme) fut créé à « l’image de son créateur ». Comment réconcilier cela avec le darwinisme ? Le mal, la souffrance, la mort font partie intégrante du processus nécessaire à l’évolution. La Genèse et le Nouveau Testament déclarent que la mort et le péché survinrent à la chute d’Adam et Ève. La présence de l’arbre de vie dans le jardin d’Eden montre que depuis le commencement l’homme était une créature dont l’existence dépendait de Dieu. Cette dépendance est représentée par l’arbre de vie sans lequel l’être humain finirait par périr, car il n’est pas immortel. Par le péché il annula pour lui-même ce privilège, et au moment même de sa transgression il prit le chemin de la mort ; il se coupa de la relation avec Dieu, de la présence de l’arbre de vie.

L’état de l’être humain avant la chute n’était pas un état d’immortalité absolue ou la certitude de ne pouvoir mourir sous aucune condition, ou même une liberté totale vis-à-vis de la mort, dans le sens où Dieu et les anges sont immortels. Il était dans un état d’« immortalité » seulement sous certaines conditions. Tant que l’homme se nourrissait de l’arbre de vie, il ne pouvait mourir. Cet arbre avait la capacité de prolonger la vie physique de l’homme (Gen. 2.9& 3.22). L’homme fut privé de l’arbre de vie lorsqu’il fut banni du jardin. La possibilité de vivre à jamais aurait permis à l’être humain de vivre à jamais dans le péché et aurait éliminé pour lui toute possibilité de renouvellement ou de restauration.

Le témoignage du Nouveau Testament

L’Écriture est elle-même la meilleure interprète des Écritures. Le Nouveau Testament nous enseigne beaucoup de vérités concernant Adam et Ève et nous montre la position de nos ancêtres par rapport au plan de rédemption et par rapport aux grandes doctrines chrétiennes. Jésus-Christ croyait lui-même que les douze premiers chapitres de la Genèse sont historiques. Il en fait la base de plusieurs enseignements importants. Adam et Ève vécurent et furent le premier couple de l’histoire humaine. Jésus utilise cet exemple historique pour montrer quelle doit être, de tout temps, la relation entre l’homme et la femme dans le mariage (voir Gen. 1.27, 28 ; 2.21, 22 ; Mat. 19.4 ; Marc 10.7).

En Jean 8.44, Jésus fait allusion au mensonge de Satan. Jésus croyait à la réalité du récit de la tentation d’Ève par Satan décrite en Genèse ch. 3. Jésus croyait à l’historicité du déluge. Il mentionne la corruption des hommes de ce temps-là et conclut en montrant le résultat de cette corruption (voir Gen. 7.23 ; Mat. 24.38 ; Luc 17.27). Jésus croyait à l’existence d’Abel. Il croyait qu’Abel fut tué par son frère (voir Mat. 23.35 ; Luc 11.51). En Matthieu 23 Jésus nous donne deux exemples historiques d’hommes justes qui furent martyrisés (Abel et Zacharie, 2 Chroniques 24.20). Pour Jésus le sang d’Abel coula réellement, et il fut bien le fils d’Adam et Ève (Gen. 4.2, 8, 25).

La généalogie de Jésus remonte jusqu’aux premiers chapitres de la Genèse, même jusqu’à Adam (Luc 3.23-38). Pourquoi ces personnages seraient-ils tous des personnages historiques… sauf Adam et Ève ?

L’apôtre Paul croyait à l’historicité des premiers chapitres de la Genèse (1 Cor. 11.8, 12 ; 1 Tim. 2.13 ; Romains 5.12, 17). À propos de ce dernier passage, un auteur a dit :

« La chute historique d’Adam et Ève – ces deux individus – est le présupposé sur lequel s’appuie la réalité de la condition perdue de l’homme et la nécessité d’un sauveur. Le texte insiste sur le besoin d’un tel sauveur en soulignant que ce fut par un homme que le besoin de salut se fit sentir. C’est cela qui ressort de 1 Cor. 15.44-49, 57 ; Rom. 5.12, 15-19 – cf. aussi 1 Tim. 2.13, 14 ; 1 Cor. 11.8, 9. »10Dr W. R. Roehrs, The Creation Account of Genesis, « Concordia Theological Monthly », May 1965, pp. 317-318.

L’état actuel du Darwinisme

« L’état actuel du darwinisme n’a guère changé depuis 1860 lorsqu’Huxley avouait que la théorie de l’évolution n’est pas une théorie encore certaine mais une hypothèse tentante, extrêmement valable et probable, mais néanmoins… une hypothèse. »11Dr Gertrude Himmelfarb, Darwin and the Darwinian Revolution, Chatto& Windyus 1959, p. 366.

« L’évolution est bien décrite par le mot « philosophie » mais elle est mal décrite par le mot « science ». Si elle est appelée « science », alors il s’agit d’une « science » qui ne mérite pas ce nom. »12Dr Merson Davies, The Bible and Modern Science, 4th Ed. T.& A. Constable, 1963, p. 93.

« Le succès du darwinisme fut le prélude au déclin de l’intégrité scientifique. »13Dr W. R. Thompson dans son introduction à L’origine des Espèces de C. Darwin. p. XXI J. M. Dent& Sons, 1956.

« Lorsque la théorie de l’évolution était encore jeune, et que les faits alors connus (bien que peu nombreux) semblaient la confirmer, la plupart des gens disaient que c’était une théorie absurde. Un siècle est passé, et beaucoup d’autres faits ont été découverts qui s’opposent à la théorie de l’évolution. Cependant, aujourd’hui, la plupart des gens disent que la science a prouvé l’exactitude de la théorie de l’évolution et que nous devons l’accepter. N’est-ce pas là, le plus grand paradoxe de ces cent dernières années ? »14Prof. J. Tinkle, Good News Broadcaster, Oct. 1965, p. 16.

Le darwinisme et les diverses conceptions de l’évolution

Les zoologues modernes font une distinction entre le « darwinisme » et les théories de l’évolution telles qu’elles sont postulées de nos jours. Au cœur de la théorie de l’évolution selon Darwin, il y a ce qu’on appelle la théorie de la « sélection naturelle ». Un scientifique de l’époque de Darwin a défini ainsi cette théorie :

« Lorsque sous certaines conditions des variétés sont produites et qui s’accommodent mieux que d’autres aux circonstances de la vie, ces premiers seront victorieux dans la lutte pour l’existence, et les derniers seront éliminés. »15Prof. Wasman Erich, The Problem of Evolution, G. Kegan Paul Trench, Trubner& Co. Ltd. 1909, p. 40.

Parfois on pense à tort que les théories de l’évolution telles qu’elles sont postulées aujourd’hui par les plus éminents chercheurs ont comme fondement principal le « darwinisme ». Or, de nos jours rares sont les savants qui tout en croyant à l’évolution des espèces acceptent la théorie de Darwin concernant la notion de sélection naturelle ; parfois ils acceptent cette notion mais la considèrent comme secondaire dans le processus de l’évolution.

Pour admettre le darwinisme, certains présupposés restent fondamentaux. Le premier a trait à l’origine et à l’âge de l’univers. Certaines théories scientifiques sur l’origine de l’univers contredisent la Bible, mais nous pouvons affirmer qu’il n’y a pas de fait connu et expérimenté qui contredise Gen. 1–3. Il existe de nombreuses théories sur l’origine et l’âge de l’univers et de la terre. Ces théories sont variées, et elles reposent toutes sur un certain nombre d’hypothèses. Nous attendons l’expérience qui prouvera l’une de ces théories sur l’origine et l’âge de l’univers. Comme le dit Immanuel Velikosky :

« Il est admis que nous ne pouvons connaître la vérité sur l’origine du système planétaire et cométaire qui remonte à des milliards d’années. Le point faible dans ce problème de l’origine et du développement du système solaire, c’est qu’il demeure spéculatif. C’est une opinion courante que, faute d’avoir été présents à la formation du système, nous ne pouvons légitimement avoir la moindre idée de cette formation. Tout ce que nous pouvons faire, pense-t-on, c’est d’explorer une seule planète, celle qui nous porte, afin d’apprendre son histoire puis, par déduction, tenter d’appliquer les résultats ainsi recueillis à d’autres membres de la famille solaire. »16Voir Mondes En Collision, Immanuel Velikovsky, Ed. Stock 1967, p. 14.

Comme nous l’avons déjà dit, le récit de la création en Genèse s’harmonise d’une façon surprenante avec des vérités scientifiques fondamentales. En cela, ce récit est unique parmi d’autres cosmogonies : « D’autre part, ce texte présente un contraste frappant avec les autres cosmogonies qui nous sont parvenues d’avant l’âge scientifique. »17Marcus Dod, « Genesis » The Exposition Bible, p. 3.

Les présupposés qui sont à la base de notre croyance sur la question de l’origine de l’univers et de la terre sont des présupposés d’ordre philosophique. Il faut donc souligner l’importance de l’a priori philosophique dans la position adoptée :

« À la base, la question des origines est une question philosophique. Alors que l’homme s’interroge sur son origine ou sur sa constitution, sa pensée doit, éventuellement, dépasser le cadre de ce qu’on peut observer par l’expérimentation pour entrer dans les domaines métaphysiques de la théologie et de la philosophie. Cela est vrai parce que l’origine de l’univers et l’origine de la vie ne sont pas des événements observables ou qui peuvent être reproduits dans un laboratoire tels qu’ils se sont déroulés. En outre, si un homme de science est contraint par une prédisposition ou des présupposés philosophiques à chercher uniquement des explications « mécaniques » alors bien sûr l’alternative théologique est éliminée. Le but de ce livre est de montrer qu’il n’est pas raisonnable d’ignorer l’alternative théologique dans la question des origines. »18D. England, A Christian view of Origins, p. 13.

« Nous en arrivons finalement au point où les théories qui sont basées sur nos concepts actuels des lois physiques ne peuvent plus rien nous dire. À ce point nous passons des lois physiques aux principes métaphysiques, de l’astronomie à la théologie où les points de vue scientifiques se mêlent aux croyances personnelles de l’individu. »19Dr Lovell, The Individual and the Universe, New York : Harper& Row, Pub. 1958, p. 84.

« La science n’offre pas de réponse satisfaisante à deux questions fondamentales : la question des origines et la question de la fin. »20Robert Jastrow, Red giants and white dwarfs, p. 32

« Les cosmologistes, pour la plupart, demeurent silencieux sur la question des origines premières et laissent cette question aux philosophes et aux théologiens. »21L. Bernett, The Universe and Dr Einstein, New York : Harper& Brothers, 1948, p. 10.

Le récit de la création ne peut pas être interprété comme « mythique » si l’on s’en tient au texte biblique. Cependant, cela ne signifie pas que le récit de la création en Genèse est une description scientifique précise de la création.

Le récit de la création a pour but de faire comprendre aux hommes de tous les âges et de toutes les cultures comment Dieu fut à l’origine de ce monde et comment la nature était « bonne ». C’est pour cela qu’il fallait que le récit de la création en Genèse soit simple à comprendre et dénué des concepts (mythiques ou scientifiques) typiques à certains âges et à certains peuples. Le récit de la création ne nous dit rien de précis et de certain sur l’âge exact de l’univers et de la terre. Les chronologies bibliques sont elles-mêmes insuffisantes pour déterminer l’âge de la terre et de l’apparition de l’homme avec précision. Les chronologies de la Genèse sont incomplètes. Seuls les principaux individus sont mentionnés ; l’âge des individus n’est pas toujours précisé, etc.22Ussher, l’évêque anglais, fit une grande erreur lorsqu’il affirma dogmatiquement que la terre a 6 000 ans d’âge. La Bible ne dit rien de tel. Nous le répétons : La Bible ne nous dit rien de spécifique concernant l’âge de la terre et le moment où nous pouvons situer l’apparition de l’être humain. La seule conclusion que l’on pourrait tirer des chronologies de la Genèse est qu’on doit évaluer l’apparition de l’être humain en « milliers » d’années plutôt qu’en « millions » d’années.

Le récit de la création en Genèse souligne trois vérités.

  1. Dieu est le créateur. Toute la création est le résultat du commandement divin et de la volonté divine. Sans Dieu le monde n’existerait pas (cf. Jean 1.1-3). De nombreux textes bibliques font appel à la création pour démontrer la puissance de Dieu.
  2. La création se fit selon un certain ordre, et l’on y voit une certaine harmonie. En outre la création était « bonne » aux yeux de Dieu.
  3. L’être humain (homme et femme) fut créé à l’image de son créateur, et cela fait de lui une créature unique. Il est présenté comme ayant une relation unique avec le Créateur et des responsabilités uniques envers le Créateur et la création.

Ces trois vérités qui ressortent du récit de la création sont trois thèmes fondamentaux des Écritures et du plan de la rédemption ; elles donnent un sens à de nombreux enseignements de la Parole de Dieu. Il n’est pas nécessaire de se plier au compromis de « l’évolutionnisme théiste » pour avoir une croyance qui ne contredise ni la révélation divine ni les faits scientifiques. Il nous faut voir objectivement les limites (scientifiques) de la révélation et les limites (théologiques) de la science.

Les méthodes pour estimer l’âge de la terre

Il nous faut à présent faire mention des principales méthodes employées pour déterminer les origines du monde ou de l’homme.

La datation par l’uranium

C’est sans doute la méthode la mieux connue du grand public. Par cette méthode, on mesure la quantité de certains éléments radioactifs contenus dans les roches. L’uranium se désintègre en d’autres éléments jusqu’à devenir du plomb. Tel que nous pouvons le constater aujourd’hui, ce processus de désintégration est constant. Nous savons que dans les conditions actuelles, 7 600 000 000 grammes d’uranium produisent 1 gramme de plomb en un an. Connaissant cela, on peut calculer l’âge des roches. De nombreuses substances se forment au cours de cette transformation (U238/Pb206). Chacune de ces substances se désintègre à un moment donné et en devient une autre. Cette désintégration est mesurée en « périodes » (« demies-vies ») – la « période » est le temps nécessaire à la moitié d’une certaine quantité d’une substance radioactive pour qu’elle se désintègre. On suppose dans ce calcul que, lors de leur formation initiale, les roches ne contenaient que de l’uranium. D’autres méthodes dépendent de celle de l’U238 (par exemple « the ore method »& « meteorite method »).23« Genes, Genesis and Evolution » Klotz p. 101, General Inorganic Chemistry, M. C. Sneed& J. Lewis Maynard – N. Y. Van Nustrand 1942, p. 876.

On constate que seul U238 et U234 ont une « période » longue. Les autres éléments se désintègrent relativement lentement. On donne un âge très grand aux roches à cause des périodes de l’U238 et de l’U234. Si pour une raison ou une autre ces deux éléments ne se trouvaient pas tels quels dès le départ dans les roches (si par exemple Dieu avait placé dans les roches, dès la création, de l’ionium et du radium ou un autre élément de la série), on arriverait à des âges bien plus récents que ceux auxquels on arrive en supposant qu’il n’y avait que de l’uranium dans les roches au départ (voir Genes, Genesis and Evolution, Klotz pp. 102, 103). Par conséquent la méthode suppose donc un certain nombre de choses :

  1. Les roches ne contenaient que de l’uranium lorsque la couche terrestre se forma.
  2. Il n’y a pas eu d’autres transformations en dehors de la transformation radioactive de U238 en Pb206.
  3. Chaque minerai de Pb tient son origine d’un seul lieu et n’a pas été mélangé avec du Pb provenant d’autres sources.
  4. On peut déterminer les quantités d’uranium, de thorium et de Pb non radioactives qui auraient été dans les roches à l’origine.
  5. Le processus de désintégration, qui dans les conditions actuelles ne peut être ni accéléré ni ralenti, est toujours demeuré constant depuis le moment où les roches furent originellement formées.

Les géologues et les physiciens reconnaissent que les suppositions 2), 3), 4), 5) ne sont pas forcément correctes (voir Klotz pp. 102-103). Les résultats obtenus par différentes méthodes varient. Citant une revue scientifique Klotz en donne plusieurs exemples.24Nier. Alfred O, « The Isotopic Constitution of Radiogenic Leads and the Measurement of Geological Time III » – Physical Review, LX 1941, p. 112. Il faut souligner qu’il est toujours difficile de déterminer dans une roche la quantité de plomb non radioactif. Cela rend le calcul plutôt incertain (Patterson, Tilton et Inghram pensent que cette méthode est encore incertaine, voir Klotz p. 109).

La datation par le carbone 14

Cette méthode de datation présente aussi des difficultés et nécessite certains présupposés :

« Il est possible que certaines substances aient moins de radioactivité à cause de l’intrusion de carbone « mort » . Ceci aurait pour résultat de donner un âge plus grand à cette substance, alors qu’en réalité, elle est plus jeune. Il est aussi possible que le contenu en radiocarbone de certains éléments puisse être enrichi par certains processus chimiques et physiques. Cela aurait pour résultat de donner un âge moins grand à telle ou telle substance… il existe, en outre, de nombreuses causes de contamination des instruments utilisés pendant les tests ».25Klotz p. 113& « Radiocarbon datability of Peat, Marl Caliche and Archaelogical materials » « Science » XIV 1951 pp. 55ff H. H. Bartlett.

Autres méthodes de datation pour estimer l’âge de la terre

L’érosion

C’est l’effet d’usure et de transformation que les eaux et les agents atmosphériques font subir à l’écorce terrestre et qui permettrait d’estimer l’âge de la terre à 420 millions d’années.

La salinité des océans

Les océans contiendraient 12 600 milliards de tonnes de sel. En connaissant les dépôts salins annuels, on a estimé l’âge de la terre à 360 millions d’années. On suppose que les phénomènes d’érosion qui sont liés à ces dépôts salins ont toujours été uniformes.

À propos des méthodes radioactives

On détermine le temps qu’il faut pour certains corps radioactifs de perdre de leur radioactivité. On suppose qu’il n’y a pas eu par le passé d’autres processus de radiations ou qu’il ne peut exister aucun moyen permettant l’accélération ou le ralentissement du processus. Le calcul suppose qu’il n’y a pas eu d’autre isotope attaché à l’échantillon et qu’il n’y a pas eu par le passé d’autres processus de radiation et qu’en outre il n’y a pas eu de ralentissement ou d’accélération du processus au cours de temps. Ces méthodes permettraient d’estimer l’âge de la terre à 3,3 milliards d’années.

L’âge de la terre et le darwinisme

Ce sont là les principales méthodes employées, et toutes présentent un certain degré d’incertitude. Que dirons-nous donc des évidences scientifiques sur l’âge de la terre ? Un grand nombre d’évidences et d’observations indiqueraient que l’âge de la terre est supérieur à l’âge qui a été postulé par Ussher. Nous devons être circonspects sur ces calculs et ne pas insister que la terre n’aurait que 6 000 ans d’âge.

Nombre de processus qui depuis longtemps ont été considérés comme des processus très lents (calculés en millions d’années) sont maintenant reconnus pour avoir été d’une durée plus courte. Par exemple, on suppose généralement que le pétrole se forme seulement après que la substance organique initiale soit couverte de plusieurs milliers de pieds de surcharge, après des millions d’années. Cependant, Smith a découvert des hydrocarbures (dont le pétrole est composé) dans des couches qui ont été estimées comme étant « récentes ». Un échantillon d’hydrocarbures trouvé dans le golfe du Mexique fut daté par la méthode de C14 et on l’estime à 12 300 +/- 1200 années – il y a une grande différence entre ces résultats et les millions d’années qui avaient été estimés pour leur formation.

Certaines espèces mammifères qui existent aujourd’hui sont supposées avoir existé pendant un million d’années sans jamais avoir évolué au-delà de l’espèce. Certaines espèces d’invertébrés vivant aujourd’hui sont supposées avoir subsisté telles quelles pendant 30 millions d’années.

En quoi consistent les évidences en faveur du darwinisme ?

« Lorsqu’on survole un manuel traitant de l’évolution de l’homme à partir de l’ordre des primates, on peut être impressionné par des substantifs d’origine latine aux allures savantes… d’autant plus que ces ancêtres supposés de notre espèce sont représentés d’une manière fort réaliste au moyen de magnifiques dessins ou illustrations. Ces soi-disant ascendants de l’homme ne sont pourtant que le fruit d’une foi aveugle en l’hypothèse darwinienne. En réalité nul n’a jamais retrouvé ces imaginaires ancêtres. On a simplement donné des noms ronflants à quelques morceaux de mâchoires et à quelques dents cassées ramassés ici et là. En outre ces quelques morceaux de mâchoires ou de dents sont apparus d’un seul coup sans laisser trace de leur « longue évolution ». N’est-il pas curieux de voir apparaître le parapitecus (soi-disant le premier fossile d’un singe qui consiste en deux mâchoires), vieux de 40 millions d’années, en plein oligocène alors que son ancêtre le plus lointain serait vieux de 70 millions d’années ? Mais entre-temps pas trace de fossiles intermédiaires ! Le parapithecus aurait évolué et produit au bout de 10 à 15 millions d’années le dryopithecus. Malheureusement, encore une fois, ce dernier n’a laissé aucune trace de son évolution supposée. Les avis des éminents spécialistes divergent en fait sur le lien entre ce primate, le singe et l’homme. Ensuite viendrait le pliopithecus il y a environ 12 millions d’années (un reste de mâchoire et quelques dents). De même pour le ramapithecus daté à 10 millions d’années. On prétend que l’évolution des primates s’est faite sur une période d’environ 70 millions d’années. Mais sur quoi repose cette affirmation ? Sur quelques morceaux de mâchoires et quelques dents. Les fossiles intermédiaires restent introuvables (selon Darwin ces fossiles intermédiaires seraient découverts mais cela n’a jamais été le cas : ils restent introuvables à ce jour). Tout démontre que la soi-disant évolution des primates, puis de l’australopithecus, puis de l’homme ne repose sur aucune évidence observable ou tangible. »26Yann Opsitch, Horizons Chrétiens, Numéro 22, 1982. https://digitalcommons.acu.edu/horizons_chretiens/vol7/iss22/5/

Évidences quant à l’évolution des espèces

Les « évidences » d’une évolution darwinienne des espèces que nous présentons à présent sont celles que l’on enseigne actuellement dans les programmes scolaires. Les âges en millions d’années attribués aux invertébrés ou aux vertébrés sont fondés sur la géologie, mais comme le rappelle le professeur Énoch, « l’ordre géologique semble être une duperie ; les fossiles sont mis dans un certain ordre suivant la strate où ils furent découverts puis les strates sont combinées suivant les fossiles qu’on y a découverts ».

Ces explications reposent sur la notion d’une uniformité des phénomènes géologiques, mais cette uniformité est largement battue en brèche par la recherche actuelle. Ainsi, Énoch évoque l’importance des catastrophes et bouleversements géologiques et planétaires qui ont eu des effets déterminants sur le monde vivant. Le géologue Steve A. Austin étudia de près le Grand Canyon aux USA et publia son livre « Grand Canyon : Monument to Catastrophe » (Le Grand Canyon : monument d’une catastrophe), où il démontre que ce sont des séries de catastrophes qui ont produit le paysage du Grand Canyon et non des microévénements sur des millions d’années.

Quelles sont les évidences qui sembleraient favoriser la théorie darwinienne de l’évolution des espèces ? Ces évidences sont de deux ordres : 1. Les évidences paléontologiques (les fossiles). 2. Les évidences expérimentales (la génétique).

La paléontologie

L’évidence présentée par les fossiles est certainement la plus concrète que pourrait souhaiter l’évolutionniste. Si la théorie de Darwin était vérifiable, l’évidence paléontologique devrait être irréfutable ; elle devrait être si abondante qu’on ne cesserait de faire des découvertes. Si des fossiles sont découverts, il faut alors franchement les étudier à la lumière de nos connaissances actuelles. Mais en réalité les interprétations fondées sur les fossiles sont souvent imaginaires et supposent, comme un fait acquis, ce qui est à prouver (l’évolution).

La première faiblesse dont il faut faire mention concerne les nombreuses lacunes qui existent entre les principales catégories d’animaux et de plantes. Darwin reconnaissait lui-même cette faiblesse :

« C’est là, sans doute, l’objection la plus sérieuse et la plus évidente qui puisse être faite à la théorie. L’explication se trouve, je pense, dans l’imperfection du relevé géologique. » (C. Darwin, The Origine of Species 6th Ed. pp. 292-293)

Les invertébrés

Un nombre d’observations permet de montrer que des formes animales classées parmi les fossiles existent encore aujourd’hui alors qu’on les croyait disparues.

Par exemple : le cœlacanthe (poisson) ; l’opossum (sarigue), le brachiopode linguatule, le limule et un certain nombre de fourmis. Le cœlacanthe selon la théorie de l’évolution avait disparu « depuis des millions d’années ». Il fut découvert vivant en 1935. Le neophilena galatheia est un mollusque qui, en théorie, s’était éteint pendant le dévonien (ère primaire), mais fut découvert vivant dans les années 1950 à Acapulco. On suppose que cet animal aurait continué à exister pendant 280 millions d’année et pourtant il n’a absolument pas évolué.

Les lacunes entre différents fossiles contredisent la théorie de Darwin. Dr Merson Davis écrit :

« Les évidences géologiques s’opposent à la théorie de l’évolution. Les groupes les plus importants et les plus complexes de créatures n’ont rien qui permette de joindre les phylums, les classes et les ordres. En d’autres mots les « chaînons » manquent là où, précisément, ils devraient être plus nombreux… Les nouvelles structures apparaissent soudainement et sont des plus complexes, comprenant des éléments qui seraient inutiles sans la présence des autres. » (Enoch, Evolution or Creation, p. 45)

« Toutes les tentatives de reconstitution de « rameaux phylogéniques », c’est-à-dire la détermination des espèces fossiles successives qui constituent réellement la lignée ancestrale d’un groupe, n’ont jamais permis de trouver, entre les divers termes de telles séries, les multiples formes intermédiaires qui devraient les relier par gradations insensibles ; ce n’est guère que dans le cadre restreint de l’espèce, et plus rarement du genre, qu’il a été possible de rencontrer des séries graduelles de variations échelonnées dans le temps. »27Camille Arambourg, La Genèse de l’Humanité. Presses Universitaires de France, p. 112.

En ce qui concerne les invertébrés, il n’existe strictement aucune évidence d’évolution. Ils apparaissent soudainement et parfaitement constitués pour survivre.

Les vertébrés

Le cas du cheval est souvent cité comme le meilleur exemple de l’évolution. Une visite au musée des sciences naturelles donnera l’impression erronée que les fossiles qui sont exposés furent découverts dans l’ordre où nous les voyons : c’est-à-dire qu’ils furent découverts dans des couches du sol successivement plus jeunes, puis plus anciennes.

Mais tel n’est pas le cas : « Les os des chevaux furent découverts dans les endroits les plus variés, puis ils furent réunis et organisés pour former une séquence… la séquence de leur « évolution » » (Enoch Evolution or Creation p. 48). Sur toute la terre, il n’y a pas un seul endroit où l’on a trouvé ces ancêtres supposés du cheval dans l’ordre où ils nous sont présentés. Ces restes de chevaux ont été groupés et ordonnés de cette façon depuis l’eohippus jusqu’au cheval moderne (l’equus). Cette organisation des fossiles a été faite en supposant, au départ, que l’évolution du cheval a réellement eu lieu. C’est cela que Charles Duperet appelle une « duperie ».28Charles Duperet, Les Transformations du Monde Animal, p. 105.

Les fossiles intermédiaires

Il y a en paléontologie ce qu’on appelle des fossiles intermédiaires. On conclut d’une façon arbitraire, selon les ressemblances de certains animaux, qu’il y a des fossiles qui constituent le lien entre d’autres fossiles et les animaux d’aujourd’hui.

L’Archéoptéryx est supposé être l’intermédiaire entre le reptile et l’oiseau. Cet animal est un oiseau, et il possède des dents, comme tout autre oiseau du crétacé. Les plumes ne sont pas des écailles qui se seraient transformées, car elles ne proviennent pas de la même couche épidermique que les écailles.

L’Ichthyosaurus serait l’intermédiaire entre les reptiles et les mammifères. Mais cet animal est purement un reptile. Ceci ressort nettement de son unique columelle et du fonctionnement indirect de la mâchoire inférieure.

L’Ichtyostéga serait l’intermédiaire entre les poissons et les amphibiens. Cependant on ne peut douter que cet animal est purement amphibien. Ses ressemblances minimes avec les poissons sont des ressemblances morphologiques (voir plus loin les faiblesses de l’argument morphologique) qui ne constituent pas une preuve que cet animal est un intermédiaire entre deux groupes d’animaux bien distincts.

Une croyance répandue consiste à penser qu’il existe une succession de fossiles constituant des fossiles intermédiaires entre les reptiles et les mammifères. Cette croyance n’est pas fondée sur les faits. Selon Emile Guyénot :

« Si nous commençons à voir comment s’est faite l’évolution superficielle qui a engendré les races et les espèces, aucune donnée expérimentale ne nous permet d’envisager d’une façon positive la naissance des groupes plus compréhensifs tels que les genres, familles, et surtout ordres, classes et embranchements. Nous savons que les documents paléontologiques sont généralement muets sur ce point. »29Emile Guyénot, L’Origine des Espèces, Presses Universitaires de France, p. 106.

Le Professeur Enoch est un zoologue et a écrit ceci :

« On ne trouve pas de fossile montrant la transition entre la mâchoire des reptiles et des mammifères, ou entre l’oreille des reptiles et des mammifères. On ne trouve jamais de tels fossiles, car ces intermédiaires seraient dans ce cas incapables de manger et d’entendre pendant la transformation des organes. » (Enoch, Evolution or Creation, p. 52)

Pour les raisons que nous avons mentionnées, nombre de savants ont mis sérieusement en question la théorie darwinienne de l’évolution. Parmi ceux-ci : Louis Agassiz de Harvard University (Methods of Study in Natural History) ; Georges C. Simpson de Columbia Université (Modes of Evolution) ; Chester A. Arnold de University of Michigan (Genetics, Paleontology and Evolution).

La théorie darwinienne et la géologie

Charles Darwin avait une entière confiance dans le système géologique postulé par Lyell (1797-1875, Principes de géologie). Lyell fut l’un des premiers géologues qui aient essayé de postuler et de formuler une histoire chronologique des phénomènes géologiques. Les conclusions de Lyell se fondent sur l’hypothèse que les transformations qui se sont opérées sur cette terre ont toujours été uniformes. Il pensait que les conditions présentes de ce qu’on peut observer servent de modèle à l’étude du passé. La géologie moderne a généralement suivi ce principe, et elle interprète donc le passé en se fondant sur l’hypothèse que les phénomènes passés se déroulaient exactement comme de nos jours.

Comment a-t-on procédé pour établir ce tableau évolutionniste de l’histoire de la vie sur notre planète ? Il fallait d’abord partir de l’hypothèse que la théorie de l’évolution est un fait. C’est là un bon principe scientifique (on part d’une hypothèse et l’on essaie de la démontrer par l’expérimentation). Cependant on est devenu de moins en moins objectif (bien qu’on commence à l’être un peu plus aujourd’hui), et l’on a tiré des conclusions qui n’avaient pas encore été prouvées afin d’établir, au plus vite, la théorie de l’évolution comme un fait :

« L’ordre géologique semble être une duperie ; les fossiles sont mis dans un certain ordre suivant la strate où ils furent découverts… puis les strates sont combinées suivant les fossiles qu’on y a découverts. »30Enoch, Creation or Evolution, p. 26.

Mais la nature et la composition du sol ne sont pas prises en considérations lors de telles observations :

« Ces groupements, bien qu’ils soient en fait des regroupements arbitraires des roches stratifiées qu’on trouve dispersées dans plusieurs régions, sont considérés comme des groupements élémentaires et sont utilisés pour établir des chronologies. Pour décrire toute strate contenant des fossiles, le premier pas vers une définition scientifique est de leur attribuer une place dans un des groupes géologiques. La nature même des roches, leur composition, leur contenu minéral, ne rentrent pas en ligne de compte lorsqu’il s’agit de les inclure dans un des groupes géologiques – les fossiles, seuls, servent de critère. »31H. S. William, Geological Biology, pp. 37-38.

L’étude des fossiles ne conduit pas nécessairement à la conclusion que l’évolution darwinienne est un fait. Une certaine interprétation de la paléontologique peut amener à cette conclusion, mais cela demeure du domaine des suppositions, des possibilités.

Il existe des interprétations « catastrophiques » se rapportant aux découvertes géologiques et paléontologiques. Cette dernière façon de voir est moins populaire, mais elle est scientifiquement valable et de nombreux savants y souscrivent :

« Il me semble que tous les phénomènes paléontologiques et géologiques décrits ci-dessus trouvent une explication rationnelle uniquement dans le cadre du récit biblique du déluge. On trouve des versions du même récit dans un grand nombre d’écrits anciens. Au départ, il y avait un monde d’une grande beauté et rempli d’une végétation luxuriante, où vivaient de nombreuses variétés d’animaux et plus nombreux qu’à présent. Puis survint une gigantesque catastrophe qui les enfouit dans la terre, et ainsi certaines plantes et certains animaux furent préservés dans différentes couches du sol. Toutes les questions que se pose l’étudiant de la Bible ne seront peut-être pas résolues ainsi, mais en ce qui concerne les faits de la paléontologie la réponse biblique a plus de valeur que la réponse de la théorie de l’évolution. Les preuves apportées par les fossiles et la biologie témoignent plutôt en faveur de la création que de l’évolution. » (Enoch, Evolution or Creation, p. 31)

Il n’y a pas que le croyant qui envisagerait, pour une raison ou pour une autre, d’abandonner la notion « sacro-sainte » du darwinisme. Depuis Cuvier de nombreux chercheurs se sont orientés vers d’autres directions. Nous avons un exemple chez le Russe Immanuel Velikovsky :

« L’œuvre que j’entreprends – dont ce livre ne constitue que la première partie – apportera des réponses à quelques-unes de ces questions, mais ces réponses entraîneront nécessairement l’abandon de certaines notions scientifiques aujourd’hui considérées comme sacro-saintes, celle par exemple de la révolution harmonieuse de la terre, et celle qui attribue des millions d’années à la constitution présente du système solaire : la théorie de l’évolution elle-même, en conséquence, se trouvera remise en question. »32Immanuel Velikovsky, Mondes en Chaos, éd. Stock, 1967.

Cuvier pensait que la terre avait subi de grands cataclysmes, transformant à plusieurs reprises les fonds marins en continents et réciproquement. Il soutenait que les genres et les espèces étaient immuables depuis la création.33G. Cuvier, Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changements qu’elles ont produits dans le règne animal – Paris 1820 – 5e éd. Le système géologique uniforme proposé par Lyell et accepté par C. Darwin est maintenant dépassé et contrecarré par de nombreuses observations. On trouve une étude intéressante à ce sujet dans le livre The Genesis Flood (Whitcomb& Morris 1972 p. 169). Ce livre montre les évidences scientifiques en faveur d’un déluge universel tel qu’il est décrit dans les Écritures ; il montre aussi les répercussions du déluge sur la géologie et le monde animal.

De nombreuses observations nous amènent à remettre en question les théories géologiques qui forment la base de l’édifice qu’est la théorie de l’évolution. Avec cette fondation remise en question, c’est la théorie de Darwin elle-même qui est remise en question.

L’uniformisme en géologie

Quels sont les problèmes soulevés par une interprétation « uniformiste » de la géologie ? Nous avons déjà mentionné le problème majeur. C’est que la géologie historique se base principalement sur la paléontologie. Le géologue s’efforce d’identifier telle ou telle roche en se fondant sur les fossiles qu’il y trouve et sur les déductions de la paléontologie. Si les fossiles sont un critère pour le géologue, plusieurs conditions doivent être remplies avant que les fossiles puissent être considérés comme un critère valable. Il faut par exemple que le fossile qui est utilisé pour dater une certaine période géologique ne se trouve pas dans des sols qui appartiennent à d’autres périodes. On trouve pourtant de nombreux fossiles dans des couches du sol où ils ne devraient pas se trouver (si les principes de la géologie historique sont corrects). Parfois, pour tourner autour de cette difficulté, on a donné à telle ou telle formation géologique une tout autre date que celle déjà admise.

Aux Indes on trouva l’Equus dans du Miocène (le Miocène est même antérieur aux fossiles des plus anciens ancêtres de l’Equus). On déclara donc que ce n’était plus du Miocène mais du Pliocène. Citant un autre passage de la sorte le professeur Enoch écrit que les faits qui s’opposent à la théorie de l’évolution ne sont pas mentionnés dans les livres d’école ; parfois, dit-il, ces faits sont volontairement cachés. De telles anomalies, comme celle que nous avons mentionnée à propos de l’Equus, sont nombreuses et restent sans explication. Les roches elles-mêmes présentent des anomalies. Il existe une chronologie des roches allant des plus âgées aux plus jeunes ; cependant, ce tableau est contrarié par de nombreuses observations. On trouve dans un cas de l’Ordovicien (Silurien) au-dessus du Pléistocène (Wyoming U. S. A.) ; on trouve l’Algonquien (Cambrien) sur du Crétacé (Montana U. S. A.).

D’autres anomalies restent inexplicables et contredisent la chronologie géologique. Pourquoi a-t-on trouvé aux U. S. A. des empreintes de pas datant du Carbonifère alors que l’homme est censé ne pas avoir existé avant la fin de l’ère Tertiaire (voir Genesis Flood p. 172) ? Le célèbre Albert Ingalls avoue que si un homme a existé pendant la période supposée du Carbonifère, cela impliquerait qu’il faudrait mettre en question toute la science de la géologie telle qu’elle est conçue de nos jours.34Albert C. Ingalls, The Carboniferous Mystery vol. 162, « The Scientific American » Jan. 1940, p. 14.

On a aussi trouvé au Texas des empreintes de pieds humains dans des roches datant du Crétacé (Ibid. p. 173 The Genesis Flood). Assez curieusement, juste à côté des empreintes humaines on a aussi trouvé des empreintes de dinosaures (qui se seraient éteints 70 millions d’années avant l’homme). Pourquoi a-t-on trouvé un crâne d’homme dans du charbon (début de l’ère Tertiaire) ?

Des théories remises en question

Pendant longtemps on a cru que le singe est l’ancêtre de l’homme. Les évolutionnistes d’aujourd’hui ne croient plus en cette théorie. La théorie moderne est que l’homme et le singe ont un ancêtre commun. La découverte de l’Homo 1470 et de l’Homo Habilis a confirmé, aux yeux des anthropologues, ce qu’ils soupçonnaient, que l’homme et le singe seraient des « cousins ». La théorie de l’homme-singe est maintenant reléguée au niveau de la légende :

« Il n’est pas sans intérêt de reconstituer comment la légende de l’homme-singe a pris corps à partir des débris de deux authentiques néanderthaliens. On trouvait, dans ces vestiges, les seules parties qui peuvent directement se prêter à une comparaison avec les singes : les orbites, la voûte basse, le menton fuyant. Si l’homme de Néanderthal était parvenu intact, la paléontologie humaine aurait peut-être évité de tirer si fortement les néanderthaliens vers les singes. Mais, tels que s’offrent les documents, une interprétation excessive était inévitable. »35André Leroi-Gourhan, Le Geste et la Parole, éd. Albin Michel.

Que dire de certains critères « scientifiques » ?

Les évolutionnistes supposent qu’une plus grande capacité crânienne est la marque d’une créature plus intelligente et par conséquent plus avancée dans l’échelle de l’évolution. Beaucoup d’entre eux pensent même que l’évolution de l’homme s’est faite en rapport avec le développement de son intelligence. Il est vrai qu’on trouve des capacités crâniennes qui varient : le gorille : 549 cm3 – les Pithécanthropes : 900 cm3 – l’homme d’aujourd’hui : 1 200 à 1 500 cm3. Cependant, comme en témoignent plusieurs savants, « le volume du cerveau et la capacité crânienne sont des critères assez relatifs, et les conclusions qu’on peut en tirer n’ont pas de sens si l’on ne peut comparer ces résultats avec le poids total du corps » (Klotz p. 342). Les hommes sont-ils plus intelligents que les femmes parce que leur cerveau est généralement plus lourd ? La taille et le poids du cerveau de la femme sont proportionnels à tout son corps. Ainsi en est-il d’un enfant, qui a un cerveau plus petit qu’un adulte.

Même si nous pouvions connaître dans chaque cas le poids total du corps, il serait toujours difficile d’en tirer des conclusions trop dogmatiques. Le cerveau du singe Chrysothrix Sciureus pèse 1/17e du poids de son corps. Le cerveau de l’homme pèse environ 1/35e du poids de son corps. Ce critère ne suffit pas pour déclarer que ce singe est plus intelligent que l’homme. Le volume du cerveau et la capacité crânienne ne sont pas des critères d’intelligence. Les conclusions qu’on peut tirer ne sont pas fondées.

Les dents sont aussi un critère généralement employé pour déterminer des stades de l’évolution de l’homme et l’âge de certains fossiles. C’est surtout la dimension des dents qui est prise en considération. On pensait que des dents plus grosses auraient appartenu à des spécimens plus anciens. Cependant, depuis qu’on a découvert avec certitude qu’il y a eu des géants sur cette terre, ce critère tombe à l’eau.36The Genesis Flood, Morris Whitcomb, p. 175. Les dents ne suffisent pas pour déterminer la taille et la morphologie d’un individu (Klotz pp. 343-344).

L’homme ferait partie de ce qu’on appelle l’ordre des primates. Cet ordre comprendrait les lémuriens et les anthropoïdes. Les anthropoïde ont été divisés en deux groupes : les platyrrhiniens et les catarhiniens. Les premiers comprennent les singes du Nouveau Monde à narines écartées, ouvertes sur le côté ; les seconds comprennent les singes de l’Ancien Monde qui ont la cloison nasale dirigée vers le bas, qui ont aussi 32 dents, pas de queue préhensile, et un petit pouce. Les anthropologues pensent que l’homme appartient au sous-ordre des catarhiniens de l’ordre des primates. Cependant, les savants ne sont pas tous d’accord sur cette classification de l’homme (par exemple F. W. Jones pense que l’homme n’eut pas d’ancêtre Catarhiniens).37Jones, Hallmarks of Mankind, Baltimore William& Wilkins, 1948, pp. 32, 44ff/voir Klotz p. 347.

On en vint à comparer l’homme à certains singes pour essayer de vérifier la théorie que l’homme descend du singe. Bien entendu, on ne manque pas de trouver des similarités anatomiques entre les deux. Lorsqu’on se met à comparer les animaux d’un point de vue anatomique et morphologique, alors on trouve de nombreuses similarités entre tous les animaux. On constate, par exemple, qu’un chat ressemble plus à un chien qu’à un singe ; un singe ressemble plus à un homme qu’à un chien. On peut ainsi comparer tous les animaux et les classer dans différents groupes, et même tenter d’établir une hiérarchie entre tous ces animaux.

L’évolutionnisme selon Darwin suppose que les similarités anatomiques ne peuvent avoir qu’une seule interprétation « rationnelle »… la théorie de l’évolution. Cependant, l’évolution n’est pas la seule interprétation qu’on peut déduire des études d’anatomie comparative : « La similarité de structure est un fait scientifique que l’on peut constater en étudiant l’anatomie des différents animaux. Mais on peut, avec raison, rejeter l’interprétation qui en est faite (l’évolution), car cette similarité de structure peut être tout aussi raisonnablement une preuve en faveur de la création spéciale de Dieu » (Enoch, Evolution or Creation, p. 4).

Les similarités dans la structure des êtres vivants sont une évidence que la création est l’œuvre d’un Créateur intelligent. Il fit appel aux mêmes principes de base lorsqu’il créa plusieurs espèces et groupes d’êtres vivants. À l’intérieur de ces groupes, des changements pouvaient s’opérer afin de permettre une meilleure adaptation aux diverses conditions de vie :

« Bien sûr, Il aurait pu donner quatre pattes au chien, 5 pattes au chat, 6 pattes à la vache et 19 pattes à l’éléphant ! Il aurait pu mettre les narines du singe derrière ses oreilles, et il aurait pu donner deux têtes à l’homme ! Mais puisqu’ils devaient tous vivre sur la même terre, respirer le même air, boire la même eau, nous comprenons que, dans sa sagesse, le Créateur les a tous créés sur un même plan, un même modèle, rendant possible certaines modifications suivant les cas. » (Enoch p. 5)

Ainsi, l’être humain présente des similarités anatomiques avec le singe. Mais, cela n’est nullement une preuve en faveur de l’évolution. (On peut seulement dire que l’évolution est une façon d’interpréter cette similarité.)

Si l’homme présente des ressemblances avec certains anthropoïdes, il n’en existe pas moins de grandes différences. La première différence est que l’homme seul est un bipède. Cela n’est pas le cas des singes.38Schultz « The Specializations of Man and his place among the Catarrhine Primates » – Cold Spring Harbor Symposia on Quantitative Biology, XV 1950, p. 38. Le nez de l’homme est très différent du nez du singe. L’homme possède un menton, pas le singe. Le gros orteil de l’homme ne peut pas être déplacé inversement aux autres orteils. Le cerveau de l’homme est de 2½ à 3 fois plus grand que celui des plus gros gorilles. Les canines du singe se projettent en avant alors que ce n’est pas le cas chez l’homme. La tête de l’homme est posée carrément au sommet de la colonne vertébrale alors que celle des singes a une position avancée. Après la naissance l’être humain grandit relativement lentement. Il y a ainsi une longue liste de différences frappantes et importantes entre l’homme et le singe (Klotz p. 352sv). Il faut en outre mentionner les différences génétiques entre l’homme et le singe. En comparant l’homme au singe, certains singes avec d’autres, avec des gorilles et des orangs-outangs, on peut conclure de toutes ces comparaisons qu’il existe des différences et des ressemblances chez tous.

La paléontologie humaine

C’est en 1856 que les restes d’un squelette furent déterrés près de Düsseldorf. Le crâne avait une forme aplatie et des arcades sourcilières très développées. Ce squelette fut bientôt considéré comme un intermédiaire entre l’homme et le singe. Il fut appelé l’homo neanderthalensis. On a trouvé depuis, d’autres squelettes semblables. En 1890, le Dr Eugène Dubois découvrit à Java un bout de fémur et de crâne, ainsi que deux dents. La nouvelle découverte fut appelée pithecanropus erectus. On se hâta de faire un moulage complet de cet « individu », et on le représenta comme une sorte d’homme-singe velu au regard stupide. En 1927, Franz Weidenreich découvrit, près de Pékin, quelques morceaux qui avaient appartenu à 15 crânes. L’homme qui en résulta fut appelé le sinanthropes pekinensis. On fit un moulage complet de cet « ancêtre » de l’être humain.

On pensa aussi découvrir l’homme de Java et l’homme de Rhodésie, ayant tous deux des figures de gorilles mais possédant un cerveau aussi volumineux que celui de l’homme moderne. En 1924 on découvrit aussi des restes de squelettes en Afrique du Sud, qui ont été appelés les australopithèques.

Von Koenigswald trouva certains fossiles à Java, et cela est devenu le meganthropus ; il trouva des dents en Chine, et cela est devenu le giganthropus. Cependant, les anthropologues ne sont pas d’accord sur la théorie que les grandes dents appartiennent nécessairement à de grands spécimens (voir Klotz pp. 361-363).

L’eohanthropus awsoni (Piltdown Man) fut découvert en 1912 en Grande-Bretagne. On considéra d’abord cette trouvaille comme très importante pour la science de la paléontologie. Aujourd’hui, les paléontologues ne sont pas du tout d’accord sur l’âge et le sexe de ces fossiles humains – certains pensent maintenant qu’il s’agit d’une farce.

Le Cro-Magnon. Les anthropologues estiment actuellement que ces restes d’hommes sont homo sapiens. Il s’agit de plusieurs crânes et de divers ossements découverts en France. La capacité crânienne du Cro-Magnon est de 1 660 cm3. Le front est large et assez haut. On a classé toutes ces découvertes ainsi : les Australopithèques (4 millions d’années) ; les pithécantopiens (2 millions à 200 000 ans) ; l’homo néandethalensis (150 000 ans) ; l’homo sapiens (10 000 ans).

On a fait depuis un certain nombre de découvertes qui tendent à montrer que l’homo sapiens (l’homme moderne) existait déjà depuis les temps les plus reculés. Certains savants pensent maintenant que l’homo sapiens remonterait au Pléistocène. Un savant dit :

« Au départ, il y a environ 700 000 ans, au début de l’ère glaciaire, l’homo sapiens était un type parmi d’autres… le temps que dura cette ère (650 000 ans) permit à l’homo sapiens d’éliminer toutes les brutes sans cervelle qui étaient ses rivaux. » (Enoch p. 124 citant Pears)

On a donc trouvé des ossements qui ont l’apparence d’ossements humains modernes (notamment à Calvaras, Amérique du Nord& Castinedolo, Italie). Des savants disent maintenant (Robinson, 1962 ; Mason 1962 ; Leakey 1961) que l’australanthropinus ne peut pas être considéré comme le plus vieil ancêtre de l’homo sapiens, car on a découvert des restes d’hommes à l’apparence beaucoup moins brute qui vivaient à la même époque et même avant (Enoch p. 125).

La découverte en 1959 de l’homo habilis par Louis Leakey fut une brèche importante dans certaines vieilles théories. Le 17 juillet 1972, la découverte par Richard Leakey du « Crâne 1470 » remit encore une fois en question la chronologie bien incertaine du genre homo. Il n’y a guère de différence entre le « Crâne 1470 » et le crâne de l’homme d’aujourd’hui… pourtant il aurait vécu plus d’un million d’années avant l’homo erectus, l’homo habilis et le zinjanthrope.39« La Recherche » Octobre 1973, p. 906-907.

Les découvertes les plus récentes s’opposent au transformisme (qui suppose que l’homme a graduellement évolué à partir du singe). On pense maintenant que l’espèce humaine a elle-même produit différentes lignes et catégories. Des savants pensent que l’on n’a pas découvert encore les restes des humains les plus anciens mais qu’ils ressembleraient plutôt à l’homme moderne. Le professeur Leakey affirme que les découvertes modernes, y compris les siennes, vont révolutionner toutes les notions modernes d’anthropologie.40« A New Critic of the Transformist Principle in Evolutionary Biology », p. 57, J J Duyvene De Wit – Orange Univers.

Conclusions quant aux fossiles « humains »

Les fossiles « humains » qui ont été trouvés ne sont pas si nombreux qu’on veut le faire croire. Ils présentent de nombreuses difficultés qui n’ont pas été résolues. Ils ne sont pas des preuves irréfutables de la théorie darwinienne de l’évolution de l’homme.

Certains savants classifient maintenant les fossiles sous des groupements plus généraux. Mayr pense que tous les fossiles qui ont été découverts doivent être classés dans le genre homo. L’homme de Java et de Pékin, selon lui, font partie d’une même espèce : l’homo erectus. Les différents fossiles d’Afrique du Sud (Australopithecus Africanus, Australopithecus Prometheus, Plesianthropus Robustus, Paranthropus Crassidens) seraient tous de la même famille : les homo transvaalensis. Tous les autres fossiles sont des homo sapiens.41Ernst Mayr, Taxonmic Categories in Fossil Hominids, p. 116 – voir Klotz, p. 387.

La génétique

Deux facteurs peuvent influencer un organisme : un de ces facteurs peut être l’environnement ; un autre les transformations cellulaires. On sait maintenant que l’environnement ne peut pas affecter les cellules au point de causer des changements importants et permanents dans leur constitution. Il y a donc des situations exceptionnelles qui peuvent produire une transformation des cellules.

Nous avions mentionné qu’il faut faire une distinction entre le darwinisme (la théorie de l’évolution selon Darwin) et la théorie de l’évolution telle qu’elle est définie de nos jours. Les différences concernent les principes de sélection et de reproduction. Selon Darwin les organismes les mieux adaptés et supérieurs aux autres reproduisent toujours plus et prédominent nécessairement sur les autres. Cette idée est définie par J. Huxley dans son livre Evolution, the Modern Synthesis. La clé du darwinisme est le principe de la lutte pour l’existence. Selon Darwin certains organismes se modifient afin de gagner la bataille dans la survie des espèces. Certains organismes subissent donc des transformations, et celles-ci se transmettent par hérédité et sont toujours plus nombreuses. Au temps de Darwin il existait plusieurs « écoles » qui n’étaient pas d’accord sur ce point (Darwin, Weisman, Fisher, Haldane etc.). Comme l’avoue J. Huxley, les biologistes disent être darwiniens et utilisent le terme de « sélection naturelle » bien que Darwin était ignorant des principes mendéliens sur les mutations et bien que nous sachions à présent que la sélection est elle-même incapable de changer la constitution d’une espèce.42J. Huxley, Evolution, the Modern Synthesis, p. 28.

La science moderne de la génétique a ses débuts avec Mendel, un contemporain de Darwin. Cette science nous a appris beaucoup de choses. Certaines variations et différences existent chez les espèces ; mais Darwin était ignorant des raisons de ces variations. Il était ignorant des principes d’hérédité découverts par Gregor Mendel (1822-1884).

Mendel découvrit certains principes d’hérédité. Selon lui, ce sont les éléments mêmes des cellules reproductrices qui déterminent les caractéristiques d’une descendance. Il faut noter que Mendel lui-même n’a pas découvert par quels moyens s’opèrent les mécanismes qui peuvent transformer les gènes (nom donné à des unités définies localisées dans les chromosomes auxquelles sont liées le développement des caractéristiques héréditaires de l’individu).

Les chromosomes sont le support des facteurs héréditaires. Les chromosomes sont des corps protoplasmiques très spécialisés dans le noyau de la cellule, qui apparaissent au moment de la division de la cellule. Les chromosomes contiennent eux-mêmes les gènes qui jouent un rôle important sur l’hérédité.

Deux façons pour induire des mutations

On peut induire des mutations au niveau des gènes (par des transformations chimiques dans les molécules des gènes). On peut aussi induire des mutations au moyen de changements chromosomiques (ce qui comprend l’addition ou la soustraction de parties de chromosomes ou de chromosomes entiers ou par un changement dans l’ordre des gènes). On a donc pu influencer des organismes en provoquant des changements au niveau des chromosomes ou des gènes (en utilisant par exemple des rayons X ou ultra-violets, par des variations de température, par certaines substances chimiques, etc.).

Par ce moyen beaucoup de scientifiques espéraient pouvoir produire de nouvelles espèces. Mais cela n’a jamais pu être réalisé. On n’a jamais pu créer ainsi de nouvelles espèces. On a simplement réalisé ce qu’on appelle une « polyploïde ».

La nature des formes polyploïdes est encore difficile à définir. Une polyploïde n’est pas une nouvelle espèce, mais c’est une même espèce dans laquelle le nombre de chromosomes a doublé ou triplé, etc. Les polyploïdes sont la répétition d’un phénomène naturel. Un grand nombre de plantes nouvelles sont simplement des polyploïdes. L’hybridation est un croisement d’espèces différentes (notez dans cette étude les remarques sur le mot « espèce » min employé en Genèse chapitre 1). Le sens de ce mot « espèce » est très vague, et l’on ne peut pas être trop affirmatif en l’employant. Les savants ne sont d’ailleurs pas toujours d’accord sur le sens moderne à donner au mot « espèce ».

Selon Emile Guyenot :

« Personne ne met en doute l’existence d’espèces animales et végétales ; nous ne possédons cependant ni critérium ni définition générale et satisfaisante de l’espèce. On entend parfois dire qu’une certaine espèce est une « bonne espèce » ou une « simple variété ». John Ray (1685) décrivit 18 655 espèces de plantes dont Linné (1737) réduisit le nombre à 7 000. Dès le début se dessinèrent ainsi deux tendances qui marquent bien les difficultés de l’entreprise : les pulvérisateurs multiplient le nombre des espèces ; les réunisseurs rassemblent dans une même espèce plusieurs formes voisines qu’ils considèrent comme de simples variétés. »43Emile Guyénot, L’Origine des espèces, p. 93, Que Sais-je ? Presses Universitaires de France.

Tout dépend donc de quelle définition on donne au mot « espèce ». Par exemple, selon le Dr Nilsson les espèces constituent des unités suprêmes de la nature et qui demeurent invariables.44H. Nilsson, Synthestische Arbuilding, CWK Gleerup 1953, p. 1176

On peut dire que 35 % des fleurs actuelles sont des polyploïdes. Cependant, les variations que l’on peut obtenir sont néanmoins limitées. Chez les polyploïdes il n’y a pas beaucoup de caractéristiques nouvelles. Pour ce qui est des animaux, les cas de polyploïdes sont très rares. De plus, au fur et à mesure que certaines plantes deviennent des polyploïdes, les variations et nouvelles caractéristiques disparaissent peu à peu.

La question des mutations

Il y a « mutation » lors d’une variation soudaine d’un caractère héréditaire dans une espèce ou une lignée. Ceci est dû à un changement chromosomique ou à un changement dans le nombre ou la qualité des gènes.

Certains estiment que les mutations sont la meilleure preuve de la théorie de l’évolution. Cependant, les mutations constituent en fait une preuve de l’erreur de la théorie darwinienne de la sélection naturelle. En effet, c’est un fait reconnu que des mutations avantageuses sont rares. Si la théorie de la sélection naturelle était vraie, les mutations devraient généralement être bénéfiques. Le professeur Muller (Prix Nobel 1946) déclare que « la plupart des mutations sont mauvaises : en fait, les bonnes mutations sont si rares qu’on peut les considérer toutes comme généralement mauvaises » (Enoch p. 75).

Julian Huxley admettait que la plupart des mutations constituent une difficulté inexpliquée pour accepter l’évolution darwinienne des espèces (Evolution, the Modern Synthesis, p. 115). Le fait qu’un si grand nombre de mutations soient récessives par rapport à la forme normale, qu’elles soient souvent moins résistantes et moins fertiles, va contre le principe d’une sélection naturelle par le moyen des mutations.

Ainsi, les progrès de la génétique ont prouvé en partie l’erreur de la théorie des caractères acquis (théorie qui veut que de changements dans les cellules des organismes provoquent des changements dans les cellules reproductrices). Mayr affirme donc (en 1963) qu’il est impossible de bâtir un principe d’évolution sur les mutations (Enoch p. 83). Ces constatations de la science vont dans le sens des Écritures (voir Genèse 1.11, 12, 24).

Les ramifications morales et sociales de la théorie darwinienne

Certains chrétiens croient en l’évolution darwinienne. Le récit de la création de l’homme et de la femme constitue à leurs yeux une fable désuète qui était bonne seulement pour des ancêtres ayant une « plus petite capacité crânienne ». On se sent fier de pouvoir déclarer que la science moderne a pu « éclairer » le sens des paroles « incompréhensibles » qu’on trouve dans le récit de la création en Genèse. Une des raisons pour lesquelles ils acceptent si aisément cette théorie est qu’ils n’en réalisent pas toujours la portée spirituelle, sociale et morale.

Selon l’évolution vue par Darwin, l’être humain est fondamentalement un animal qui acquit peu à peu des caractères humains. Mais la Bible montre que c’est un homme puis une femme que Dieu créa, et qu’ils furent tous deux créés à l’image du Créateur. La théorie de Darwin enseigne un progrès constant de l’homme au cours des siècles (matériel, peut-être, mais pas nécessairement spirituel ou moral). La Bible enseigne, au contraire, que l’homme se détériore peu à peu depuis le jardin d’Eden.

La doctrine de l’évolution selon Darwin donne lieu à une exaltation de l’individu (qui aurait réussi à dominer les autres créatures par son intelligence supérieure) et constitue un encouragement à l’égoïsme, à l’athéisme et à la violence. Cette doctrine produit des systèmes totalitaires tels que le communisme.

Tout système philosophique ou politique qui se base sur le principe d’une « sélection naturelle » (la raison du plus fort) agit contrairement aux directives divines. C’est cette façon de voir qui forma la base de la « morale » de Nietzsche (par sa volonté et sa puissance l’homme peut s’élever au « surhomme »). Ainsi, la guerre est justifiée, car elle serait une « nécessité biologique ».45Bernhardi, L’Allemagne et la prochaine guerre, p. 23 – 1914. Pour Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra) « les hommes sont préparés pour la guerre et les femmes sont là pour les divertir… tout le reste n’est que folie… ». Pour Hitler « la nature est une lutte continuelle des forts contre les faibles – une victoire éternelle sur les faibles ».46Hitler’s Words – Ed. Gordon W. Prange, p. 3 – 1944.

L’importance du déluge

La Bible enseigne que le déluge fut universel et non localisé à une seule région du globe. Voici ce que nous révèle le texte biblique quant au déluge.

Les montagnes furent recouvertes

Voyez Gen. 7.19, 20. Si même une seule montagne avait été couverte d’eau, cela aurait suffi pour qu’il y ait un déluge universel. Le texte hébreu souligne l’universalité du déluge en répétant le mot kol, « tout » (« Toutes les hautes montagnes… sous le ciel entier »). L’eau dépassa les montagnes de 15 coudées (la coudée est la longueur allant du coude jusqu’à l’extrémité du majeur). Les eaux demeurèrent aussi hautes pendant 150 jours (Gen. 7.24).

La durée du séjour dans l’arche

Nous pouvons calculer la durée totale du déluge en comparant 7.11 avec 8.14. En 7.11 nous avons la date du début du déluge. En 8.14, la terre fut tout à fait sèche à la date donnée. Entre ces deux dates, il y a un an et 10 jours, soit 375 jours. Nous pouvons aussi noter les différentes étapes du déluge :

  • L’eau tomba pendant 40 jours (7.17 ; 7.4).
40 jours
  • L’eau demeura pendant 150 jours (7.24).
150 jours
  • Au bout de 150 jours, l’eau commença à se retirer (8.3). L’eau commença à se retirer à partir du 7e mois, le 17e jour du mois, et alla en diminuant jusqu’au 10e mois, le 1er jour du mois (c’est alors que les sommets des montagnes apparurent) – tout cela fait environ 74 jours.
74 jours
  • Au bout de 41 jours, Noé lâcha un corbeau.
40 jours
  • Noé lâcha aussi une colombe qui revint à l’arche.
7 jours
  • Au bout de 7 jours, il lâcha encore la colombe.
7 jours
  • Noé lâcha la colombe une troisième fois au bout de 7 jours.
Total :
318 jours

Nous nous trouvons donc avec 57 jours de différence (375 – 318 = 57). C’est précisément le temps qu’il y a entre le 1er jour du 1er mois et le 27e jour du 2e mois (30 + 27 = 57) ; voyez Gen. 8.13, 14.

Le texte biblique révèle que le déluge dura plus d’une année. On comprendra qu’une telle durée montre son universalité et sa portée. Notez aussi 8.3, 4 : les eaux se retirèrent pendant 74 jours avant qu’on voie le sommet des montagnes.

« Les sources du grand abîme… » (7.11)

« Toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s’ouvrirent » (7.11). Comparez le premier élément de ce verset avec Gen. 1.2-10. Le mot « abîme » (tekom) peut avoir plusieurs sens dont celui d’eaux souterraines ou océans. Toutes ces eaux souterraines et ces océans ont contribué au déluge du globe terrestre. Les sources du grand abîme jaillirent pendant 5 mois. Ce fut seulement après les 150 jours que les « sources de l’abîme furent fermées » (Gen. 8.2).

Les dimensions de l’arche

« L’arche aura trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de largeur et trente coudées de hauteur ». (Gen. 6.15). Une coudée est égale à environ 50 cm L’arche mesurait donc 150 m de long, 25 m de large et 15 m de hauteur. L’arche avait aussi trois ponts. La dimension de l’arche serait donc celle d’un gros paquebot… Un bateau d’une telle taille montre aussi que le déluge n’était pas seulement une inondation locale.

Le besoin d’une arche

Si le déluge n’avait été qu’une inondation locale, quel besoin y aurait-il eu de construire une telle arche ? Ne serait-il pas absurde de travailler pendant un siècle à une arche qui, en fin de compte, n’était pas nécessaire ? Il aurait suffi que Noé quitte la région, et il aurait ainsi évité le déluge. Il en est de même pour les animaux qu’il fallut nourrir et soigner pendant plus d’un an dans une arche.

L’histoire du déluge devient absurde si le déluge n’était qu’une inondation locale. Certains pensent que Noé ne devait sauver que des animaux domestiques, mais voyez : Gen. 6.17, 12, 13, 19, 21 ; 7.2-4, 8, 14-16 ; 8.1, 17-19 ; 9.8-17. Et surtout :

« Tout ce qui se mouvait sur la terre périt, tant les oiseaux que le bétail et les animaux, tout ce qui rampait sur la terre, et tous les hommes. Tout ce qui avait respiration, souffle de vie dans ses narines, et qui était sur la terre sèche mourut. Tous les êtres qui étaient sur la face de la terre furent exterminés, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et oiseaux du ciel, ils furent exterminés de la terre. Il ne resta que Noé, et ce qui était avec lui dans l’arche . » (Gen. 7.21-23)

Voyez la raison donnée pour laquelle Noé rassembla les animaux : « Afin de conserver leur race en vie sur la face de toute la terre » (7.3).

Le témoignage de l’apôtre Pierre : 2 Pierre 3.3-7

Comme au temps de Pierre certains critiques pensent que tout ce que nous voyons a toujours été et sera à jamais : « Tout demeure comme dès le commencement de la création. » Pierre s’oppose à cette façon de voir en citant le déluge pendant lequel « le monde d’alors fut submergé par l’eau ». Ce fut toute la terre, le monde que nous connaissons, qui subit le déluge. Quelle force aurait l’argument de Pierre si le déluge n’était qu’une inondation locale ? Tout le monde sait qu’il y a des inondations en certains points du globe.

La destruction totale du genre humain

La Bible rapporte que tout le genre humain périt dans le déluge et que les êtres humains étaient dispersés sur toute la terre à l’époque du déluge. Les critiques sont de l’opinion que c’est tout le genre humain qui fut détruit dans le déluge (voyez Gen. 6.5-7 ; 6.11-13). De toute l’espèce humaine, seul Noé et les siens échappèrent au déluge : 6.8, 9, 17, 18 ; 7.1, 22, 23 ; 8.1 (notez aussi les paroles de Jésus en Luc 17.26-30). Il est tout à fait concevable que les êtres humains aient été déjà dispersés sur toute la terre à l’époque du déluge (voir Gen. 1.28 ; 6.1).

Ceux qui pensent que le déluge n’était qu’une inondation locale pensent aussi qu’à cette époque l’espèce humaine n’était pas étendue au-delà de la Mésopotamie. Pourtant, même la paléontologie témoigne du contraire. La longévité de la vie des hommes qui vivaient avant le déluge témoigne de la possibilité pour eux de s’être dispersés sur la terre.

Un monde corrompu

Il y avait une raison morale au déluge et elle est exprimée dans les Écritures de façon à nous faire comprendre que la destruction du genre humain devait être totale : « J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé… » (Gen. 6.7). Voyez aussi Gen. 6.11-13. L’impression qui se dégage de ces versets est que la corruption et le péché étaient universellement répandus sur la surface de la terre. Ainsi, Dieu voulut détruire l’espèce humaine à l’exception de Noé et les siens. Les Écritures insistent donc sur le fait que Noé et les siens furent les seuls à avoir échappé au déluge (Genèse 6.8, 9, 17, 18 ; 7.1, 22, 23 ; 8.1). Voyez aussi 1 Pierre 3.20 et 2 Pierre 2.5. À cet égard, le jugement de Dieu à l’encontre de certaines populations, telles que celles du temps de Noé ou du temps des Cananéens, devint nécessaire en raison d’une corruption à laquelle il fallait mettre fin. On ne doit pas imaginer que Dieu agissait d’une manière arbitraire lorsqu’il exerçait de tels jugements (voir Deutéronome 20.16-18 ainsi que Lévitique 18.30 ; Deut. 12.30 ; 18.9). Les Amoréens étaient déjà moralement corrompus au temps d’Abraham, cinq cents ans avant la conquête de Canaan (Genèse 15.16).

Notons que Noé est représenté dans les Écritures comme un homme unique (Gen. 5.29 ; 6.8, 9, 18 ; 7.1 ; 9.1 ; Ézé. 14.14, 20 ; Héb. 11.7 ; 2 Pi. 2.5). Les Écritures décrivent la corruption au temps de Noé comme ayant été universelle (Gen. 6.1-6, 11-13 ; Luc 17.26, 27 ; 1 Pi. 3.20 ; 2 Pi. 2.5 ; Jude 14, 15). Le déluge fut donc envoyé par Dieu afin de châtier un monde totalement corrompu.

Jésus se réfère à la création d’Adam et Ève (Mat. 19.4), la destruction de Sodome et Gomorrhe (Luc 17.29), l’histoire de la femme de Lot changée en statue de sel (Luc 17.32), l’histoire de Jonas (Mat. 12.40), la repentance des habitants de Ninive (Luc 11.32), le récit biblique du déluge (Luc 17.26-30 ; Mat. 24.39). Notez surtout : « Le déluge vint et il les fit tous périr » (Luc 17.27). La même chose est dite à propos de la destruction de Sodome (Luc 17.28,29).

L’alliance de Dieu avec Noé après le déluge

La Bible atteste que « toute la terre » et « tous les êtres vivants » furent détruits par le déluge (Gen. 8.21 ; 9.11, 15 ; cf. Ésa. 54.9). Si la promesse de Dieu en Gen. 9.11 est une référence à un déluge local, Dieu aurait déjà maintes et maintes fois brisé sa promesse… car des déluges locaux ont bien eu lieu sur la terre depuis les jours de Noé.

Conclusion

L’homme et la femme furent créés à l’image de Dieu. L’être humain des origines était supérieur à l’homme d’aujourd’hui du point de vue moral, spirituel et intellectuel. Il fut créé, dès le départ, avec toutes les merveilleuses capacités que Dieu a désiré lui donner. L’homme pécha : son corps, sa moralité et son intellect en subirent les conséquences (d’où l’homme de Neandertal ?).

L’homme ne fut pas dans l’obligation « d’éliminer ses rivaux », car lors du déluge tous les hominidés périrent, et l’on ne trouve plus que des fossiles de ces ancêtres de l’homme d’aujourd’hui.

 


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